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Par où commencer la rationalisation de ses applications ?

Par Bill Swanton, publié le 06 janvier 2020

La rationalisation des applications est un processus indispensable mais néanmoins difficile qui doit être mené avec pragmatisme dont dépendent l’efficacité opérationnelle, l’optimisation des budgets, l’agilité de l’entreprise et la cyber-sécurité.

La rationalisation des applications achoppe en général sur l’incapacité à réaliser en amont la cartographie adéquate. Les responsables des applications sont en effet submergés par le nombre impressionnant d’applications à inventorier. Pourtant, la hiérarchisation des domaines d’applications en fonction de l’adéquation opérationnelle, des changements souhaités ou entrepris, des problèmes connus et des coûts permet de diviser le travail en plusieurs parties gérables.

Il faut d’abord se départir de l’idée selon laquelle un inventaire détaillé et exhaustif doit être dressé avant de prendre quelque mesure que ce soit. En pratique, cet inventaire ne sera jamais terminé. Au mieux, il pourra être mis à jour périodiquement.

Comment, alors, déterminer les applications qui doivent faire partie de la première passe ? Comment les hiérarchiser ? Rappelez-vous qu’environ 10 à 20 % des applications sont responsables de la majeure partie des dépenses d’exploitation, de maintenance et d’amélioration, et que, à moins d’être eux-mêmes impliqués dans un effort de transformation opérationnelle, les dirigeants ne sponsoriseront pas ce projet de rationalisation pourtant souhaitable à de nombreux égards.

Une stratégie intéressante est donc de déterminer les capacités métier les plus en demande – parce qu’elles sont par exemple concernées par des initiatives stratégiques pour l’entreprise – en procédant pour chacune à une évaluation du niveau de changement opérationnel requis et du niveau d’adéquation opérationnelle et technique du portefeuille. Plus les niveaux seront élevés, plus les applications correspondantes devront être prises en compte rapidement. Et plus les dirigeants concernés par ces changements seront motivés, plus facilement vous pourrez prouver que la rationalisation apporte de la valeur.

Gartner recommande d’utiliser des cartes de capacités métier (business capability maps) à deux niveaux pour organiser les évaluations de l’adéquation des applications, sachant que chaque dirigeant se concentre généralement sur l’une des capacités métier de niveau supérieur. Commencer par évaluer toutes les applications majeures qui prennent en charge la capacité de niveau supérieur en question représentera un spectre probablement plus large que nécessaire mais, comme une application donnée prend généralement en charge plusieurs capacités métier de deuxième niveau, son évaluation vous aidera à comprendre l’état des applications et des domaines fonctionnels adjacents.

Et si vous prenez en charge différentes applications pour la même capacité métier dans différentes unités opérationnelles, évaluez également les applications qui se chevauchent. Vous constaterez peut-être, alors, que l’application d’une autre unité opérationnelle fournira les capacités nécessaires et est en meilleur état technique.

Une telle évaluation initiale vous aidera aussi à hiérarchiser les applications pour lesquelles le journal des demandes de modification en souffrance est énorme, celles qui enregistrent le plus de d’incidents de support majeurs et celles qui consomment plus de budget support que prévu initialement.

Utilisez ces impressions qualitatives pour déterminer les premiers domaines à prendre en compte et évaluez maintenant chaque capacité métier en fonction de l’adéquation opérationnelle et technique perçue, pour étayer l’existence d’un problème à résoudre.

Ce travail est particulièrement utile là où vous savez que plusieurs unités opérationnelles recourent à des applications différentes. Des données précises sur l’adéquation technique et opérationnelle de chacune permettront ainsi d’ouvrir la discussion sur les applications qui peuvent être éventuellement consolidées.

La réduction du nombre d’applications peut être un but en soi, mais votre objectif est plus sûrement de réduire les coûts et d’améliorer la réactivité de votre entreprise. Il s’agit donc ensuite, dans chaque capacité métier, de classer les applications en fonction de leur coût de support annuel. Et l’opération va bien entendu commencer par les plus coûteuses.

Et ensuite ? Selon les priorités du moment, élargissez vos efforts aux capacités métier adjacentes ou réévaluez celles concernées par de nouvelles initiatives stratégiques lancées entre temps par l’entreprise.

Par Bill Swanton, Gartner

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