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Quel avenir pour les SSII d’ici à 2015 ?

Par La rédaction, publié le 02 juillet 2009

Selon le G9+, une association d’anciens élèves de grandes écoles high-tech, l’évolution du secteur des services va se jouer à plusieurs niveaux, entre industrialisation, consolidation et proximité client.

Quel avenir pour l’industrie des TIC ? Le thème a fait l’objet d’une série de débats organisés par le G9+ – qui représente aujourd’hui quelque 10 000 professionnels du secteur –, réunissant des cadres dirigeants et des experts des grandes industries de ce secteur, des SSII, des éditeurs de logiciels et des opérateurs télécoms. Autant de discussions, synthétisées aujourd’hui dans un livre blanc, consultable en ligne.

Le rapport consacre un volet entier aux SSII, qui détiennent, selon l’étude, 60 % de parts de marché dans le domaine des services TIC en France. Comment pourraient-elles évoluer pour continuer à se développer à l’horizon 2012-2015 ? Trois pistes sont évoquées : poursuivre les efforts d’industrialisation des services ; pérenniser les perspectives des « champions » français en facilitant des restructurations à l’échelle européenne et consolider le fort tissu de PME du secteur des SSII en favorisant l’innovation, la spécialisation et la proximité client.

L’offshore pourrait représenter jusqu’à 30 % du marché

Premier axe fort : à l’horizon 2015, les SSII doivent poursuivre dans la voie de l’industrialisation d’une partie importante de leurs prestations. En clair, l’avenir est dans des organisations plus rationalisées, tels des centres de services spécialisés, répartis dans plusieurs zones du globe, plus ou moins éloignés, selon les besoins de réduction de coûts et d’interactivité (France, Maghreb, Europe de l’Est, Asie, etc.).

Sur cette délicate question de l’offshore, l’étude estime « le potentiel théorique total de pénétration de l’offshore à 25-30 % du marché total des services informatiques, inférieur de 10 points au moins aux potentiels anglo-saxons, principalement pour des raisons culturelles, structurelles et linguistiques ». L’offshore sera donc l’une des pistes exploitées par les SSII mais pas la seule. Leur principal défi sera, d’un côté, de s’adapter à un environnement économique mouvant, d’organiser leur production et leur savoir-faire à l’échelle mondiale et, de l’autre, de maintenir une certaine proximité avec les clients.

Autre point crucial : les sociétés de services informatiques qui ont fondé le modèle de « SSII à la française », s’appuyant sur la proximité avec le client, doivent perdurer,même si elles ont été fragilisées, par la crise notamment. En Europe, la filière TIC va devoir faire face à d’importantes restructurations et à « d’inévitables consolidations », déjà engagées. L’étude avance qu’à moyen terme les sociétés françaises et européennes seront des cibles potentielles pour les grandes sociétés américaines ou asiatiques.

Enfin, les SSII, c’est aussi un tissu de PME qui joueront un rôle moteur dans la croissance de ce secteur. Elles devront continuer à jouer la carte de la proximité avec les clients et aussi « se spécialiser pour figurer parmi les meilleures, malgré leur taille modeste et leurs moyens nécessairement limités ». Pour elles, le développement d’Internet ou de l’intelligence embarquée, par exemple, constituent de nouvelles opportunités.

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