

Eco
Numericable, nouveau propriétaire de SFR
Par La rédaction, publié le 07 avril 2014
Après plusieurs semaines de tractations, Vivendi a mis un terme au suspens qui entourait la vente de sa filiale SFR. Les membres du conseil de surveillance du géant ont finalement retenu « à l’unanimité » l’offre de Numericable (Altice), en dépit des ultimes offensives de Bouygues pour tenter de ravir le 2ème opérateur mobile français à son rival.
L’opération, dont la valeur atteint plus de 17 Md€, permet à Vivendi de conserver 20 % du nouvel ensemble et s’inscrit dans une certaine logique : le 14 mars, le groupe avait déjà annoncé qu’il entrait en négociations exclusives avec Numericable.
Bouygues et Free condamnés à se marier?
Bouygues aura tout tenté : muscler son offre, proposer plusieurs options… mais le camouflet semblait inévitable. Et l’industriel français, qui a lourdement pâti de l’arrivée sur le marché de Free (Iliad), ne pourra finalement pas compter sur cette fusion pour reprendre pied sur le marché.
Free est l’autre grand perdant du deal conclu entre Vivendi et Numericable. Il comptait sur un rapprochement Bouygues-SFR pour officialiser le rachat d’une grande partie du réseau du premier, et augmenter ainsi considérablement son parc d’infrastructures, point faible de son offre.
Les deux acteurs pourraient même être contraints d’envisager un rapprochement pour éviter la faillite. « C’est une option qui existe à l’état de rumeur, mais c’est un rapprochement qui aurait du sens tant pour l’un que pour l’autre. Et une opération dans ce sens pourrait être facilitée par le gouvernement qui verrait d’un bon œil le retour à trois opérateurs », explique Stéphanie Bahgdassarian, directrice de recherche Technologie et Services du cabinet d’études Gartner.
« Après, d’autres options peuvent être envisagées, d’autant que le marché français est devenu attractif pour d’éventuels repreneurs européens. Ce qui est sûr, c’est qu’à long terme, Bouygues doit trouver une solution. Il doit faire des économies d’échelle en s’alliant avec un partenaire, ou étudier la possibilité de passer sous la coupe d’un repreneur plus solide que lui », analyse-t-elle.
L’opération pourrait être bouclée au quatrième trimestre
Reste que pour le gouvernement français, qui avait ouvertement affiché sa préférence pour l’offre de l’industriel français, ce rachat de SFR par Numericable s’avère un échec retentissant.
Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif, avait estimé à l’époque qu’un retour à trois opérateurs mobiles sur le sol français permettrait de mettre un terme à la guerre des prix qui secoue le marché depuis l’arrivée de Free (Iliad). Et avait appelé Vivendi à considérer avec une attention particulière l’offre de Bouygues. En vain.
L’officialisation du rachat de SFR par Numéricable tient désormais à peu de choses. La filiale d’Altice, qui a annoncé que les consultations avec les organisations représentatives du personnel seraient entamées dès mardi, devra également attendre les résultats de l’examen mené par les autorités de concurrence. Ainsi, le rachat pourrait être finalisé au quatrième trimestre.