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GCV tire un bilan positif de quatorze ans avec son ERP no-code
Par François Jeanne, publié le 24 novembre 2023
Sans l’avoir désiré, le groupement d’entreprises vétérinaires Groupe Chêne Vert (GCV) fait office de pionnier dans la mise en oeuvre d’un ERP no-code. Après une première phase d’exploration et d’effervescence, l’arrivée d’une spécialiste des bases de données a permis de rationaliser la gouvernance des développements et de la data. Le constat général ? Un outil qui peut se passer d’informaticien donne toute sa mesure quand il y en a dans les parages…
Les PME qui s’interrogent sur la mise en œuvre des ERP, à plus forte raison quand ils sont proposés en version no-code, ont beaucoup à apprendre de l’expérience de GCV. Ce groupement d’entreprises vétérinaires, très présent dans l’ouest de la France, a en effet franchi le pas il y a quatorze ans, en 2009, à une époque où le terme no-code n’existait même pas ! On préférait alors évoquer des solutions « totalement paramétrables », ce qui revient au même, mais en français !
À l’époque confronté à l’obsolescence de son ancienne solution de gestion, le groupe choisit celle proposée par le jeune éditeur montpelliérain Nout, rebaptisé Simax depuis. Dans un secteur vétérinaire aux réglementations conséquentes et en évolution continue, les responsables, et en tout premier lieu son président Patrick Pupin, en attendent beaucoup d’agilité et une prise en main facile, d’autant qu’il n’y a pas d’informaticiens professionnels dans l’entreprise. Sa BU vétérinaire (examen et prescription) et celle de production/distribution de médicaments sont alors les premières concernées. Et les premiers succès, validés par les métiers, engendrent de nouveaux cas d’usage : prescription de médicaments, édition des ordonnances, gestion des stocks, prise de commande et facturation.

Sur le terrain, les vétérinaires disposent d’une app sur tablette interfacée avec l’ERP.
Une première étape de découverte des potentialités de l’ERP
Dans une telle configuration, dédier un collaborateur à ces « développements » s’était révélé essentiel. Aussi, lorsque celui-ci décide, en 2016, de voguer vers d’autres cieux professionnels, GCV se retrouve face à une équation difficile : il lui faut recruter un profil capable de prendre en main l’outil rapidement, ainsi que de comprendre les besoins des métiers. Une opportunité va alors se présenter avec la candidature de Nolwenn Durot, informaticienne spécialiste des bases de données et alors en poste chez Orange. Son souhait de travailler pour une PME va pouvoir se concrétiser.
Nolwenn Durot
Informaticienne, GCV
« C’est important de formaliser une démarche. Un projet informatique, ce n’est pas que du code, donc pas que du no-code. »
Cette première bonne nouvelle va être rapidement suivie d’une autre, à savoir une prise en main rapide de Simax par la nouvelle arrivante. « Pour une personne maîtrisant bien les bases de données, qui sont tout de même au cœur de tout ERP, ce n’est pas insurmontable », se souvient Nolwenn Durot. Une semaine de formation à l’outil suffit alors pour la rendre opérationnelle, au moins en ce qui concerne la maintenance des applications déjà déployées et le paramétrage de base. « Il s’agit simplement de formulaires stockés en base de données avec des triggers qui, une fois liés les uns aux autres, construisent un workflow complet », explique-t-elle.
Une phase de stabilisation et de cadrage
La gestion des demandes des métiers est alors plutôt artisanale, avec des modifications très fréquentes, et parfois même contradictoires, à apporter aux programmes. « Concernant la structure même des bases de données, l’effervescence des premières années de développement n’avait pas laissé le temps à mon prédécesseur de définir un cadre stable. Cette tâche m’a incombée lorsque je suis arrivée .» Où l’on voit qu’un regard de « pro » de l’informatique sur du no-code n’est certainement pas inutile, surtout au bout de quelques années, lorsque l’ERP en question a pris une place centrale dans le fonctionnement de l’entreprise.
Cette phase de structuration va s’avérer d’autant plus utile qu’une nouvelle réglementation voit le jour en 2022. « L’État nous a demandé d’être en mesure de télé-transférer toutes les données des lignes d’ordonnance délivrées aux éleveurs, à partir du mois de mars 2023 », se souvient Patrick Pupin. Lequel se demande encore combien lui aurait coûté la mise à jour d’un logiciel du marché si d’aventure GCV n’avait pas été capable à ce moment-là de faire évoluer en interne son ERP.
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Plus généralement, ajoute Nolwenn Durot, « le côté hyper paramétrable de Simax nous permet de passer plus de temps sur l’opérationnel. Par exemple, dans notre secteur vétérinaire, il y a des contrôles imposés avant de pouvoir délivrer une ordonnance à un éleveur. Le logiciel nous aide à garder une trace sur les prescriptions, ce qui facilite les audits. »
Cette promesse tenue d’agilité a tout de même son revers, en l’occurrence une perception parfois erronée de la part des métiers des facilités offertes par l’outil. « Il nous a fallu combattre le sentiment que tout était faisable, tout de suite et sans difficultés », poursuit l’informaticienne. Et trouver de nouveaux équilibres pour répondre aux besoins, en gérant les priorités.
Retour aux fondamentaux
Son expérience des bases de données l’a aidée à comprendre la nécessité de formaliser le cycle de vie des données dans l’entreprise, et à le mettre en oeuvre. « On peut dire qu’une solution comme Simax, en libérant les responsables des applications d’un quotidien passé à coder en réponse aux demandes des métiers, permet une prise de recul salutaire pour réfléchir à la structure globale du système d’information. Mais elle ne peut pas masquer toute sa complexité. »
Choisi pour sa simplicité d’usage à l’origine, l’ERP est aujourd’hui la pierre angulaire d’un SI qui s’étoffe avec, par exemple, l’interfaçage d’une solution de signature électronique – Paraphe Online – grâce à des connecteurs fournis par l’éditeur. « Nous avons aussi interfacé un logiciel de saisie sur tablette ou smartphone pour les vétérinaires sur le terrain. »
Qui dit projets dit aussi… gestion de portefeuille de projets ! Tandis que le module de ticketing de Simax est utilisé pour gérer les demandes des utilisateurs sur les applications déjà disponibles, un comité de pilotage au niveau groupe se réunit tous les deux mois pour statuer sur les nouveaux développements.
De fait, plusieurs sont à l’étude, au niveau du CRM, de la gestion des stocks, ou encore la création d’un dossier client. « C’est important de formaliser une démarche, apprécie Nolwenn Durot. Un projet informatique, ce n’est pas que du code, donc pas que du no-code. Ce sont aussi des tests et des échanges avec les métiers. »
Un avertissement qui concerne aussi les infrastructures : un ERP no-code on-premise, ce sont aussi des besoins en termes de serveurs, donc un support à assurer au fur et à mesure que les usages se déploient et que les attentes grandissent. Le passage au cloud est donc, désormais, fort logiquement à l’étude.
LE PROJET EN CHIFFRES
100 utilisateurs de l’ERP
13 ans d’expérience avec Simax
1 semaine de formation pour la prise en main
L’ENTREPRISE GCV (Groupe Chêne Vert)
Activité : Groupement d’entreprises du secteur vétérinaire
Effectif : 300 collaborateurs
CA : 80 M€ (2022)
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