Gouvernance
Vincent Rouaix (GFI) : L’humaniste touche-à-tout
Par Charlotte Gand, publié le 27 mars 2014
Vincent Rouaix
GFI
À la tête de la 11e ESN de France, Vincent Rouaix est un homme de partage. Malgré un emploi du temps de ministre, ce père de famille « avant tout », consacre une partie de son temps à aider les jeunes entrepreneurs à décoller.
C’est dans son bureau, spacieux et lumineux, que Vincent Rouaix nous reçoit. Le timing est serré. L’homme a un agenda chargé et chaque minute de son temps est comptée. Pourtant, ce n’est pas l’envie de parler qui manque au Présidentdirecteur général de GFI. Son entourage dit de lui que c’est un homme de contact : cela se ressent tout de suite. Proche de ses employés, Vincent Rouaix ne compte pas ses heures. Des journées mouvementées qui ne l’empêchent pas de consacrer beaucoup de temps à ses proches. Attaché aux valeurs familiales, l’homme ne peut d’ailleurs éviter de parler au détour d’une phrase de ses six enfants ou encore de sa femme avec laquelle il s’est marié en 1991.
Mais c’est en 1982 que tout a commencé pour ce patron débrouillard et touche-à-tout. Diplômé de l’ESTP, l’École supérieure des travaux publics, ce n’est pourtant qu’en 1986 que Vincent Rouaix se lance dans le monde de l’entreprise en rejoignant la société de conseil Logispace, dans laquelle il accédera rapidement au poste de Président-directeur général. D’entreprise en entreprise, il apprend l’importance de la proximité avec ses employés. « J’aime travailler avec tout le monde, apprendre. Il faut rester accessible et se détourner au maximum du circuit hiérarchique et fermé de la circulation de l’information », explique ainsi Vincent Rouaix. Une attitude appréciée des employés de GFI. Accordant une importance primordiale aux valeurs humaines, l’homme privilégie d’ailleurs la loyauté à l’expertise.
En 2002, tout s’accélère. Avec le support de fonds d’investissements reconnus, Vincent Rouaix crée le Groupe Adelior qui fusionne avec GFI Informatique début 2006. Depuis mai 2009, devenu Président-directeur général du groupe et malgré sa fonction très prenante, il est membre du conseil d’administration du Réseau Entreprendre Paris. « Pour créer de l’emploi, il faut créer des patrons » : telle est sa devise. Avec un profond respect pour les entrepreneurs qui franchissent le cap en cette période de crise, Vincent Rouaix décrit une position enrichissante tant sur le plan intellectuel que sur le plan humain. Heureux de partager son expérience, c’est en toute humilité qu’il conseille les entrepreneurs à la recherche de soutien. « Je ne suis pas fier de mon parcours. La fierté pose une barrière à l’évolution personnelle, explique Vincent Rouaix. J’ai vécu des dépôts de bilan, des plans sociaux aussi. Ça marque un homme. C’est une situation d’échec terrible, économiquement, humainement, et personnellement. Il faut savoir se remettre en cause. Et le partage d’expérience, dans un sens comme dans l’autre, ne peut être que bénéfique ».
Généraliste. À 54 ans le personnage se définit comme étant un généraliste, un combattant de tous les fronts. « Je n’ai pas de domaine d’excellence, mais je ne suis ridicule nulle part, je déteste être ridicule », lance-t-il. Une déclaration qui s’applique à tous les domaines, y compris le monde de l’entreprise. « Si certains patrons sont spécialistes en finance, d’autres en recrutement, je suis dans mon cas correct dans à peu près tous les domaines sans en être un spécialiste », assume-t-il. Idem dans le sport : tennis, équitation, golf, rien ne semble pouvoir arrêter ce PDG qui travaille toujours sous l’oeil attentif du portrait de Napoléon Bonaparte accroché au mur, au-dessus de son bureau. « Bonaparte était l’idole de mon père. Il me rappelle à mes devoirs », confie Vincent Rouaix. Issu d’une famille de militaires, il est le premier à ne pas avoir choisi de faire carrière dans l’armée, même si il a obtenu le grade d’officier. Mais il ne s’étendra pas sur la question. Aujourd’hui, c’est bel et bien pour développer son entreprise que Vincent Rouaix s’engage.
Adrien Geneste
