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11 % de défaillances d’entreprises en plus en 2009

Par La rédaction, publié le 20 janvier 2010

En 2009, les entreprises continuent de mettre la clé sous la porte, au même rythme qu’en 2008. Les PME de 50 à 100 salariés sont les plus touchées. Les sociétés de moins de 3 ans et celle de plus de 50 ans aussi.

Selon l’étude du cabinet Altares, le nombre de défaillances des entreprises, qui était resté contenu en dessous de 50 000 entreprises par an sur la décennie, enregistre une croissance de 11,4 % en 2009, soit un taux sensiblement équivalente à celui de 2008 (10,9 %). « Toutefois, souligne Thierry Million, responsable des analyses Altares, même si ce taux est historique, il reste moins catastrophique que ce que les résultats du second semestre 2008 et le premier semestre 2009 laissaient présager. La situation était extrêmement sombre. »

Moins de défaillances dans les microentreprises que dans les PME

Si, en 2009, 43,2 % des entreprises en redressement judiciaire ou en liquidation sont des microentreprises sans salariés, elles sont 6 % de moins que l’année précédente. En revanche, les défaillances de PME de 50 à 100 salariés sont en croissance de près de 62 %. «Or, insiste Thierry Million, les conséquences des dépôts de bilan de ces PME sont bien plus préjudiciables sur l’écosystème du bassin de l’emploi que les faillites des microentreprises. »

Par ailleurs les entreprises les plus jeunes sont, de façon récurrente, les plus fragiles. Cela est particulièrement vrai en période de crise et se vérifie en 2009, puisque le taux des entreprises de moins de trois ans ayant mis la clé sous la porte croît de 23 %. A l’opposé des plus jeunes, celles de plus de 50 ans sont également touchées de plein fouet (+ 21 %). Entre ces deux catégories, les évolutions sont comprises entre + 4 % pour celles de 11 à 15 ans et de + 9 % pour celles de 16 à 50 ans.

Le secteur informatique fortement touché

Si l’industrie manufacturière est le secteur le plus sinistré, le secteur des services informatiques et de l’édition de logiciels n’est pas épargné, avec une croissance des défaillances de l’ordre de 11 %. Ainsi, les entreprises de vente de matériels aux particuliers, la tierce maintenance applicative et les activités de conseils affichent respectivement 46 %, 50 % et 20 %. En effet, les entreprises ont gelé les projets ayant trait aux architectures. D’où les mauvais résultats des sociétés de conseil. Une situation qui se poursuit sur le 4e trimestre 2009 et ne laisse rien présager de bon pour 2010.

En revanche les entreprises spécialisées en développement ou maintenance de portail Internet, en éditions de logiciels applicatifs et en vente de matériels aux entreprises enregistrent un recul de leur défaillance. « En 2009, les entreprises ont continué d’investir sur des projets essentiels à leur fonctionnement. Elles ont, par exemple, acquis des solutions leur permettant d’être plus attentives aux dérapages des retards de paiements et à l’identification de leurs clients », précise Thierry Million.

Contrairement à 2008, où les défaillances d’entreprises avaient augmenté de façon homogène sur l’ensemble des régions, celles-ci sont plus disparates en 2009. Alors que la Lorraine parvient à réduire le nombre de ses défaillances de – 1 %, l’Alsace explose à 30 %. Les tendances les plus sévères se situent en Poitou-Charentes (24,1 %), en basse Normandie (25,4 %), en Bretagne (20 %) et en Rhône-Alpes (23 %).

Quant aux prévisions 2010, Thierry Million affiche une certaine confiance au regard des résultats du 4e trimestre qui présente un recul des faillites de – 0,4 %. « Toutefois des disparités existeront, et si les grandes entreprises renouent avec la croissance et exportent leurs produits à l’international, les PME de 3 à 50 salariés ne vont pas bénéficier immédiatement de l’appel d’air. Elles vont devoir attendre que la croissance reprenne sur le marché français. »

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