© IBM

Autres

À son tour, IBM dément tout partenariat avec la NSA

Par La rédaction, publié le 18 mars 2014

Dans une lettre adressée à ses clients internationaux, IBM a démenti toute implication dans le programme Prism de la NSA, qui visait à fournir des volumes massifs de données clients à l’agence de sécurité américaine.
Le document, signé du vice-président senior d’IBM Robert C. Weber, martèle que la firme américaine n’a dissimulé aucun accès caché dans ses produits qui aurait pu permettre à la NSA ou à toute autre agence gouvernementale de récupérer des informations. IBM ne s’est pas non plus livré, selon son dirigeant, à la divulgation de clés de chiffrement ou de code source de ses logiciels aux organismes gouvernementaux, précise la lettre.
Une réaction tardive
La réaction de Big Blue intervient près d’un an après l’explosion du scandale en juin 2013 et les révélations de l’ex-employé de la NSA, Edward Snowden, aujourd’hui réfugié en Russie.
L’informaticien américain, qui a collaboré avec la NSA et la CIA, dévoile régulièrement et depuis près d’un an des informations particulièrement sensibles sur les pratiques de la NSA en matière d’espionnage à grande échelle. Des fuites orchestrées en partenariat avec les plus grands quotidiens internationaux.
Au début du mois de juin 2013, le Guardian et le Washington Post avaient révélé dans leurs colonnes que la NSA disposait d’un accès direct aux serveurs de neuf géants de l’IT, parmi lesquels figuraient notamment Microsoft, Facebook, Google ou encore Apple. Les quotidiens dévoilaient l’existence d’un partenariat permettant à l’agence américaine de consulter les courriels et autres informations des utilisateurs étrangers.
La plupart d’entre eux avaient nié leur implication dans ce vaste réseau d’espionnage dans les heures qui avaient suivi la polémique. Après avoir annoncé le renforcement de leurs mesures de sécurisation, Facebook, Microsoft, Google et Yahoo avaient décidé de publier, début février 2014, le détail du nombre de requêtes judiciaires qu’ils avaient reçues secrètement de la part de l’administration américaine, afin de démontrer leur implication limitée dans ce vaste processus.
Vers une localisation des données par pays ?
IBM, avec cette lettre, est le dernier grand nom du secteur à se désolidariser du programme Prism de la NSA. Malgré la levée de boucliers de l’ensemble des mastodontes de l’IT face aux révélations de Snowden, l’industrie américaine du cloud pourrait bien pâtir de ce scandale.
Au mois d’août 2013, une étude du think tank Information Technology & Innovation Foundation avait révélé que l’affaire Snowden pourrait faire perdre entre 22 et 35 Md$ aux entreprises américaines spécialisées dans le cloud d’ici à 2016.
Une manne qui, selon le think tank, devrait être redistribuée aux concurrents non américains qui, eux, n’ont pas été éclaboussés par le scandale. Cela pourrait aboutir, à terme, au développement de stratégies nationales de localisation des données.

Dans l'actualité

Verified by MonsterInsights