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Rachat de Sun : l’UE tance Oracle sur sa coopération

Par La rédaction, publié le 22 octobre 2009

La commissaire à la concurrence rencontrait mercredi la présidente d’Oracle. L’ambiance était manifestement houleuse…

Les déclarations de la commissaire européenne à la concurrence, Neelie Kroes, ajoutent un peu plus de tension au climat suscité par l’acquisition de Sun par Oracle. Il y a d’abord eu l’appel de Monty Widenius, le père de MySQL, en fin de semaine dernière. Dans la foulée, Richard Stallman, le gourou du logiciel libre, adressait une lettre ouverte à la Commission européenne pour demander qu’Oracle se retire de MySQL.

Mercredi, c’était la commissaire Kroes, par l’intermédiaire de Jonathan Todd, son porte-parole, qui déclarait «  manifester sa déception du fait qu’Oracle, malgré des demandes répétées, n’a ni apporté de preuves qu’il n’y avait pas de problèmes de concurrence ni proposé des remèdes alternatifs aux difficultés mises en évidence par la Commission ». Ce jour-là, Neelie Kroes rencontrait Safra Catz, présidente d’Oracle à Bruxelles. On imagine la tension perceptible entre les deux protagonistes au moment de l’entretien. D’autant que la commissaire a ajouté qu’elle souhaitait aboutir à une décision finale rapide tout en soulignant « que la solution était entre les mains d’Oracle ».

Une situation dans l’impasse

Il est surprenant que celle que l’on surnomme « Nickel Neelie » – en référence à la « Dame de fer » Margaret Thatcher – ait tenu de tels propos. Cela témoigne de la volonté de la commissaire de ne pas se laisser impressionner. Rappelons que Neelie Kroes fait partie du Volkspartij voor Vrijheid en Democratie néerlandais (Parti populaire pour la liberté et la démocratie), d’orientation libérale. Elle fut notamment responsable de la privatisation de la Poste.

Pour le moment, on voit difficilement ce que pourrait faire Oracle pour témoigner de sa bonne volonté. De toute façon, le géant du logiciel n’a jamais été le roi dans l’art de la communication. Encore moins de la coopération. Et tant du côté d’Oracle que de Sun, le silence radio est de mise. Pourtant, si la firme américaine souhaite finaliser le rachat, elle va devoir se prendre en main.

Rappelons que l’avenir de milliers d’employés est en jeu. Si la situation ne se débloque pas rapidement, Oracle risque d’en pâtir sérieusement. Et les conséquences en termes de réputation mais aussi de fonctionnement interne risquent d’être dramatiques. A Oracle de prouver qu’il peut assumer ses choix stratégiques jusqu’au bout.

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