Gouvernance
La mairie de Joinville-le-Pont joue Nutanix contre VMware… et gagne
Par Alain Clapaud, publié le 30 juillet 2025
Si la décision a été prise avant l’acquisition de VMware par Broadcom, la DSI s’en frotte les mains aujourd’hui. Basculer l’infrastructure sur Nutanix a non seulement constitué une source d’économies non négligeables, mais cela a aussi permis d’accroître la disponibilité et la résilience du SI.
Lorsqu’il prend en 2017 la direction de la DSI de la mairie de Joinville-le-Pont, Nicolas Devezin trouve un environnement IT très hétérogène. En tout, l’activité de la mairie est portée par une cinquantaine d’applications en production, mais chaque déploiement a été mené sans vision d’ensemble et sans stratégie, avec des plateformes VMware, Linux, Windows et, marginalement, Nutanix. « Pour résumer, chaque métier, qu’il s’agisse de la petite enfance, de la police municipale, ou des services techniques, disposait d’une application qui lui était propre. La conséquence de ce SI très disparate était qu’il y avait besoin de compétences assez poussées d’administration sur tous ces produits, par exemple sur VMware, sur les baies de stockage, le réseau, etc., résume le DSI. Nous sommes huit à la DSI et cet existant demandait à chacun de faire le grand écart pour gérer ces plateformes au quotidien. »
Un audit interne fait apparaître les difficultés causées par cette disparité. Ce sera le point de départ d’un projet de rationalisation qui va connaître deux phases. La plateforme Nutanix, jusqu’alors dédiée à la virtualisation des accès distants, une application qui ne concernait qu’une vingtaine de personnes seulement, va devenir le pivot de cette transformation de grande ampleur.
À l’époque, les performances de la plateforme hyperconvergée étaient extrêmement significatives face aux serveurs et baies de stockage traditionnels. Le DSI décide donc d’abord de capitaliser sur Nutanix et de porter toutes les machines virtuelles sur ce matériel. Dans un second temps, la simplicité d’administration de la plateforme, à la fois sur les parties matériel, réseau et software, va aussi le pousser à migrer l’ensemble des machines virtuelles sur AHV, l’hyperviseur édité par Nutanix à partir d’une base open source KVM. La mairie reçoit alors le support de l’éditeur pour mener à bien cette migration bouclée au bout d’une semaine sans qu’aucun effet de bord ne vienne perturber le projet.

Le besoin d’homogénéisation d’un SI très disparate a poussé la DSI de la ville du Valde- Marne à porter toutes ses VM sur la plateforme hyperconvergée de Nutanix. Un choix qui s’avère payant, et ce doublement après le rachat de VMware par Broadcom.
Une plateforme qui renforce la résilience du SI
Assumant également le rôle de RSSI, Nicolas Devezin apprécie aussi l’intégration des fonctions de cybersécurité directement dans la plateforme : « La sécurisation du réseau et la conteneurisation des applications est très aisée. Avec Nutanix Flow, il est simple de faire de la micro segmentation dans le cluster, de créer des VLAN sécurisés, etc. En ma qualité de RSSI, je n’ai pas noté de recul par rapport à ce que proposent Citrix, VMware ou Hyper-V. AHV provient de KVM, mais au niveau fonctionnalités, il n’a rien à envier à un VMware. »
Outre la simplicité d’une administration totalement centralisée et de mises à jour entièrement automatisées, l’infrastructure de la mairie profite maintenant des capacités de redondance intégrées à Nutanix, avec la possibilité de réaliser des snapshots en temps réel, une capacité mise en œuvre dans le PCA du système d’information de la mairie. Certaines VM importantes, comme la messagerie, sont ainsi répliquées en permanence sur un second noeud. « Nous ne sommes pas sur un modèle actif / actif. Nous avons préféré un mode actif / passif, car lors de la mise en place de notre seconde salle serveur, sa connexion via une fibre privée n’était pas encore finalisée. »
Des sauvegardes sont par ailleurs réalisées toutes les deux, quatre ou huit heures dans le cadre du PRA, sur les clusters Nutanix d’abord, avant d’être sauvegardées sur le SI via la solution Veeam déjà en place initialement à côté de l’infrastructure VMware.
D’importantes économies réalisées sur les coûts de licence
La mairie de Joinville-le-Pont n’a pas seulement modernisé et amélioré la résilience de son informatique, elle a aussi réalisé des économies significatives en termes de licences. Le DSI les estime à 100 000 € chaque année par rapport à son infrastructure VMware, avant même les hausses de prix annoncées par Broadcom… « Les licences VMware dont nous disposions n’intégraient pas DRS (Distributed Resource Scheduler), la fonction de bascule automatique des VM dans un cluster. Jusque-là, nous devions le faire manuellement, lorsque le besoin s’en faisait sentir. Pour bénéficier de l’automatisation et de l’équilibrage de charge, les fonctions HA (High Availability) et DRS, VMware nous demandait 70 000 € de licences en plus de nos 30 000 € de licences Enterprise. Avec Nutanix, ces fonctionnalités sont intégrées car aucun frais de licence n’est facturé. Nutanix nous facture uniquement la maintenance des serveurs. »
Pour une mairie que l’on pourrait comparer à une PME, l’économie est substantielle.
Nicolas Devezin
DSI/RSSI de la mairie de Joinville-le-Pont
« Pour une structure de notre taille, Nutanix AHV remplace avantageusement VMware sur tous ses aspects. Toutes les fonctionnalités demandées à un hyperviseur sont bien présentes, la puissance de l’hyperconvergence en plus. »
Aucun couac lors des mises à jour des patchs de sécurité
Quant à la charge de support de la plateforme, l’intégration totale de l’administration d’AHV à l’interface Nutanix simplifie la tâche des administrateurs : « Un point très intéressant porte sur la gestion des mises à jour. Tout est réalisé en un maximum de trois clics ; depuis le bios, l’intégralité des firmwares de chaque composant, mais aussi de l’hyperviseur AHV et enfin les patchs de sécurité. »
Le DSI apprécie aussi l’approche de Nutanix vis-à-vis des patchs de sécurité mis à disposition. « Ils sont très performants dans le déploiement des patchs, mais aussi très précautionneux. Il faut attendre quelques jours pour avoir les patchs à disposition, car ils les testent soigneusement avant de les rendre disponibles. Et en six ans d’exploitation, nous n’avons eu aucun couac lors d’une mise à jour. Nous avons un taux de disponibilité de 100 % sur cette période. »
De fait, cette confiance permet au DSI de réaliser les mises à jour sans phase de test, directement sur l’infrastructure de production à chaud. « Cela peut paraître surprenant. Ce n’est pas une approche que l’on peut avoir sur une infrastructure VMware, mais sur Nutanix, les utilisateurs vont basculer sur le noeud n°2 lorsque le 1 est mis à jour. Nous n’avons aucune action d’administration à faire et cela n’a aucune incidence pour les utilisateurs : ceux-ci ne peuvent déceler le basculement de serveur. »
Autant de points positifs qui expliquent que, alors que l’infrastructure arrive en fin d’amortissement, et qu’elle devra être renouvelée en 2026, il y a de fortes chances que le DSI reste fidèle à Nutanix.
Le projet en chiffres
2 clusters Nutanix de trois noeuds
70 VM sous AHV
34 To de données sauvegardées quotidiennement

La collectivité de
Joinville-Le-Pont
Activité : Collectivité territoriale (ville de 20 929 habitants en 2022)Effectif : 600 collaborateursBudget : 84,5 M€ (en 2024)
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