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Gouvernance

« Un développeur, pour la technologie comme pour l’organisation »

Par La rédaction, publié le 28 juin 2018

Dès sa formation supérieure, le DSI a mis en pratique un goût avéré pour les interfaces entre l’homme et la machine, comme entre les hommes eux-mêmes. Avec un succès incontestable au vu de sa carrière.

«Le passage de fonctions plus techniques au poste de DSI s’est fait de façon très fluide », souligne Éric Lafarge, en évoquant son premier poste de direction chez Teris en 1999. Rien d’étonnant pour cet homme qui a toujours su allier un goût pour la technique et l’organisation, avec une forte appétence pour les relations humaines, « un rôle d’interface en somme », résume-t-il. Un intérêt qui ne se limite pas au management. « J’œuvre pour l’insertion des personnes handicapées dans le milieu professionnel. Nous avons intégré deux salariés autistes chez Albéa », souligne-t-il.

L’aventure a débuté par la technique. « Jeune, j’étais intéressé par les premiers ordinateurs. C’était les débuts de la micro. Avec l’aide de mon professeur de philosophie, j’avais développé un logiciel pour gérer la bibliothèque du lycée », se souvient-il. Après le baccalauréat, il opte pour la filière informatique et se spécialise, déjà, dans les interfaces, « de reconnaissance vocale notamment, et basées sur de l’intelligence artificielle. C’était déjà un peu la mode à l’époque », pondère-t-il. Il obtient un DESS Systèmes et Communication Homme- Machine. Pour son premier poste, il choisit Axa. « Je travaillais au siège, dans ce qui était déjà à l’époque un centre de services partagés. Les outils bureautiques étaient alors développés “maison”. Ces applications portaient sur des tableurs, de la messagerie, des annuaires… », décrit Eric Lafarge. Bien armé sur le plan relationnel, il travaille rapidement avec les métiers sur les sujets les plus sensibles. « Pour mes premières armes en tant que chef de projet, j’ai mené un projet avec le responsable de la sûreté interne pour contrer les fraudes et les détournements de fonds », détaille-t-il.

En 1999, Suez et Rodhia créent une joint-venture dénommée Teris, spécialisée dans le traitement de déchets dangereux. Identifié par un chasseur de têtes, il se voit proposé le poste de DSI de la nouvelle entité. Il quitte l’assureur pour relever le défi. « Les équipes IT étaient réparties dans les deux sociétés, les briques logicielles étaient différentes, avec un réseau d’entreprise naissant. Il fallait harmoniser la technique et rassembler l’humain. La science et l’art en somme », résume Éric Lafarge. Il réussit le challenge, et, en 2004, quand une nouvelle opportunité se présente, il saute le pas. « Plastic Omium Environnement présentait un profil original à l’époque, avec une activité classique d’industriel, mais aussi des services aux collectivités et à leurs habitants. Développer ces services supposait d’adopter une démarche B-to-B-to-C et de prendre en compte l’expérience client. Cela me plaisait », justifie notre interlocuteur. En 2007, il enchaîne chez Alcan Packaging Beauty, un industriel spécialisé dans les emballages pour la cosmétique avec des clients comme LVMH, L’Oréal ou Procter & Gamble. « Le défi du moment était de rendre le SI de cette entreprise, alors dépendant du groupe, autonome pour pouvoir la vendre comme le voulait ses investisseurs », décrit Eric Lafarge. Dans son élément, notre homme recrute des équipes, met en oeuvre une organisation, sépare les infrastructures de la maison mère, et définit une stratégie pour le SI. « Le groupe minier Rio Tinto nous a acheté en 2008, et revendu à un fonds d’investissement américain en 2010 », détaille-t-il. Des changements de propriétaire qu’Éric Lafarge suit avec aisance. Alcan Packaging Beauty devient alors Albéa et se lance dans la croissance externe. Avec le rachat de Rexam Personal Care en 2013, un des plus gros concurrents dans son domaine, « le système d’information s’est grandement enrichi avec une demande applicative extrêmement forte, souligne Éric Lafarge. Outre les déploiements SAP, permanents, de nouveaux territoires de digitalisation apparaissent chaque jour ». C’est une nouvelle fois pour lui l’occasion d’aller dans une logique B-to- B-to-C avec des applications innovantes. « Les revendeurs et les clients finaux peuvent composer eux-mêmes leurs produits – types d’applicateurs, bouchons, couleurs… – à partir d’un configurateur 3D en ligne », décrit notre interlocuteur. L’aventure continue. Pas de quoi faire peur à ce joggeur régulier qui enchaîne les semi-marathons ! « Je cours souvent tôt le matin, un moment un peu magique », ajoute-il.

 

Patrick Brébion

 

MINI BIO

Depuis 2007 Vice président Information System & CIO Albéa

2004-2007 DSI Plastic Omnium Environment

1999-2004 DSI Suez Environnement (Teris)

1993-1999 Chef de projet Axa

 

1987-1993 DESS Systèmes et Communication Homme-Machine, IT Universite Paris XI

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