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Quirky fait passer le crowdsourcing à l’ère industrielle

Par La rédaction, publié le 15 février 2012

Ben Kaufman, fondateur de Quirky, a présenté sa nouvelle start up lors de la conférence Solidworks World 2012. Elle témoigne d’une approche du crowdsourcing plutôt pragmatique et plus mature.

Ben Kaufman est ce que l’on appelle un serial entrepreneur. Quirky est sa troisième start up et elle intègre son expérience de créateur d’entreprise. Quirky est une entreprise de développement de produits des plus divers dont le fonctionnement s’appuie sur le principe du crowdsourcing. Les inventeurs en herbe y proposent leurs idées, celles-ci sont mises au vote, le nom est choisi collectivement, des designers font des propositions pour la réalisation du produit et une opération de financement est lancée jusqu’à ce que l’objet soit effectivement produit en série. Si tous les mécanismes aujourd’hui connus du crowdsourcing sont effectivement utilisés par la start up, Ben Kaufman lève toute ambiguïté sur la façon dont il conçoit un projet de crowdsourcing qui fonctionne : « Le crowdsourcing dans le domaine du design industriel, c’est quelque chose. Je crois qu’en tant que tel le crowdsourcing n’est pas un modèle durable. Il faut des designers, des ingénieurs qui s’emparent de l’idée et la développent jusqu’à en faire des produits industriels. Et quand je parle d’ingénieurs, je dis à plein temps. Quirky en compte entre 30 et 40 qui travaillent sur les  projets. Il y a une place pour la communauté et une place pour les experts. »

Ben Kaufman défend sa vision du crowdsourcing lors de Solidworks World 2012.

Quirky marie donc les recettes du pur crowdsourcing pour collecter les idées et lancer les projets. Par contre, il préfère miser sur des méthodes de gestion de projet plus traditionnelles pour aller jusqu’à l’industrialisation du produit. Ben Kaufman va même jusqu’à prendre possession de l’idée du projet et déposer les brevets au nom de Quirky, en échange de royalties pour l’inventeur. Toutes les personnes impliquées vont recevoir une part des revenus, même minime, lorsque le produit est mis en vente. En effet, certains dont la participation est modeste vont être crédités de 0,3 % du projet. Tous auront leur nom cité dans la documentation livrée avec le produit. Il s’agit là pour Quirky de générer un marketing viral : tous les porteurs du projet vont le promouvoir sur les médias sociaux. De même que l’inventeur voit sa photo imprimée sur chaque carton. Là encore, l’effet communautaire est recherché au maximum.

Le Pivot Power, produit emblématique lancé grâce à Quirky.

Si les méthodes de Quirky peuvent surprendre, les résultats sont là : lancé en 2009, Quirky en est à son 272e projet. Ben Kaufman affirme mener au stade de la production entre un et deux projets par semaine. Et à la question de savoir quels sont les projets qui ont fonctionné et ceux qui ont échoué, sa réponse est nette : « Tous les projets ont été des succès, d’ampleurs différentes, bien sûr, mais tous ont été des succès. » C’est la force de la mécanique Quirky : la production n’est effectivement lancée que lorsque le nombre minimal d’acheteurs est réuni. Atout pour la start up, elle peut désormais s’appuyer sur de puissants réseaux de distribution. Les produits qui sortent d’usine peuvent être achetés sur le site de Quirky, mais également sur Amazon, Barne&Noble, chez BedTarget,Bath & Beyond (le Leroy Merlin américain), Target, Toys’R’us, etc.

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