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Intel participera au premier laboratoire Exascale de France

Par La rédaction, publié le 24 novembre 2009

Ex@tec est un nouveau laboratoire consacré à l’optimisation des applications fonctionnant sur les futurs supercalculateurs de classe Exascale. Financée pour partie par Intel, cette structure est une première en Europe.

Intel, le CEA (Commissariat à l’énergie atomique), le Genci (Grand équipement national de calcul intensif) et l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) viennent de finaliser la création d’un laboratoire commun autour des futures technologies pour le calcul haute performance Exascale, à savoir les futurs supercalculateurs capables de produire un milliard de milliard d’opérations par seconde.

Baptisé Ex@tec, ce projet est une première en Europe. « C’est la première fois que l’on a réussi à convaincre le plus grand acteur de la microélectronique de faire de la recherche en Europe, et d’exposer sa feuille de route », se félicite Pierre Leca, responsable du département sciences de la simulation et de l’information à la direction des applications militaires du CEA.

Ex@tec combine à la fois public et privé, grands industriels, agences publiques, organismes de recherche et universités. C’est en fait la concrétisation d’une initiative lancée en mars dernier, lors de la venue en France de Craig Barrett, alors président d’Intel, pour évoquer les projets de recherche et de développement du fondeur dans l’Hexagone. « Nous prenons l’engagement d’accroître l’impact des nouvelles technologies en France et en Europe », avait-il déclaré alors. Selon le communiqué, la création de ce laboratoire Ex@tec représente un investissement de plusieurs millions d’euros sur une période de trois ans. Deux projets précédents en partenariat avec Intel – le laboratoire Itaca en 2004 et le programme Tera en 2005 – avaient déjà ouvert la voie aux collaborations avec le fondeur, et ont rendu possible la concrétisation d’Ex@tec.

Faire que les logiciels tirent parti des calculateurs du futur

En pratique, le laboratoire prendra corps dans les locaux de Ter@tec à Bruyères-le-Chatel (Essonne). Il aura plusieurs objectif : « évaluer les besoins en termes d’outils logiciels à développer pour améliorer les performances ; réfléchir aux nouveaux langages ou modèles de programmation à mettre au point pour utiliser ces futurs calculateurs ; et enfin, chercher comment prendre en compte les nouvelles architectures de processeurs qui vont arriver », détaille Pierre Leca. Cette recherche permettra de résoudre les problèmes complexes, impossibles à traiter actuellement dans un laps de temps raisonnable, notamment dans les domaines des nouvelles énergies, des nanotechnologies, des véhicules du futur, de la prédiction des risques naturels, des évolutions du climat ou de la mise au point des nouvelles thérapies. Ces domaines ont besoin de plus en plus de puissance de calcul, et doivent consommer moins d’énergie. Aucune des applications d’aujourd’hui ne savent tirer parti de ces nouvelles machines.

Chaque partenaire apportera sa pierre à l’édifice : Intel, bien évidemment pour les microprocesseurs, l’université de Versailles pour la compilation des outils logiciels, le CEA pour les modèles de programmation, et le Genci mobilise la communauté de la recherche française dans le domaine du calcul haute performance. Au niveau des machines elles-mêmes, peu d’informations sont encore connues. Le CEA a déjà annoncé de nombreux projets avec Bull. La création de ce laboratoire vient renforcer les capacités européennes à réaliser de grands systèmes de traitement et de calcul.

Excellent pour la recherche française

Cette coopération va également permettre à la recherche française et européenne de garantir sa compétitivité à l’échelle mondiale. Bernard Bigot, administrateur général du CEA et haut commissaire à l’énergie atomique, avait déclaré, en mars dernier, à quel point il était stratégique, pour une institution de recherche publique, de coopérer avec un leader mondial comme Intel, afin de « contribuer à la définition des futures machines HPC qu’attendent les communautés scientifiques et les industriels européens ». En France, ce projet s’inscrit dans la dynamique du pôle de compétitivité System@tic et dans celle de Ter@tec. « Si nous voulons préparer les grands logiciels de simulation numérique, tant pour la recherche que pour l’industrie, à l’horizon des cinq à dix ans à venir, il est primordial d’anticiper les évolutions dans les domaines d’architecture des grands calculateurs. L’industrie doit être compétitive, il est important d’avoir anticipé », explique Pierre Leca, chef du département service numérique, environnement et constantes au CEA. Pour lui, ce type de coopération doit aider la recherche et l’industrie française à reprendre des degrés de liberté.

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