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De proies, les Européens doivent devenir prédateurs

Par La rédaction, publié le 27 novembre 2009

La sortie de crise est propice aux fusions-acquisitions. Selon la banque d’affaires Clipperton, les acteurs high-tech européens doivent rapidement participer au mouvement de consolidation pour ne pas laisser le champ libre aux seuls Américains.

Rachat de Sun par Oracle, de 3Com par HP, de Perot par Dell et, peut-être, de Tandberg par Cisco. Les « big deals » ont repris outre-Atlantique, après un passage à vide de quelques mois consécutif à la crise. Banque d’affaires spécialisée dans le high-tech et les médias, Clipperton Finance lance, dans sa dernière newsletter, un appel aux Européens. C’est maintenant qu’ils doivent bouger s’ils ne veulent pas se retrouver dans le viseur de snipers américains. D’autant que les valeurs technologiques ont, comparés à d’autres secteurs, plutôt bien résisté en Bourse.

300 millions d’euros de cash pour Gemalto

L’étude pointe deux entreprises à surveiller de près dans la téléphonie mobile : Nokia et Psion. Avec le succès d’Apple et de son iPhone, la base installée de RIM (Blackberry) et la charge de Google avec Android, Nokia a fort à faire. D’autant que la plate-forme de services Ovi ne bénéficie pas d’un grand engouement, en dépit des petites acquisitions réalisées par le Finlandais dans le paiement mobile (Obopay) ou les réseaux sociaux (Plazes, Cellity, Dopplr). En proie à une restructuration, Psion gagnerait, lui, à conforter sa position dans les secteurs de la logistique et la distribution (terminaux durcis) en absorbant ses challengers.

Gemalto est dans une situation plus favorable. La fusion de Gemplus et d’Axalto a tenu ses promesses, malgré un troisième trimestre en deçà des attentes du marché. Reste au groupe coté à Amsterdam de trouver des relais de croissance à la carte à puce. « Des services à valeur ajoutée pour les opérateurs télécoms ? Des solutions de sécurisation à destination des cyber-consommateurs ou des entreprises mêlant matériel et logiciel », s’interroge Clipperton Finance. Ses 300 millions d’euros de cash doivent lui permettre de voir grand après une année de petites emplettes dont, récemment, Trusted Logic, éditeur français de services de sécurité pour les terminaux mobiles.

Les « frenchies » du Web doivent penser « global »

L’étude fait aussi un focus sur les acteurs du Web. Selon elle, l’Europe dispose de beaux candidats à l’introduction en Bourse tels que Vente-Privée ou Yoox. D’autres sociétés, déjà cotées, doivent clairement s’étendre au-delà de leur marché domestique. SeLoger.com est trop dépendant du marché hexagonal, comme le réseau social Xing l’est de la sphère germanophone. Exemple à suivre, Meetic a sauté le pas en signant un traité de Yalta avec son concurrent Match. Le premier s’emparant des activités européennes du second. De même, Hi-Media, groupe français spécialisé dans l’édition de sites, la publicité interactive et les paiements électroniques, a entamé son internationalisation. Présent dans neuf pays européens, aux Etats-Unis et au Brésil, Hi-Media joue dans la cour des grands, en tenant tête à MSN et Yahoo! sur le Vieux Continent. Quelle sera l’étape suivante ?

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