Crédit photo : Western Digital

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Western Digital : du disque à l’infra

Par Pierre Landry, publié le 04 juillet 2018

Pour beaucoup, Western Digital est avant tout un fabricant de disques. Pourtant le fabricant s’affirme désormais comme un des acteurs clés de l’infrastructure, y compris des plus grosses entreprises. Décryptage d’une métamorphose…

Western Digital, est l’un des noms les plus populaires dans l’univers des disques durs et SSD. Cette activité reste d’ailleurs son cœur de métier avec des innovations permanentes comme l’introduction récente des HDD à hélium de 14 To ou l’introduction de produits SSD s’appuyant sur 96 couches de 3D NAND (dont les performances en NVMe affichent tout de même 500 000 IOPs).

Pourtant, depuis 2012, l’entreprise a entrepris un virage vers l’infrastructure à grand renfort de rachats d’entreprises : Hitachi Global Storage Technologies (2012), Amplidata (2015), SanDisk et sa filiale Fusion-io (2016), Upthere (2017), Tegile Systems (2017).
Désormais son offre comporte les plateformes d’intégration Ultrastar (serveur de stockage et stockage attaché JBOD), les plateformes d’archivage ActiveScale, et les baies Flash IntelliFlash.

Cap sur l’infra

Les annonces de début juillet confirment les prétentions de Western Digital et sa volonté de venir directement affronter les grands acteurs du stockage et de l’archivage.
En maîtrisant l’intégralité de la conception des systèmes du disque jusqu’au logiciel en passant par les contrôleurs et les firmwares, l’entreprise espère exploiter le meilleur des innovations insufflées dans ces disques durs et flash et augmenter ainsi la valeur intrinsèque de ses offres. Une approche que le groupe désigne sous le nom de « Symbiotics Design », un label marketing qui traduit aussi une volonté de rassembler les ingénieurs des différentes marques qui composent le groupe autour d’une même initiative.

Portfolio Western Digital

Du stockage à tout va

Symbiotics Design se concrétise particulièrement autour de la gamme de serveurs de stockage et ressources de stockage (JBOD/JBOF) UltraStar. Ces derniers se démarquent en effet par deux technologies brevetées spécialement pensées pour optimiser la durée de vie des disques : IsoVibe (un mécanisme de suspension des disques qui évite une usure précoce des disques en absorbant les vibrations et particulièrement celles hautes fréquences) et ArcticFlow (qui permet un refroidissement par zone plus efficient). Outre les plateformes JBOD (Ultrastar Data60 et Ultrastar Data102) pensées pour un monde SDS et leur équivalent Full-Flash (Ultrastar 2U24), la gamme s’est récemment enrichie de deux serveurs de stockage full-flash (les Ultrastar Serv24 et Serv2-HA) s’appuyant sur le protocole NVMe. Western Digital a annoncé cette semaine une offre complémentaire, l’Ultrastar « Serv60+8 », un serveur de stockage hybride 4U combinant 60 disques 3.5 pouces HDD/SSD associés à 8 disques SSD NVMe 2.5 pouces, le tout offrant une capacité variant de 144 To à 900 To selon les disques embarqués. Le tout est animé par 2 processeurs Xeon « Skylake ».

Un stockage objet hérité d’Amplidata

Les efforts de Western Digital pour s’imposer dans l’univers de l’archivage et du stockage longue durée remontent à 2015 avec l’acquisition d’Amplidata, une start-up remarquée en 2008 pour son système de stockage objet AmpliStor. L’offre repose désormais sur les systèmes ActiveScale P100 (jusqu’à une capacité brute de 5,4 Po) et X100 (jusqu’à 63 Po de capacité brute) s’appuyant sur la nouvelle version 5.3 du son logiciel de stockage objet. Introduite cette semaine, cette version 5.3 supporte en standard l’hébergement de conteneurs Docker, Unified Data Access (une interface NFS pour simplifier la gestion des environnements mixant les scénarios objets et fichiers) et un mécanisme de réplication automatique du système ActiveScale vers AWS, le cloud d’Amazon.

Stockage objet ActiveScale

Du flash en baies

Dernière annonce phare du moment, Western Digital introduit quatre nouveaux système IntelliFlash N-Series pour offrir des performances extrêmes aux workloads les plus critiques en la matière. Fruit du rachat de Tegile (annoncé en 2017 et concrétisé en mai 2018), la série N s’étend désormais de 19 To à 1,3 Po de stockage flash NVMe. Toutes ces baies sont animées par le système d’exploitation créé par Tegile, IntelliFlash OS, dont la nouvelle version offre à la fois des algorithmes dynamiques de compression/déduplication s’adaptant aux types de données, des mécanismes de soins automatisés des données, et des fonctions de copies (ou déplacements) de données sans interruption de services, orientées optimisation des performances.

Autant d’annonces qui viennent non seulement renforcer le portfolio de Western Digital mais aussi affirmer encore un peu plus l’ambition de la marque de s’imposer comme un véritable acteur de l’infrastructure y compris auprès des grandes entreprises et des grands datacenters cloud.

 

 

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