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Grosse (Facebook) fatigue

Par La rédaction, publié le 15 avril 2013

De plus en plus d’internautes seraient atteints d’un nouveau syndrome : la Facebook fatigue. Ils déserteraient le géant des réseaux pour revenir à la vraie vie. Le cauchemar de Mark Zuckerberg est-il vraiment en train de devenir réalité ?

Alors que l’hiver n’en finit pas, que la classe politique frémit de rumeurs anxiogènes, et que l’équipe de France peine à se qualifier pour le prochain Mondial, bref, que tout va mal dans ce pays, ne voilà-t-il pas qu’une autre mauvaise nouvelle vient de tomber : nous serions tous victimes d’une « Facebook fatigue ». Diantre, est-ce contagieux docteur ?

La « Facebook fatigue », c’est quoi ?

Nous avons tous eu affaire, un jour ou l’autre, à la fatigue, cette sensation d’affaiblissement physique ou psychique (selon Wikipedia). Elle arrive d’on ne sait où, on ne sait quand, nous envahit d’un coup sans prévenir, et peut nous empêcher de profiter des moindres instants de notre vie pour une durée indéterminée. La fatigue, ce mal des temps modernes, que nos ancêtres ne connaissaient pas encore, fait hélas partie de notre quotidien.

Et bien la « Facebook fatigue », c’est la même chose transposée à notre utilisation du réseau social : on ne sait pas pourquoi ni comment, mais un jour, on se dit que finalement, Facebook, ça ne sert pas à grand-chose. Et d’un seul coup, le cauchemar de Mark Zuckerberg devient réalité : on arrête de se connecter au réseau des réseaux. On fait l’impasse sur le fil d’actualité. On boude le mur des copains. On se dit même que des copains, des vrais, en chair et en os, c’est bien mieux que des virtuels cachés derrière leur avatar. On arrête de « liker ». On ferme l’écran. Et on sort respirer un bon bol d’air frais. Bref, un gros coup de déprime et de désamour envers le réseau social.

La « Facebook fatigue », en fait, c’est le cauchemar de Mark Zuckerberg puissance un milliard.

Est-ce que je risque d’en souffrir ?

D’un point de vue strictement médical, il y a peu de chances que vous souffriez réellement de la Facebook fatigue. Ce n’est qu’un concept, et on ne l’associe jusqu’à présent à aucun trouble de la vue, aucun tremblement des membres supérieurs, ni accès de fièvre, maux de tête ou chute de cheveux. Ce mal ne touche ni le physique, ni le psychique, et c’est déjà ça.

En revanche, du point de vue des actionnaires de l’entreprise, ce syndrome doit donner quelques sueurs froides… Selon des sondages publiés sur des sites très bien informés comme CNet, la « Facebook fatigue » ne serait pas franchement de la rigolade : une étude réalisée auprès de 1006 adultes américains aurait montré que parmi ceux-ci, 61% des utilisateurs de Facebook auraient connu des périodes de break d’une ou plusieurs semaines. Parmi les motifs invoqués, on peut citer le manque de temps, le manque d’intérêt, les vacances ou des conflits personnels entre utilisateurs du réseau. Bigre, et pas un seul pour dire qu’il a été contaminé par ses amis virtuels ?

Est-ce vraiment sérieux ?

Personnellement, je n’ai jamais aimé les études réalisées par téléphone auprès de 1000 et quelques personnes pour juger de phénomènes qui touchent plus de 150 millions d’entre eux. Cela peut certes indiquer de grandes tendances, ou donner des estimations pour des consultations électorales, mais je doute fort que cela permette d’évaluer de manière précise l’attirance des internautes pour telle ou telle plateforme.

En réalité, ce que nous constatons tous, et c’est bien normal, c’est que la croissance vertigineuse du nombre d’utilisateurs de Facebook s’est peu à peu arrêtée. La dérivée première de la courbe est nulle, si vous préférez. Mais cela ne veut pas dire qu’on est entrés en phase de décroissance. Tout au plus sommes-nous en train de traverser un plateau, appelé à durer de longues années encore, tant que Facebook continuera à nous attirer quotidiennement.

Et il est peu probable que la dernière initiative de Facebook, l’application « Facebook Home » soit née d’une volonté du géant des réseaux sociaux de fabriquer un antidote à la fatigue dont il a été question dans cet article. La « Facebook Home » est destinée à devenir la page d’accueil des utilisateurs du réseau sur les téléphones mobiles sous Android. Loin d’être anecdotique, c’est un moyen d’accès encore plus efficace à l’ensemble de contenus que nous déversons quotidiennement dans cet immense réceptacle de nos loisirs et de nos passions.

Non, la « Facebook fatigue », elle ne passera pas par moi !

Hervé Kabla

Hervé Kabla

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