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Les opérateurs télécoms vendent plus, mais gagnent moins
Par La rédaction, publié le 02 juin 2014
L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) vient de publier son rapport annuel sur le marché des télécommunications. Et le constat est sans appel : tandis que la consommation augmente, le chiffre d’affaires du secteur, lui, diminue.
En 2013, plus de 240 milliards de minutes de communication ont ainsi été « consommées » en France, soit une hausse de 2,8 %. Ce sont, sans surprise, les services mobiles qui portent cette croissance, avec 18 milliards de minutes en plus, soit +14,9 %. Avec un total de 137 milliards de minutes, ils dépassent aujourd’hui largement les services fixes qui dévissent de 10 %, à 102 milliards de minutes.
La consommation de données sur les réseaux mobiles a, de plus, explosé, passant de 95 000 To en 2012 à 155 000 To l’an passé.
Investissements maintenus, emplois en baisse
Dès lors, et sachant que les clients sont plus nombreux en 2013 qu’en 2012 (+5 % dans le mobile et 4 % pour les offres haut et très haut débit), comment expliquer que le chiffre d’affaires soit en baisse de 6,4 %, s’élevant à 46,6 Md€ ? La réponse est à chercher dans les offres des opérateurs : ceux-ci vendent plus, mais moins cher.
Les offres de Free, en particulier, ont contribué à tirer vers le bas un chiffre d’affaires des services mobiles qui s’établit désormais à 15 Md€ — soit un recul de 14 % —, tout juste devant celui des services fixes (14,9 Md€, -3 % par rapport à 2012). Ces baisses de revenus n’affectent pas vraiment les investissements qui ont été consentis à hauteur de 7,2 Md€, et dont le tiers était destiné à l’activité mobile.
Les emplois, en revanche, subissent de plein fouet les conséquences de ce chiffre d’affaires moins bon qu’un an plus tôt : 4 000 postes ont été supprimés en 2013, soit une baisse de 3,3 %, essentiellement chez Orange. Le nombre d’emplois est revenu à ce qu’il était en 2009 et les prévisions sur ce point sont peu encourageantes, laissant craindre un nouveau cycle destructeur dans les années à venir.