Cloud

Autodesk déclenche son offensive dans le cloud

Par La rédaction, publié le 28 septembre 2011

Après avoir multiplié les expérimentations dans son laboratoire, l’éditeur d’Autocad et de 3DS Max passe à la commercialisation de ses outils en ligne.

Autodesk peut se targuer d’être l’un des pionniers du cloud computing dans le secteur des logiciels de CAO et de divertissement 3D. Voici dix ans maintenant, l’éditeur lançait Buzzsaw, un serveur FTP dédié à l’échange de fichiers Autocad, service devenu peu à peu une plate-forme collaborative dans le cloud. Depuis, les services hébergés se sont multipliés sur Autodesk Labs. Certaines applications étaient résolument tournées vers le grand public. C’était le cas de Homestyler, application en ligne qui permet à tout un chacun de modéliser son appartement et d’en étulier l’aménagement. Des services beaucoup plus professionnels sont apparus par la suite.

Voici un an, Carl Bass, PDG d’Autodesk, annonçait une stratégie cloud extrêmement ambitieuse, avec pas moins de 16 services différents. Restait à inventer un modèle économique pour monétiser ces applications. Un an plus tard, ses équipes marketing ont travaillé sur la question et ont livré leurs conclusions : c’est Autodesk Cloud.

Autodesk voit dans le Cloud un moyen de transformer un acheteur de licence en abonné.

Très en pointe contre le piratage informatique, l’éditeur ne cache pas qu’il souhaite pousser ses clients vers un modèle d’abonnement. Son offre cloud computing devient un vrai atout pour amplifier ce mouvement : les abonnés Autodesk Subscription auront donc accès aux mises à jour de leurs logiciels, au support technique et, désormais, à différents services clouds. Certains d’entre eux sont plutôt généraux, d’autres plus intimement liés aux logiciels maison.

Autodesk offre ainsi trois services de base à ses abonnés. Le premier, Autodesk Cloud Documents, est un espace de stockage de 3 Go dans lequel l’utilisateur va pouvoir stocker, visualiser en ligne et partager ses documents de conception. Un accès hors abonnement et gratuit est possible, mais dans ce cas, la limite de stockage est abaissée à 1 Go. Le second service est une application web d’édition de fichiers Autocad (DWG), appelée Autocad WS, par ailleurs disponible sur smartphones, tablettes et Mac. Elle est en fait déjà accessible à tous gratuitement. Enfin, Autodesk Design Review, l’application mobile, va donner accès aux fichiers stockés dans Autodesk Cloud Documents depuis un iPad ou un iPhone.

Autodesk Inventor Optimization sera l’un des prochains services à venir enrichir l’offre Cloud d’Autodesk.

Les autres offres cloud Autodesk sont liées à un ou plusieurs logiciels de l’éditeur. Ainsi, pour exploiter Autodesk Cloud Rendering (ex-projet Neon), le service de calcul d’images photoréalistes, il faut disposer soit d’Autodesk Design Suite, d’Autodesk Building Design Suite ou du connecteur pour Autodesk Revit. De même, pour les services Energy Analysis, modules de calcul de la consommation énergétique d’un batiment, l’utilisateur accède au service via les logiciels Autodesk Architecture ou Revit.

Enfin, un dernier module Optimization a été (seulement) annoncé et devrait être disponible prochainement. Il s’adressera aux ingénieurs utilisateurs de la solution de CAO de l’éditeur, Inventor et offrira une puissance de calcul en ligne capable de réaliser des optimisations de conception, en lançant en parallèle de multiples simulations pour tester différent types de matériaux. Mais encore faudra-t-il avoir opté pour la formule abonnement de l’éditeur.

Trois questions à : Didier Cocherel, Senior Director EMEA Media & Entertainment, Autodesk

Pourquoi Autodesk mise-t-il aujourd’hui sur le cloud ?
Didier Cocherel : Autodesk existe depuis vingt-huit ans. Son modèle économique est bien établi dans la vente de logiciels, avec des produits professionnels très élaborés et  nécessitant de la puissance de calcul. On s’aperçoit qu’aujourd’hui il y a un certain nombre de choses qui ne sont pas réalisables sur un PC. Nos clients nous demandaient de porter ces traitements vers un modèle déporté. Nous ne voulons surtout pas leur dire que tout ce qu’on fait sur le PC va l’être dans le cloud. Cela permettra surtout des traitements supplémentaires.

Quel modèle économique Autodesk souhaite-t-il mettre en place sur ces offres ?
DC : Notre modèle a déjà beaucoup évolué. Tous nos clients, après l’achat d’un logiciel, peuvent opter pour une formule d’abonnement afin de bénéficier régulièrement des mises à jour. Nous allons exploiter le phénomène cloud pour leur apporter des services supplémentaires qui seront intégrés dans cette prestation.

Quel est le niveau d’adoption des permiers services cloud que vous avez dévoilés ces dernières années voire ces derniers mois ?
Une application comme Buzzsaw, qui fonctionne depuis dix ans, est un outil de collaboration destiné au cabinet d’architectes de toutes tailles, mais pas seulement. A son lancement, c’était le deuxième plus gros service payant sur le web, avec 100 000 utilisateurs dès le début. A l’époque, il était presque aussi important que Salesforce ! 
Un autre de nos axes est la visualisation. C’est un élément stratégique pour Autodesk dans l’AEC (Architecture, Engineering & Construction) et dans le media entertainment. Nous avons lancé Autocad WS il y a deux ans maintenant. Il permet aux gens de visualiser, d’annoter des documents Autocad. C’est un usage qui est offert aux utilisateurs d’Autocad dans le monde. On en compte aujourd’hui deux millions pour Autocad WS.

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