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Changer de sémantique pour réussir son réseau social d’entreprise

Par La rédaction, publié le 11 septembre 2013

Développer les usages collaboratifs et sociaux sur RSE commence par adopter la bonne démarche. Sans rentrer dans les méandres méthodologiques, voici trois notions issues de l’univers projet traditionnel à faire évoluer pour partir du bon pied.

Développer les usages collaboratifs et sociaux sur RSE commence par adopter la bonne démarche. Sans rentrer dans les méandres méthodologiques, voici trois notions issues de l’univers projet traditionnel à faire évoluer pour partir du bon pied.

1. De “recueillir le besoin” à “donner envie”. Ecoutez les utilisateurs, plus largement les parties prenantes d’un système d’information est un principe sage, mais valable uniquement dans un contexte d’amélioration continue. Dans un contexte disruptif, les futurs utilisateurs sont plongés dans l’inconnu. Ces derniers seraient bien en peine de spécifier leurs besoins et les fonctions du RSE, si tant est que l’idée leur vienne à l’esprit. L’expression précise d’un besoin est inutile d’autant plus que les finalités du RSE sont communément acceptées de tous : mieux valoriser les expertises, faire circuler l’information, etc.

Déployer un RSE consiste avant tout à développer les usages dans un nouveau paradigme : chacun dispose d’une identité numérique, d’un espace d’expression, l’information circule en flux et au travers des liens créés entre les personnes. Ce nouveau contexte génère de nouveaux mécanismes à découvrir et à appréhender. Le chef de projet se doit donc de donner envie d’aller vers de nouvelles pratiques sans chercher à résoudre l’équation d’un besoin par l’apport d’une technologie. Son énergie se concentre alors sur la promotion d’une proposition d’usage. Il doit montrer que l’équipe peut travailler différemment et ne pas hésiter à remettre en cause les pratiques existantes. L’enjeu est de rendre curieux les collaborateurs pour qu’ils découvrent et s’approprient de nouvelles pratiques.

2. De “objectif” à “cause”. Pas besoin de rappeler que si l’entreprise est légitime pour définir ses processus (qui seront ensuite informatisés) elle ne l’est plus pour dicter les usages de ses collaborateurs. Les objectifs de collaboration se doivent d’être partagés. Si personne ne remet en cause les pieuses ambitions affichées dans ce domaine, l’adhésion n’est pas forcément au rendez-vous.

Il ne faut pas sauter d’étape et considérer au départ que l’objectif doit être vendu aux participants. Je préfère pour cette raison parler de “cause” et viser à y rallier le plus d’acteurs possible. On peut croire en une cause sans y avoir d’intérêt direct et s’y investir jusqu’au déraisonnable. La cause va se définir en fonction de la culture de l’entreprise et des aspirations de ses collaborateurs. Peu de chance par exemple que constituer un annuaire 2.0 soit un objectif qui se transforme en cause fédératrice.

La nature du porteur de la cause pèse également, sa crédibilité et sa sincérité seront évaluées par les autres. La proposition de constituer un réseau d’entraide entre experts aura plus de succès venant d’un de leur pair que du Cost-killer fraîchement parachuté. Au départ, il est difficile de rationnaliser les motifs d’adhésion. Et il est plus opportun de toucher l’altruisme des utilisateurs pour constituer les 1ères réussites. Ces dernières serviront d’éléments probants pour convaincre plus largement. 

3. De “audience” à “engagement”. Choisir la bonne métrique reste primordial pour disposer d’un indicateur pertinent. L’objectif du RSE n’est ni de produire de l’information, ni de reproduire l’espace de diffusion que constitue l’intranet, mais d’offrir une capacité de mobilisation des collaborateurs face à différentes problématiques. Ceci s’obtient par la mise en réseau des acteurs et leur adoption de pratiques plus conversationnelles. L’engagement devient ainsi un bon indicateur intermédiaire de cette transformation car il fait un lien direct avec la capacité de mobilisation de l’intelligence collective.

Mesurer les progrès fournit des ressources supplémentaires à l’équipe projet. Cela valorise les réussites générées par l’implication des ambassadeurs du projet et maintient leur mobilisation, et peut recruter être l’occasion de recruter de nouveaux ambassadeurs. Cela permet  de fournir les éléments factuels et objectifs pour animer le partage d’expérience entre animateurs du réseau en comparant les résultats obtenus par chacun.

Vous voilà parés pour donner envie à vos collègues d’aller vers de nouvelles formes de collaboration. Mais au delà de leur appropriation des usages sociaux et collaboratifs, vous devrez les convaincre que votre cause mérite qu’ils s’y engagent a vos côtés !

Arnaud Rayrole

Arnaud Rayrole

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