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Avec sa filière big data, le gouvernement vise juste

Par La rédaction, publié le 05 février 2013

[HUMEUR] Les investissements que l’Etat allouera à cette filière iront en priorité aux start up sectorielles exploitant les capacités de traitement de plates-formes big data déjà existantes. Une décision de bon sens…

Se battre d’accord, mais uniquement s’il y a une chance de gagner. La filière française du big data, dont le gouvernement vient de confier le développement à l’Afdel, part sur de bons rails. Elle repose sur une perception juste des réalités économiques et technologiques. Lesquelles se résument finalement à un constat : la bataille des couches basses du big data est d’ores et déjà perdue.

Et pour cause. Les nouvelles technologies de stockage et de traitement massif des données semi ou non structurées sont déjà maîtrisées par des éditeurs la plupart américains (Cloudera, Hortonworks, MapR, Greenplum, etc.). La France doit donc chercher ailleurs son salut. En l’occurrence dans la création de petites sociétés dédiées à l’analyse de données. Des start up spécialisées par secteur (santé, industrie, télécoms…) capables de simplifier au maximum l’exploitation de ces plates-formes big data, particulièrement complexes à l’usage.

Un investissement moins risqué que celui des deux clouds souverains

C’est du moins ce que l’Adfel a préconisé au gouvernement, auquel il remettra d’ici trois à quatre semaines une série de recommandations et une étude de faisabilité. Mais sur le principe, Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée de l’Economie numérique, est déjà favorable à l’émergence d’un tel écosystème, où tout reste à construire. De même qu’elle approuve son mode de financement mixte, mi public-mi privé. Plusieurs centaines de millions d’euros répartis sur une centaine d’entreprises seraient à la clé.

En somme, en favorisant l’éclosion de jeunes pousses autour d’un secteur aussi prometteur que rentable (l’analytique), la stratégie big data de l’Etat se démarque clairement de l’arbitrage récemment effectué pour le cloud souverain.

Ce dernier a vu des investissements se concentrer sur deux consortiums emmenés par Orange et SFR. Certes, ils sont conséquents (75 millions d’euros chacun), mais les géants avec lesquels Cloudwatt et Numergy devront rivaliser présentent des capacités d’investissement au moins dix fois supérieur. Et ce, dans un domaine, le cloud, où les marges, rappelons-le, sont très faibles…

Bref, le pari effectué sur ces clouds souverains semble bien plus risqué que celui pris par le gouvernent autour de la filière du big data. Ce dernier fait en tout cas preuve d’une plus grande humilité. 

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