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Avec Summit, les Etats-Unis récupèrent leur trône dans le HPC

Par Jacques Cheminat, publié le 11 juin 2018

Dans la course au supercalculateur, les Etats-Unis viennent de reprendre la tête du classement en inaugurant une machine pour le Département de l’énergie. Créé par IBM, Summit affiche une performance de 200 petaflops.

America first, cet adage répété à l’envie par Donald Trump s’applique aussi au domaine du HPC. Le Département américain de l’Energie vient d’inaugurer le supercalculateur du Oak Ridge National Laboratory (ORNL). Il se définit comme étant la machine « la plus puissante et la plus intelligente du monde ». Il affiche une performance de traitement de 200 petaflops et doit prendre la première place du classement Top 500 détenu actuellement par le supercalculateur chinois Sunway Taihulight (93 petaflops).

Des chiffres qui donnent le tournis

Le système américain a été construit par IBM en embarquant 4068 nœuds. Au sein de chaque nœud, on trouve deux CPU Power9 (22 cœurs) et six GPU NVIDIA Tesla V100. Les nœuds sont reliés par une connectivité Infiniband de Mellanox procurant 200 Gbps pour chaque serveur, ainsi qu’un réseau de 300 kilomètres de fibre optique. Summit embarque 10 Po de mémoire et le refroidissement s’effectue par eau avec un réseau d’une capacité de plus de 15000 litres d’eau.

En version optimale, les CPU fournissent à eux seuls 215 petaflops en double précision. De même, chaque V100 peut fournir jusqu’à 125 teraflops en précision mixe. Dans le domaine du machine learning, Summit est capable de traiter jusqu’à 3 milliards de milliards d’opérations, soit une performance de 3,3 exaops. Les autorités précisent qu’une première expérience sur l’influence de la génétique sur la santé a été réalisée avec un traitement de l’ordre de 1,1 exaops.

En route vers l’exascale

Summit devrait être pleinement opérationnel en début d’année prochaine. Le Département américain de l’énergie a déjà donné les matières sur lesquelles le supercalculateur va travailler. Les sources d’énergies alternatives, la fusion des énergies, la science des matériaux, la climatologie, la cosmologie ou la chimie numérique, sont autant de sujets de recherche ayant besoin des capacités de calcul de Summit. Les autorités américaines ont indiqué que le supercalculateur serait ouvert à d’autres recherches comme la toxicologie, l’étude sur le cancer ou sur d’autres maladies. Selon le directeur d’ORNL, Thomas Zacharia, « Oak Ridge doit devenir le CERN pour l’analyse des données de santé ».

Si Summit permet aux Etats-Unis de reprendre la main dans le domaine des supercalculateurs, il s’agit d’une première étape dans une course plus importante : l’exascale. La Chine, les Etats-Unis, mais aussi l’Europe avec les efforts d’Atos, veulent être les premiers à atteindre une machine capable de passer le cap de l’exaflop en performance. Les plus optimistes envisagent cette capacité à l’horizon de 2020, d’autres penchent plutôt pour un véritable décollage en 2023.

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