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Services informatiques : les chances d’une réelle reprise en 2010 s’éloignent

Par La rédaction, publié le 02 avril 2010

Syntec informatique prévoit un marché du logiciel et des services informatiques en légère croissance cette année de 1%. Une année de transition marquée par une amélioration plus sensible au second semestre

2010 sera une année de transition. Pas de reprise économique comme on l’espérait. C’est en substance le discours tenu par Jean Mounet, le président de Syntec informatique, qui prévoit un marché des services informatiques et du logiciel stationnaire à 1%.

Avec un PIB prévu à 1%, un investissement des entreprises toujours négatif à -1,3% (contre -7,7% l’année dernière), l’environnement économique reste sensible. Cela explique l’incertitude qui pèse toujours sur le marché des services informatiques. Si quelques signaux positifs s’allument (hausse du turn over et des recrutements, secteur bancaire mieux portant…), l’amélioration reste bien fragile. Et la dynamique de reprise toujours repoussée.

« Chat échaudé craint l’eau tiède ». La prudence du syndicat professionnel s’explique aussi par des prévisions antérieures un tantinet trop optimistes et démenties dans la foulée par la réalité du marché. L’année 2009 s’est ainsi terminée sur une décroissance de 4% alors que le syndicat prévoyait, à quelques mois du terme, 2 à 3% de décroissance seulement. Explication : le redressement  attendu au quatrième trimestre n’a pas eu lieu. En fait, l’éclaircie sur le marché des services informatiques est seulement apparue au mois de décembre, puis s’est poursuivie lors des premiers mois de 2010. «  Une dynamique de sortie de crise, sans parler encore de reprise » tient cependant à nuancer Thierry Siouffi, le président de la commission marchés -tendances-Europe de Syntec informatique.

Une éclaircie insuffisante en tout cas, pour envisager un premier semestre serein. Le marché du logiciel et des services informatiques restera vraisemblablement en décroissance au cours de la première partie de l’année. Comme l’ont déjà évoqué les grands acteurs du secteur, le marché pâtit d’un « effet embarqué négatif » : gel des recrutements en 2009 qui ont diminué d’autant la capacité des sociétés à générer du chiffre d’affaires et baisse des tarifs des contrat négociés l’année dernière par rapport à l’année précédente. Pour le second semestre, le syndicat envisage une reprise graduelle.

Un segment du logiciel un peu plus dynamique

Résultat des courses : Syntec informatique s’attend à une croissance molle sur l’ensemble de l’année pour les segments du conseil et des services informatiques (+0.5%) et du conseil en technologie (+1%).  La tendance est plus favorable pour l’édition de logiciels, 2% de croissance, qui bénéficie d’une reprise anticipée des ventes de licences. Côté prestations, la croissance sur le marché de la TMA (+2%) et l’infogérance d’infrastructure (1%) sera légèrement supérieure à celles des services liés aux projets (conseil-assistance technique-intégration).

Le léger mieux entrevu ces derniers mois provient du secteur banque-assurance redevenu porteur. Tous les ingrédients sont en effet réunis pour que ce secteur soit un des moteurs de la reprise avec les segments du public et des « utilities » : projets de consolidation (fusions Banques Populaires/Caisses d’Epargne et BNP Paribas/ Fortis ), échéances réglementaires (Bâle 3 dans la banque, Solvency 2 dans l’assurance), projets de mutualisation des plateformes bancaires et projets d’innovation dans la banque de détail (ex : e-banking). Les secteurs de l’industrie et du commerce/grande distribution devraient rester en décroissance.

Syntec informatique veut sensibiliser les entreprises à la « valeur ajoutée » apportée par l’informatique

La pression sur les prix imposée par les grands comptes s’est accentuée l’année dernière au plus fort de la crise. Le marché de l’assistance technique, en premier lieu, a été le théâtre de renégociations de contrats et du retour à des pratiques d’enchères inversées chez quelques entreprises. Cette pression sur les prix s’est stabilisée dans le secteur de l’infogérance. Mais l’ensemble des tarifs de prestations reste à un niveau « extrêmement bas » estime Syntec informatique. Ce sujet devrait être évoqué au cours d’une commission réunissant l’ensemble des décideurs (SSII et clients). « Une commission que nous entendons élargir au cercle des acheteurs » a précisé Thierry Siouffi le président de la commission marchés -tendances-Europe de Syntec informatique. L’objectif : sensibiliser les entreprises à l’équilibre à trouver entre valeur ajoutée apportée par les SSII et prix (taux journalier moyen) négocié.

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