DRH et IA

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La DRH s’ouvre enfin à l’IA

Par Xavier Biseul, publié le 23 avril 2025

Trois études publiées concomitamment montrent que les professionnels RH sont devenus plus enclins à recourir à l’intelligence artificielle pour le recrutement ou le développement des compétences. Des freins éthiques ou réglementaires persistent néanmoins.

Entre les RH et l’IA, l’histoire n’est pas récente. Cela fait une douzaine d’années que les DRH sont concernées par les apports de l’intelligence artificielle dans la plupart de leurs processus, du recrutement à la gestion de compétences en passant par la formation et la mobilité interne.

Jusqu’à présent, l’adoption de ces solutions innovantes restait timorée. Pas particulièrement connus pour leur technophilie, les DRH freinaient des quatre fers avançant des risques de déshumanisation de leur fonction, des enjeux de protection des données personnelles ou bien un manque de compétences en interne. Comme dans d’autres domaines, la déferlante de l’IA générative fait bouger les lignes. Coup sur coup, trois études publiées en mars montrent une appétence plus forte des professionnels des RH.

L’IA Gen fait bouger les lignes

Ainsi, selon le Baromètre 2025 de l’éditeur Septeo HR Solutions, 89 % d’entre eux se disent favorables à introduire l’IA dans leur quotidien. 69 % considèrent l’IA comme un outil complémentaire à leur travail lorsque 20 % y voient même un outil de nature à révolutionner leurs pratiques.

Pour autant, les experts RH interrogés admettent qu’ils ont encore du chemin à parcourir dans leur maîtrise du sujet. Sur une échelle de 1 à 5, ils évaluent leur connaissance actuelle de l’IA à 2,53. Quant à la question « dans quels domaines RH pensez-vous appliquer l’IA à court terme ? », ils y répondent en priorité pour l’automatisation des tâches (21 %), le recrutement et la sélection des candidats (20 %), et la formation et le développement des compétences (11 %).

Dans une étude conduite par un autre éditeur, Cegid, 61 % des responsables RH envisagent d’utiliser l’IA pour la sélection et la notation des CV et 58 % pour automatiser le résumé des tests et des évaluations de performance. L’IA est également vue comme un moyen d’améliorer l’expérience collaborateur : 46 % des équipes RH souhaitent ainsi intégrer un chatbot interne pour gérer les demandes récurrentes des employés.

Cegid observe aussi que les DRH des organisations comptant plus de 5 000 employés expérimentent davantage l’IA générative que ceux de structures plus petites. Elles recourent également davantage à des IA spécifiques, tenant compte du contexte et de la culture de l’entreprise.

Autre étude, autre éditeur. Les DRH interrogés par Neobrain entendent mettre l’IA au service de l’humain. Elle est perçue comme un levier clé pour personnaliser les parcours de développement et orienter les carrières. Les cas d’usage plébiscités portent sur la formation et le développement professionnel (78 %), devant le recrutement et le staffing (70,7 %). En revanche, les enjeux liés à l’engagement et la rétention (19,5 %) ou la diversité et l’inclusion (14,6 %) semblent minorés.

Neobrain a ensuite croisé les perceptions des DRH et des collaborateurs qu’elles gèrent, sur l’apport de l’IA. À respectivement 75 % à 82 %, les deux groupes insistent sur la nécessité de l’intervention humaine dans les décisions d’embauche. À niveau égal (60 %), ils s’accordent à dire que l’IA peut enrichir la formation et le développement des compétences.

Plus généralement, les collaborateurs se montrent enthousiastes sur les opportunités offertes par l’IA pour, par exemple, les aider à prendre les bonnes décisions dans leurs orientations de carrière. Les RH sont, eux, plus prudents, notamment sur les enjeux éthiques et réglementaires ou sur les éventuels biais de recrutement.


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