Cloud

SFR et Bull prêts à contrer Orange et Thales sur le marché du cloud « à la française »

Par La rédaction, publié le 10 mai 2012

Et de deux ! Après le projet de cloud français mené par Thales et Orange et officialisé il y a à peine un mois, SFR et Bull s’associent pour le déploiement de leur propre infrastructure. Un projet à 225 millions d’euros, en partie financé par l’Etat.

Un mois après l’officialisation du projet Andromède autour de l’association Orange-Thales, SFR et Bull signent à leur tour leur arrivée sur le marché du cloud avec le déploiement d’une infrastructure « en nuage ». La nouvelle société, dont le nom n’est pas encore arrêté (ni celui de son dirigeant), sera dotée d’un capital de 225 millions d’euros réparti en trois : SFR (47 %), Bull (20 %) et la Caisse des dépôts (33 %). Mais d’autres investisseurs pourraient prendre part au projet au cours des prochains mois.

Deux projets de cloud français se partagent aujourd’hui l’actualité. Tous deux bénéficiant du soutien de l’Etat. De nombreux acteurs français se plaignaient il y a encore quelques mois du manque d’initiative nationale en matière de cloud computing. Le marché semblait destiné pour une grande partie aux acteurs américains. Après une première approche d’Atos, associé à Microsoft pour proposer des services bureautiques aux administrations et collectivités, les acteurs français sont restés assez discrets sur des initiatives d’envergure nationale, préférant mettre l’accent sur leurs propres offres commerciales.

Dassault Systèmes se lance, puis se retire

Tout s’est accéléré il y a quelques mois avec l’association entre Thales, Orange et Dassault Systèmes, qui candidatent ensemble au projet de cloud français Andromède soutenu par l’Etat. Querelle d’egos, de choix capitalistiques, de modèle économique, d’ambition trop franco-française (Bernard Charlès, PDG de Dassault Systèmes, estime qu’il faut agir au niveau européen) auront alors raison de la bonne entente du trio. Dassault Systèmes claque la porte et se rapproche alors de SFR ; la participation de l’hébergeur Telehouse est également envisagée.

Nouveau désaccord. SFR se met alors en quête d’un nouveau partenaire. Un accord est donc aujourd’hui signé avec Bull. Les premières offres commerciales sont prévues avant l’été auprès de l’ensemble du marché français secteur public, grands comptes, PME et start up. Les données seront hébergées en France au sein des datacenters de SFR et Bull. Le consortium prévoit par la suite de bâtir de nouvelles infrastructures. Selon Les Echos.fr, d’ici à 2016, le chiffre d’affaires de cette entité devrait atteindre 500 millions d’euros, sur un marché estimé à 3 milliards d’euros en France.

Création de 400 emplois

Si d’aucuns estiment la situation ubuesque, il est tout de même plutôt réjouissant de voir naître plusieurs projets dans ce domaine. En termes d’offres technologiques, bien entendu, mais aussi d’emplois. Bull et SFR affirment que leur nouvelle société devrait créer 400 emplois, dont 300 ingénieurs. Reste-t-il dès lors de la place pour les autres ? La question se pose. Capgemini, Atos, voire les filiales françaises de grands groupes internationaux tels IBM, n’ont certainement pas dit leur dernier mot. Au final, si la concurrence s’annonce assez rude entre ces acteurs, les clients, eux, peuvent espérer disposer de tarifs compétitifs. Et sans tomber dans l’angélisme du développement numérique pour tous, les offres cloud constituent une réelle opportunité pour le tissu des PME françaises pour franchir une étape supplémentaire en termes d’ambition sur leurs marchés respectifs.

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