Cloud

Avec l’ouverture d’un centre dédié à l’IA, SAP joue la carte de l’écoute client

Par Thierry Derouet, publié le 18 avril 2024

Avec l’inauguration de son « lab » dédié à l’IA Joule à Sophia Antipolis, SAP propose une approche, plus orientée, valeur métier. Explications.

Basculer l’ERP de SAP dans le cloud n’est pas une décision facile à prendre. Bien que le coût et le temps nécessaire soient des facteurs importants, le véritable défi est d’identifier un réel bénéfice pour justifier une telle transition. Sinon, pourquoi prendre la peine de le faire ? C’est ce que Gianmaria Perancin, président de l’USF — et récemment réélu pour un septième mandant consécutif — appelle de la « valeur métier ». Frédéric Collet, Partner chez KPMG Advisory Services, souligne que la transition vers le cloud peut être aussi une occasion de choisir un partenaire pour les dix à quinze prochaines années. Bien que la bascule de l’ERP vers le cloud soit inévitable pour continuer à travailler avec SAP, Frédéric Collet met en garde contre les coûts de maintenance pendant et après la transition. Toutefois, selon lui, l’approche de la transition ne doit pas être purement technique, mais plutôt axée sur les besoins métiers. Le principal défi est la réécriture du code spécifique, ce qui nécessite une standardisation de la part des métiers. Il faudra donc faire des efforts pour relever ce défi.

Pour KPMG, les chantiers ne manquent pas

Les chantiers actuels et à venir sont nombreux, tels que l’application de la directive européenne Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) qui fixe de nouvelles normes et obligations de reporting extrafinancier, la mise en place à venir de la facturation électronique, le passage à une Tierce Maintenance Applicative (TMA), etc. SAP met en avant l’intelligence artificielle comme un élément clé pour démontrer l’intérêt que ses clients peuvent trouver dans la transition vers le cloud. Rappelons que l’éditeur de Waldorf met en avant depuis plusieurs mois son assistant d’IA génératif Joule, un nom probablement choisi pour évoquer l’idée d’énergie, de puissance et de travail accompli par son IA.

Mais il y a urgence à prendre son temps

Est-ce que l’urgence de passer à RISE, les yeux fermés, comme le suggérait encore il y a quelques mois SAP, est toujours d’actualité ? Au sein de l’USF, on se prépare à cette transition, mais avec intérêt, écoute et surtout prudence. Pour cela, l’USF a lancé une Commission RISE en février dernier, avec des réflexions menées sur divers sujets tels que l’intelligence artificielle, l’agilité et l’automatisation dans SAP, aussi bien pour le back office que pour le front office.

SAP manifeste une plus grande ouverture quant à la période de réflexion que ses clients peuvent s’accorder pour leur migration vers le cloud et l’adoption de nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle. En témoigne l’inauguration hier par SAP Labs France d’un centre d’expérience client dédié à l’IA à Sophia Antipolis. Ce nouveau site permet aux visiteurs d’explorer des applications pratiques de l’IA dans divers secteurs, incluant l’art, la cybersécurité, l’IA éthique et la transition énergétique. L’assistant d’IA génératif de SAP vise avant tout à accroître l’efficacité et la pertinence des processus métiers en intégrant de manière approfondie l’IA aux systèmes existants de SAP.

SAP, un facilitateur de la transition vers le cloud

Ce centre se veut également un espace de dialogue entre les clients et les équipes de développement de SAP, afin de discuter de l’adaptation et de l’optimisation des innovations en IA pour répondre aux défis spécifiques des entreprises.

Stefan Steinle, Executive Vice President, Head of SAP Customer Support, a souligné l’importance stratégique du centre d’expérience client dédié à l’IA de SAP à Sophia Antipolis, déclarant : « Ce centre démontre non seulement les capacités en IA de SAP, mais aussi comment l’entreprise accompagne ses clients dans leur transition vers le cloud, une étape essentielle pour tirer parti de cette innovation. »

Cependant, certaines questions pour des clients par exemple dans le secteur public restent en suspens avant d’effectuer cette transition vers l’offre RISE, comme le souligne Gianmaria Perancin : « Les utilisateurs francophones ont besoin de savoir, si et comment, SAP va s’emparer de la problématique du cloud européen ». Mais ici, ce n’est pas d’intelligence artificielle dont nous avons besoin, mais d’intelligence collective. Mais ça, c’est une toute autre histoire.

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