Les Plugins pour ChatGPT sont disponibles et cela change totalement la donne...

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Avec l’arrivée des premiers plugins, ChatGPT Plus passe à l’action…

Par Laurent Delattre, publié le 17 mai 2023

La plus emblématique des IA génératives, ChatGPT, ne se contente plus de discuter. Elle sait désormais explorer le Web et s’interfacer avec les services et d’autres IA pour agir et concrétiser les tâches qu’on lui confie. Une nouveauté qui va beaucoup faire parler d’elle…

Ne nous y trompons pas. L’arrivée des plugins dans ChatGPT fait entrer l’IA générative d’OpenAI dans une toute nouvelle dimension. Annoncée il y a quelques semaines, celle-ci est désormais officielle et disponible en Bêta pour les abonnés à la version « Plus » (payante) du service.

Sur le papier, les plugins sont un moyen d’étendre les capacités de base délivrées par le modèle LLM sous-jacent et de personnaliser l’intelligence conversationnelle pour lui faire réaliser des tâches spécifiques.

En pratique, grâce à ces plugins, ChatGPT va pouvoir naviguer sur le Web, mettre à jour ses informations, interpréter du code à exécuter, apprendre des langues ou des aptitudes nouvelles, commander des courses, réserver des vols ou des restaurants, comparer des offres, gérer des tâches, utiliser des services tiers, effectuer des calculs complexes… bref étendre ses capacités.

Un changement de paradigme

Et ça change tout. Avec l’arrivée des plugins, ChatGPT n’est pas seulement le plus intelligent des chatbots actuels, il devient une vraie plateforme d’intelligence artificielle. C’est tout le paradigme actuel de l’interaction homme-IA qui s’en trouve métamorphosé.

Et si ChatGPT préoccupait déjà beaucoup bien des chercheurs, penseurs, politiques et autres observateurs de nos sociétés, l’arrivée des plugins ne va pas les rassurer.


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Alors, oui, OpenAI se montre très prudent pour l’instant. L’accès à la création et l’intégration des plugins est ultra contrôlé et limité. Il faut montrer patte blanche et faire valoir non seulement l’utilité du plugin envisagé mais aussi la solidité de son approche éthique.

Des opportunités à saisir… avec prudence

Pour les DSI, l’arrivée des plugins est une opportunité pour créer des versions bien plus personnalisées aux besoins métiers de ChatGPT et de créer des expériences conversationnelles plus riches aussi bien pour les clients, les collaborateurs et les partenaires. Ils permettent d’intégrer encore un peu plus ChatGPT au cœur des processus de l’entreprise pour automatiser certaines tâches, optimiser des workflows, innover.

En Bêta, l’accès aux plugins n’est pas activé par défaut. Il faut l’autoriser en allant dans les paramètres de ChatGPT où une option “Beta Features” vient de faire son apparition.

Depuis quelques heures, les Plugins sont donc disponibles en Bêta dans ChatGPT Plus. Il suffit d’aller dans les « Settings » du chatbot payant. Un nouvel onglet y a fait son apparition. Dénommé « Beta Features », il affiche deux nouvelles options : Web Browsing (qui permet à ChatGPT d’explorer le Web pour ajouter des éléments récents à ses réponses) et Plugins (qui permet à ChatGPT d’appeler les plugins qui lui sont utiles pour répondre à votre demande et dont vous avez autorisé l’usage).

Pour profiter des Plugins, il faut sélectionner le moteur GPT-4 puis choisir dans le Plugin Store les extensions que l’on veut ou non voir ChatGPT utiliser.

Une fois l’option activée, il faut basculer le moteur en mode GPT-4 puis sélectionner les plugins que l’on veut ou non exploiter. Le ChatBot affiche désormais en haut de la fenêtre de discussion un lien « Plugin Store » qui contient à l’heure actuelle 85 plugins.

Parmi eux, on retiendra par exemple :
Metaphor pour accéder à du contenu certifié,
Upskillr pour construire des CV,
Show Me ou CreatiCode Scratch pour créer et éditer des diagrammes depuis ChatGPT,
Prompt Perfect pour optimiser la façon de poser les questions à ChatGPT,
Weather Report pour connecter ChatGPT à la météo,
Chess pour jouer aux échecs contre ChatGPT ou lui demander d’analyser des parties,
WebPilot pour interroger un site Web, Playlist AI pour permettre à ChatGPT d’interagir avec Spotify,
Speechki pour donner une vraie voix à ChatGPT,
Link Reader ou ChatWithPDF pour permettre à ChatGPT d’accéder à un fichier PDF ou bureautique,
Video Insights pour offrir à ChatGPT un accès aux contenus des vidéos YouTube et Dailymotion, etc,
Wolfram pour offrir à ChatGPT des capacités de calculs et d’analyse qui lui faisaient jusqu’ici défaut,
Zapier pour interconnecter ChatGPT aux workflows automatisés.

A l’heure actuelle, 85 plugins ont déjà été validés et activés par OpenAI.
Ils sont accessibles à tous les abonnés à la version Plus de ChatGPT via un “ChatGPT Plus Plugin Store”.

Les DSI doivent agir… dès aujourd’hui

Ces premiers exemples sont très instructifs pour les DSI car ils donnent un aperçu pratique de ce que le mécanisme de plugins permet de faire. De quoi donner des idées et inspirer des usages.

Cette apparition des plugins doit aussi inviter les DSI à la réflexion, à la définition d’une éthique et de bonnes pratiques dans les usages de ChatGPT dans l’entreprise, et les motiver pour rapidement organiser des formations et sensibilisations des collaborateurs avant que les usages en « Shadow IA » ne conduisent à des dérives, des maladresses, voir des catastrophes.

Car cette implémentation bêta des plugins démontre aussi l’étendue du chantier et son immaturité actuelle. OpenAI essaye de créer un cadre sécurisé mais il ne se suffit pas à lui-même. Les entreprises vont avoir besoin de contrôler et surveiller à grande échelle l’usage des plugins, d’en gouverner les usages, d’en limiter les accès au patrimoine informationnel de l’entreprise, etc.

Mais qu’on le veuille ou non, la réalité est là : l’IA vient encore de franchir une nouvelle étape.


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