

Gouvernance
DSI 2.0 : comment réinventer le rôle pour une informatique orientée métier
Par La rédaction, publié le 08 avril 2025
En 2024, une étude d’Expereo a révélé que 68 % des DSI dans le monde considèrent la période actuelle comme la plus passionnante pour être un leader technologique. En effet, l’époque où le shadow IT représentait une menace non règlementée est révolue, ayant cédé sa place à l’informatique orientée métier. Celle-ci marque un changement fondamental dans la manière dont les entreprises innovent et fonctionnent. L’ère du DSI 2.0 est arrivée…
De Julien Fournier, Vice-Président Southern Europe, Netskope
Pour s’imposer dans cette nouvelle réalité, les directeurs des systèmes d’information (DSI) doivent également réorienter leur état d’esprit vers une version 2.0. Cette évolution exige d’eux qu’ils dépassent leurs responsabilités traditionnelles — conception, création et exécution — pour se concentrer avec davantage de dynamisme sur la collaboration, l’intégration et l’orchestration. Ainsi, pour s’adapter à ce nouveau rôle, le nouveau DSI doit privilégier un ensemble de nouvelles responsabilités.
Collaborer – Du rôle de ‘gardien’ à celui de ‘facilitateur stratégique‘
Le nouveau DSI doit abandonner son costume de « gatekeeper », c’est-à-dire de gardien, pour endosser celui de partenaire stratégique chargé de favoriser l’innovation d’un bout à l’autre de l’entreprise. Cette évolution requiert une solide connaissance du marché des solutions SaaS qui lui permet d’aider les responsables métier à choisir des outils à la fois sécurisés, évolutifs et efficaces. Véritable intermédiaire entre les fournisseurs et les business units, le DSI 2.0 encourage les partenariats et les collaborations qui génèrent une valeur maximale tout en minimisant les risques, élevant ainsi le service IT au rang d’indispensable catalyseur de succès.
Intégrer – Le cœur de la création de valeur
Dans un paysage informatique décentralisé, le DSI 2.0 doit faire en sorte que les solutions orientées métiers s’intègrent en toute transparence à l’environnement de l’entreprise au sens large. Cette approche implique d’utiliser des API, des middlewares et autres plateformes de données pour unifier les systèmes et en maximiser l’interopérabilité. En outre, cette intégration permet d’exploiter pleinement le potentiel de l’analytique, de Business Intelligence et du reporting tout en fournissant des informations qui rendent les prises de décisions plus pertinentes. Par ailleurs, le nouveau DSI doit privilégier la gestion des identités et des accès (IAM) pour maintenir la conformité et protéger les données sensibles de telle sorte que les investissements technologiques génèrent de la valeur ajoutée en toute sécurité.
Orchestrer – Coordonner les opérations d’un bout à l’autre de l’entreprise
Véritable chef d’orchestre des technologies d’entreprise, le DSI 2.0 pilote les activités en conjuguant agilité et stabilité. Son rôle consiste à gérer les interactions entre systèmes décentralisés et solutions préconisées, à minimiser les risques opérationnels et à veiller au respect de la conformité. Au-delà de la technologie, cette orchestration s’étend à l’alignement des processus, des employés et de la culture d’entreprise, dans l’optique de créer un environnement où l’innovation prospère dans un cadre sécurisé.
Pour réussir pleinement dans ses nouvelles attributions, le DSI devra renforcer la collaboration, l’intégration et l’orchestration par plusieurs moyens.
Premièrement, en alliant gouvernance et innovation, le DSI 2.0 composera avec des cadres flexibles qui permettent aux business units d’innover tout en respectant les standards de sécurité et de conformité applicables. Une gouvernance proactive intégrée dès le début du processus d’adoption minimise les risques et évite les coûteuses mesures prises a posteriori. En parallèle, il lui faudra former et responsabiliser ces business units, comblant le fossé des connaissances en mettant à la disposition des dirigeants un ensemble d’outils et d’informations. Ceux-ci concernent la gestion des fournisseurs, la confidentialité des données et la cybersécurité dans l’optique de favoriser une culture de la responsabilité partagée.
De plus, le DSI 2.0 agit en tant que responsable de la collaboration. Il favorise l’alignement via des équipes transversales et des conseils technologiques, faisant du service IT un partenaire stratégique qui stimule l’innovation.
Enfin, il adopte des critères de succès originaux. La réussite se mesure désormais à l’aune de l’intégration transparente des solutions métiers, du taux d’adoption des systèmes préconisés et de l’alignement sur les critères d’évaluation des risques d’entreprise.
Le DSI 2.0 sait que l’informatique orientée métier n’est pas un effet de mode et voit en elle une opportunité davantage qu’une menace. En prônant la collaboration, l’intégration et l’orchestration, il s’assure que les initiatives technologiques décentralisées fonctionnent dans un cadre à la fois sécurisé, aligné et porteur d’innovation. Ce faisant, il ne se contente pas de donner du pouvoir aux business units : il redéfinit l’IT en tant que moteur de succès de l’entreprise dans un monde dominé par la technologie.
Les dirigeants nés dans l’ère numérique doivent prendre conscience du fait que la cybersécurité et la gouvernance font partie intégrante de leur rôle et ne relèvent pas uniquement de la responsabilité du service IT. Ils constituent le lien entre les métiers et l’IT en favorisant la collaboration et en alignant l’innovation sur la gouvernance. En réinventant le rôle de leader du service informatique, les entreprises peuvent transformer les défis de l’IT orientée métier en opportunités d’innovation sécurisées et évolutives dont l’effet se fera sentir sur la durée.
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