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Le centre de calcul des grands industriels français accueille Thales et L’Oréal

Par La rédaction, publié le 30 mai 2013

Le CEA, EDF, Areva, Safran, EADS, Valeo mais aussi L’Oréal ont un point commun : ils se partagent la puissance de calcul des supercalculateurs du CCRT. Une mutualisation de moyens qui leur donne accès à une puissance de 350 téraflops.

C’est en 2003 que le CEA, EDF, la Snecma, Turbomeca et l’Onera créaient le CCRT (Centre de calcul recherche et technologie) à Bruyères-le-Châtel, à proximité immédiate du centre de recherche atomique militaire. « La mission du CEA, rappelle Christine Ménaché, chargée d’affaires du CCRT, c’est aussi de se rapprocher des industriels, les accompagner lorsqu’ils souhaitent passer à l’échelle en matière de simulation numérique, d’où cette décision d’ouverture. » Si le rôle du CEA est prédominant dans le CCRT, L’initiative est privée : ce n’est pas l’argent public qui sert à maintenir ces machines mais ses utilisateurs qui en financent l’acquisition et l’exploitation en fonction de leurs besoins de calcul. Le CCRT est ainsi un moyen pour eux de mutualiser leurs investissements en matière de calcul intensif. « Un industriel qui simule sur ces propres infrastructures des phénomènes multiphysiques sur 128 processeurs pourra lancer sa simulation sur 2 000 processeurs chez nous, et ainsi changer d’échelle. Il peut aussi avoir recours à notre infrastructure pour aller plus vite. Ainsi, Thales a récemment mené une première campagne chez nous : en interne, celle-ci leur aurait demandé quatre mois de calculs. Ici, ils ont bouclé leur campagne en une semaine », ajoute Christine Ménaché.

La calculateur Airain affiche une puissance crête de 260 téraflops

Le CCRT a donc ouvert ses portes dans les locaux « civils » du CEA en 2003. Le centre dispose alors de deux calculateurs HP et Nec SX6. Baptisés Nickel et Chrome, ces machines affichent une puissance totale de 2,4 teraflops.

En 2007, EADS/Atrium rejoint le club. Le centre dispose alors d’une puissance de calcul de 48 teraflops avec un supercalculateur Bull et un Nec SX8. En 2010, une nouvelle machine arrive : Titane, un supercalculateur Bull de 3 456 cœurs Intel, soit une puissance de 40 teraflops. Areva et Ineris (Institut national de l’environnement industriel et des risques) rejoignent le club des utilisateurs du CCRT. En 2012, ce dernier connaît une nouvelle accélération avec l’installation d’un nouveau supercalculateur, l’Airain, une machine de plus de 19 000 cœurs de processeur, une puissance crête de 260 téraflops. Depuis cette date, Valeo et France Génomique  achètent du temps d’utilisateurs et, en 2013, Thales et L’Oréal ont rejoint cette petite élite. Si l’arrivée de Thales,un acteur majeur de la défense, n’a rien de surprenante, celle de L’Oréal montre l’impact croissant de la simulation numérique dans des secteurs d’activités de plus en plus divers. L’interdiction prochaine de l’expérimentation animale dans l’Union européenne va tout naturellement pousser les géants du médicament et des cosmétiques vers beaucoup plus d’expérimentations virtuelles.

Aujourd’hui, le CCRT affiche un taux d’occupation de ses supercalculateurs supérieur à 90 %. Suite à l’extension de 120 téraflops supplémentaires réalisée sur Airain fin 2012, Christine Ménaché s’estime armée pour faire face à cette hausse de la demande jusqu’en 2016. Il sera alors à nouveau temps de songer de changer de génération de calculateur.

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