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Sun n’en peut plus d’attendre et supprime 3 000 postes
Par La rédaction, publié le 21 octobre 2009
Ça va mal pour Sun. Toutes les décisions sont au point mort en attendant l’aval de la Commission européenne pour la fusion avec Oracle. La société perdrait 100 millions de dollars par mois.
C’est en catimini, par un courrier adressé aux autorités américaines, que la nouvelle est tombée. Sun, exsangue, va supprimer 3 000 postes supplémentaires, soit environ 10 % de son effectif (qui compte environ 30 000 personnes) sur l’année 2010. Aucune région ne sera épargnée, de l’Amérique du Nord à l’Asie-Pacifique en passant par la zone Europe, Moyen-Orient, Afrique.
Raison évoquée : « Les différents retards pris dans la validation de la fusion avec Oracle. » Rappelons que les autorités antitrust américaines ont déjà donné leur aval sur la fusion. Mais la Commission européenne tique sur l’intégration de MySQL.
« Dans des périodes d’incertitude économique comme aujourd’hui, beaucoup d’entreprises se tournent vers le logiciel libre pour réduire les coûts face aux solutions propriétaires, ont déclaré les commissaires dans un communiqué. MySQL concurrence l’offre d’Oracle et la commission doit s’assurer qu’une telle alternative reste disponible. » Bruxelles a donc diligenté une enquête approfondie. Mais ses conclusions ne sont pas attendues avant le mois de janvier.
Entre temps, la prise de décision est au point mort chez Sun et ses concurrents ne se privent pas d’agiter les épouvantails auprès des clients. HP et IBM multiplient les promotions et cassent les prix pour reprendre les parcs Sun. « IBM assure avoir séduit 250 clients ces six derniers mois. HP en revendique plus d’une centaine. Même Dell semble en profiter », explique George Weiss, analyste chez Gartner.
Qu’est devenu le PDG Jonathan Schwartz ?
Tout récemment, Larry Ellison en personne est monté au créneau. « Sun perd aujourd’hui plus de 100 millions de dollars par mois. Il est temps que cette fusion commence si nous voulons sauver un maximum d’emplois. » Une façon de jouer sur la corde sensible en agitant le spectre de la disparition pure et simple de l’entreprise… mais surtout de sauver son rachat à 7,4 milliards de dollars.
Il vrai que le constructeur ressemble aujourd’hui à un navire à la dérive. On se demande ce qu’est devenu le PDG, Jonathan Schwartz, qui n’est pas apparu publiquement depuis des mois. Or ni sa signature ni celle de Scott McNealy, le fondateur, n’apparaissent sur le document signifiant la nouvelle restructuration. Seul le paraphe de Brian Sutphin, vice-président du développement et des alliances, y figure…
Cette nouvelle restructuration fait d’ailleurs suite à une autre, lancée il y a un an, dont l’objectif était déjà de se séparer de 6 000 collaborateurs. Et ce n’est probablement pas terminé. Car si Sun fini par fusionner avec Oracle, la casse sociale sera inévitable. Plusieurs analystes ont ainsi estimé à 10 000 le nombre de suppression de postes une fois les deux entreprises réunies. A ce train, il ne restera plus grand-chose de l’enfant terrible de la Silicon Valley.