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Avec le rachat de Prosodie, Capgemini appréhende un nouveau métier

Par La rédaction, publié le 15 juin 2011

Avec ce rachat, la première SSII française se lance dans une activité dont le modèle économique est assez éloigné de son métier traditionnel.

Pour sa quatrième acquisition depuis le début de l’année, la troisième en France, le choix de Capgemini s’est porté sur Prosodie, société spécialisée dans l’hébergement et les solutions de relation client. Le montant de l’opération, financée entièrement sur fonds propres, s’élève à 382 millions d’euros. Une valorisation correspondant à environ à 13,8 fois le résultat d’exploitation de Prosodie, qui s’est établi à 15,8 % du chiffre d’affaires en 2010.

Si la valorisation et la rentabilité de Prosodie sont beaucoup plus élevées que celle d’une SSII, c’est justement parce que son activité n’a pas grand-chose à voir avec celle d’une société d’ingénierie informatique traditionnelle. Paul Hermelin, le directeur général de Capgemini, a souhaité marquer sa différence lors de la conférence de présentation de ce rachat : Prosodie s’appuie sur des solutions propriétaires, même si celles-ci sont en partie développées à partir de produits du marché. Il vend ensuite un service de bout en bout, là où une SSII développe des projets à façon, dont « elle cède la propriété intellectuelle à son client ».

De fait, Prosodie va intégrer la nouvelle division créée à l’automne dernier par Capgemini, baptisée New Business Model, où le groupe compte héberger les sociétés ou les offres de services « qui ne correspondent pas au modèle économique traditionnel de la SSII », indique Paul Hermelin.

Paul Hermelin directeur général de Capgemini

Le métier de Prosodie, plus proche de celui d’un opérateur, s’inscrit également dans une tendance en vogue dans les services informatiques : le développement de solutions avec un paiement à la transaction. Un domaine où Capgemini a tout à apprendre. « L’activité de Prosodie nous intéresse car on pense que les projets informatiques vont aller vers la facturation à la transaction »,  souligne Paul Hermelin. « Sur ces métiers, sur le montage économique des offres, le groupe a peu d’expérience ». Un domaine également moins sujet aux renégociations tarifaires et qui fait les beaux jours de son concurrent principal Atos Origin avec Atos Worldline.

Prosodie revendique un positionnement « d’opérateur de flux transactionnels multicanal ». La société œuvre ainsi dans l’hébergement de serveurs vocaux (intégrant désormais le langage naturel), l’exploitation de systèmes de cartes prépayées (cartes de fidélité, cartes cadeau, etc.), le multicanal et les services mobiles, l’hébergement de sites internet et l’infogérance où la société venait de réaliser deux acquisitions et, depuis peu, dans le paiement sécurisé.

La priorité de Capgemini est de déployer les offres de Prosodie à l’international. La société réalise pour l’instant l’essentiel de son activité en France. Les cibles prioritaires sont les pays où Prosodie s’est déjà implanté : l’Espagne, la Belgique et l’Italie mais également ceux où Capgemini dispose d’une base installée forte dans le secteur public et la finance. Deux domaines qui représentent 55 % du chiffre d’affaires de Prosodie.

Les deux sociétés ont déjà collaboré ensemble. « Les plus gros projets de Prosodie ont été développés avec Capgemini », affirme Georges Croix, le président de Prosodie. Exemple au Pôle emploi, le premier client de Prosodie, à la Banque postale et dernièrement via un gros projet pour la filiale Bluelink d’Air France, lors de la mise en place du multicanal autour de la carte de fidélité.

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