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Gouvernance

CIO Compass : La boussole stratégique du DSI BizTech selon Sopra Steria Next

Par Laurent Delattre, publié le 04 décembre 2025

L’heure n’est plus aux promesses technos mais à la navigation éclairée. Du cloud à la cyber en passant par l’IA et l’IT durable, les DSI tracent leur route entre frugalité, résilience et efficacité mesurable. Sopra Steria Next publie avec son CIO Compass une boussole pragmatique pour guider les DSI sur les inévitables chantiers 2026.

Dans l’océan technologique actuel, où chaque fournisseur prétend avoir « l’agent IA » ou « le modèle IA » qui va tout révolutionner, Sopra Steria Next prend le contre-pied du discours marketing ambiant et publie son CIO Compass. Sous-titré « Navigating the tech waves to deliver meaningful impact » (naviguer dans les vagues technologiques pour générer un impact concret), ce guide propose aux DSI non pas une vision futuriste de plus, mais une grille de lecture très opérationnelle des chantiers qui vont vraiment les percuter en 2026.

Julien Masson, Group Head of Tech Advisory chez Sopra Steria Next, pose d’emblée le cadre : « L’idée n’est pas d’étaler nos points de vue sur ce qui va potentiellement émerger dans les 5 à 10 prochaines années. Au contraire, ce CIO Compass identifie des sujets très actuels qui nous semblent prioritaires dans l’agenda des DSI avec une vision plus opérationnelle que prospective ».

Si vous êtes DSI, vous n’avez certainement pas besoin qu’on vous répète que l’IA, la data, le cloud ou l’ESG sont « stratégiques ». Vous vivez déjà la pression des métiers, du COMEX, des régulateurs. Ce qui vous manque n’est pas tant l’information qu’un moyen de remettre de l’ordre dans ces évidences… qui n’en sont pas. Avec son CIO Compass 2025, Sopra Steria Next vous propose moins un énième rapport de tendance qu’une boussole de travail pour vérifier, point par point, si vous êtes réellement en mesure d’opérer à l’ère de l’IA avec vos métiers.

Le guide repose sur deux évidences, que vous connaissez… mais dont vous savez aussi à quel point elles sont difficiles à incarner. D’abord : vous n’êtes plus seulement un fournisseur de services IT, vous êtes un acteur de la transformation métier. Ensuite, assumer que l’IT elle-même doit devenir exemplaire en matière de performance et d’efficience économique. De là découlent quatre points cardinaux (Nord, Est, Sud, Ouest) qui structurent les dix thèmes clés de cette boussole pour DSI.

« C’est un sanity check, explique Julien Masson. L’idée n’est pas de vous servir un ‘top 10’ de la hype Tech, mais de vous permettre de vérifier si vous n’êtes pas en train de passer à côté d’un sujet transformant qui va nécessairement vous impacter dans les mois à venir. »
Ainsi, entre nous, le seul mauvais usage serait d’y piocher deux ou trois thèmes « qui vous arrangent » pour en faire des priorités projets, et d’oublier le reste. Le Compass n’est pas là pour confirmer ce que vous faites déjà, mais pour éclairer ce que vous ne regardez pas assez.

Le DSI BizTech, c’est vous (même si vous ne l’appelez pas comme ça)

Au centre de la boussole, il y a une figure : le DSI BizTech. Ce n’est pas un effet de langage. C’est une façon de reconnaître ce que l’on attend désormais d’un DSI. Plus qu’être un simple responsable informatique, vous devez désormais maîtriser l’art subtil de transformer l’entreprise dans son ensemble. Vous ne gérez plus seulement un patrimoine applicatif et une infrastructure. Vous portez la cohérence entre parcours clients, back-office, finance, risques, conformité, opérations, et les choix technologiques qui vont avec. Vous êtes attendu à la fois sur la solidité du socle et sur la trajectoire économique, réglementaire, environnementale. « L’enjeu du DSI BizTech est de rapprocher la vision métier des processus avec une vision technologique. Il s’agit de sortir d’un positionnement de mise à disposition de plateformes pour s’imposer en catalyseur de performances », explique Julien Masson.

Sur le papier, tout le monde est d’accord : il faut partir des processus métier, pas de la technologie. Dans les réunions, vous l’entendez tous les jours. Dans les faits, vous savez à quel point tout se complique quand il faut aligner les vocabulaires, les priorités, les agendas. Chaque direction a « son » cas d’usage IA, « son » ROI, « sa » feuille de route. Le CIO Compass ne vient pas vous réexpliquer que les métiers sont essentiels. Vous le savez déjà. Ce qu’il vous propose, c’est un cadre pour vérifier, thème par thème, où cette évidence se fissure encore dans votre propre organisation.

Au Nord : faire passer l’IA de la hype au saut de performance

Commençons par le Nord, celui qui attire tous les projecteurs : l’IA ou plutôt comment la démultiplier pour qu’elle ait un véritable impact. Après l’excitation des POCs et des démos, l’enjeu n’est plus de savoir ce que l’IA peut faire… mais ce qu’elle change réellement dans la performance de l’entreprise. « Il y a tant de buzz autour de l’IA. Il est temps de remettre un peu de réalisme, » constate Julien Masson. « Aujourd’hui, tout le monde sait plus ou moins ce que fait l’IA. L’étape d’après, c’est de savoir comment on la met à l’échelle pour transformer des processus entiers, pas juste un use case isolé. Le saut de performance apparaît à partir du moment où l’on regarde l’entièreté d’un processus. »

Le CIO Compass vous prend par la manche sur trois points très structurants :

* Dépasser la GenAI-spectacle : le temps des démonstrations « wahou » qui ne survivent pas à la vraie vie est révolu. Il est l’heure de passer aux cas d’usage dont l’impact est mesurable, avec un ROI explicite, une trajectoire claire de passage à l’échelle, une conduite du changement assumée, un pilotage précis des coûts. L’IA n’est plus un numéro pour comité d’innovation : c’est un levier de réingénierie de processus de bout en bout. Si vous ne pouvez pas dire quel processus vous transformez, et comment vous mesurerez le gain, c’est un signal.

* Accepter que sans formation, il n’y a pas de transformation : Le CIO Compass appuie là où ça fait souvent mal, l’upskilling. On ne passe pas à l’IA à l’échelle avec quelques formations « one shot » et un guide PDF. Il faut organiser dans la durée la montée en compétences des développeurs, des métiers, des fonctions support. La transformation par l’IA exige un investissement massif dans la formation, une vérité déjà très visible sur l’ingénierie logicielle : l’IA générative change tout. Elle rebâtit le cycle autour de la user story, bouscule les pratiques de test, de documentation, de maintenance. Mais si vos équipes n’ont ni le temps ni le cadre pour apprivoiser ces outils, l’effet restera marginal.

* Ancrer l’IA au cœur de la cyber : Vous savez que la surface d’attaque ne cesse de s’élargir. Vous savez aussi que la réglementation ne faiblira pas. L’étude met en avant le rôle que peuvent jouer des IA « agentiques » pour orchestrer détection, corrélation, réponse, investigation à grande échelle. Rien de magique ici : l’IA ne remplace pas les équipes IT et Sécu, mais elle peut devenir le système nerveux de votre résilience, à condition que vos données de log, vos processus, vos responsabilités soient clairement posés. Là encore, le CIO Compass ne vous vend pas un outil mais vous demande : êtes-vous prêt à intégrer l’IA au cœur de votre défense, ou reste-t-elle cantonnée à l’expérimentation ?

Au fond, ce cap Nord ne cherche pas à vous expliquer ce qu’est l’IA et ce qu’elle peut faire. Il vous pose une question, presque à voix basse : êtes-vous vraiment prêt à aligner métiers, IT, data, finance et sécurité autour de processus transformés par l’IA, et pas seulement d’outils augmentés ?

À l’Est : remettre la donnée au centre du jeu, pour de vrai

Vous le savez mieux que quiconque : sans données fiables, tout le reste n’est que récit. Pas d’IA utile, pas de jumeaux numériques crédibles, pas de pilotage ESG solide sans socle data maîtrisé.
« Pour pouvoir faire de l’IA, il faut des données, des données de qualité. Tous les sujets de data gouvernance, qu’on pensait derrière nous, reviennent au cœur de la transformation » rappelle Julien Masson. Avec, au passage, une mise en garde que vous partagerez sans doute : « la ‘jargonite’ autour des plateformes data finit par masquer les vrais enjeux ».

Dans cet axe « Est », trois chantiers se répondent :

* Replacer la gouvernance au centre : l’IA n’est rien sans contrôle ni finalité. Il s’agit de sécuriser la qualité, la conformité, l’éthique et les usages ESG-compatibles sur l’ensemble du cycle de vie des données. Le CIO Compass insiste d’ailleurs sur le rôle pivot du Chief Data & AI Officer (CDAIO), chargé d’aligner stratégie data, innovation IA et responsabilité des usages.

* Sortir du labyrinthe de la donnée en considérant les jeux de données comme des produits adressant des besoins métier clairs, avec des « propriétaires identifiés », des SLA, de la documentation et des APIs. « La data n’est plus un sujet de back-office, c’est un moteur direct de performance business et elle doit être traitée comme telle », rappelle le rapport.

* Fusionner numérique et réalité physique : Jumeaux numériques, métavers industriels, simulations avancées… Modéliser une usine ou une chaîne industrielle en amont coûte cher. Ne pas le faire coûterait néanmoins aujourd’hui beaucoup plus cher, sacrifiant au passage votre compétitivité et la pertinence de vos services. Les usines deviennent des écosystèmes adaptatifs, auto-apprenants, où la Decision Intelligence et le design centré sur l’humain façonnent des opérations agiles et durables.

Au Sud : quand performance rime (enfin) avec frugalité

Pour son troisième point cardinal, le CIO Compass s’éloigne du discours techno pour parler de ce qui vous rattrape à chaque budget : la performance économique et la durabilité. L’angle est simple : considérer que l’ESG n’est plus un fardeau réglementaire, mais un accélérateur de rationalisation. « Plus vous maîtrisez vos processus, plus vous êtes frugal… et donc plus vous êtes Green », résume ainsi Julien Masson. « La performance, ce n’est pas la techno pour la techno. C’est la capacité à repenser ce qui a été fait précédemment avec les nouveaux leviers que sont l’IA et la data. »

Dans ce quadrant, deux chantiers se dessinent :

* Utiliser l’IA et l’automatisation comme alliées d’une stratégie ESG crédible. Du reporting extra-financier automatisé à l’écoconception des services numériques, l’enjeu est de transformer la contrainte réglementaire en moteur de rationalisation : moins de redondances, moins de gaspillage de ressources, plus de décisions éclairées grâce aux données.

* Accepter que l’on est entré, pour de bon, dans une ère post-CAPEX, où l’OPEX devient la norme (cloud, services managés, infrastructures « as a service »), et où l’IT ne peut plus se permettre de découvrir les dérapages à la clôture annuelle. L’étude plaide pour une refonte de la gouvernance financière de l’IT : Lean Portfolio Management, pilotage en mode produit, allocation dynamique des ressources, FinOps de nouvelle génération.

À l’Ouest : moderniser les plateformes sans perdre la main

Enfin, le dernier point cardinal nous ramène vers l’ADN des SI : les plateformes, leur modernisation, leur sécurité. Legacy, cloud, modernisation, résilience, sécurité… tout ce qui fait votre toile de fond, mais qui n’obtient pas toujours la lumière nécessaire.

* La formule du CIO Compass « La tête dans le cloud, les pieds sur terre » résume parfaitement l’équilibre recherché entre cloud public, cloud privé et solutions souveraines, tout en exploitant les nouvelles « usines de modernisation » dopées à l’IA. Pour Julien Masson, la donne a changé : « Les approches de réécriture qu’on avait il y a cinq ou dix ans ne tiennent plus. La capacité à analyser des millions de lignes, à reproduire la logique d’un système avec l’aide de l’IA change complètement les business cases de modernisation, les calendriers, les arbitrages. »
La vraie question n’est plus « pour ou contre », mais quelle trajectoire de modernisation et avec quoi ?

* L’IT devient plus intelligente… C’est le dernier thème de ce CIO Compass, une réalité que vous sentez déjà monter irréversiblement dans vos équipes OPS. Observabilité temps réel, AIOps, automatisation, FinOps… L’IT n’est plus seulement un centre de coûts qui éteint des incendies ; elle est appelée à devenir un système nerveux, qui anticipe, corrige, optimise en continu. Le CIO Compass ne prétend pas vous apprendre votre métier. Il vous invite à regarder si cette bascule est réellement engagée chez vous, ou si elle reste coincée au stade des slides de roadmap.

Un plan de bataille pragmatique pour 2026

Au bout du compte, soyons clairs : le CIO Compass n’est pas là pour vous dire où aller mais place plutôt des phares destinés à vous éviter les écueils. Cette boussole est ainsi une grille d’auto-diagnostic : où en suis-je sur chaque axe ? Quelles sont mes zones d’aveuglement par rapport aux attentes du COMEX, aux enjeux de souveraineté, aux contraintes budgétaires ?
C’est aussi un outil de dialogue, un support de conversation avec les métiers, avec le COMEX, autour de la performance, des processus, de la frugalité et de la résilience… Embarquer tout le monde (l’IT, les métiers, la finance, les risques, la conformité, les directions, les partenaires) sur les mêmes perspectives.

« Si un DSI ne se pose pas aujourd’hui les questions du CAPEX/OPEX, de la modernisation, de la gouvernance data ou du rôle de l’IA dans ses processus, ces sujets le rattraperont dans l’année qui vient », prévient Julien Masson. « Le CIO Compass n’apporte pas toutes les réponses, mais il permet de s’assurer que l’on regarde bien dans toutes les directions. »

Pour un DSI, c’est là sa vraie valeur : non pas ajouter une vision de plus à la pile des guides et prédictions, mais vous donner un support concret pour aligner vos équipes et leur permettre de suivre le chemin que vous avez tracé, une étape après l’autre, sans perdre de vue l’objectif final : une IA réellement opérée à l’échelle, au service d’une performance mesurable, partagée… et comprise par tous.


Le CIO Compass 2025 en un clin d’œil

NORD : L’IA doit délivrer
– Fin de la GenAI spectacle
– Pas de formation, pas de transformation
– Hacker le futur

EST : La data de confiance
– Une IA sans finalité ne sert à rien
– Sortir enfin du labyrinthe data
– Fusionne numérique et physique

SUD : Transformer l’IT pour performer durablement
– Plus c’est frugal, plus c’est durable
– Bienvenue dans l’ère post-CAPEX

OUEST : Moderniser sans perdre le contrôle
– La tête dans le cloud, les pieds sur terre
– Vers une IT intelligente


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