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Bien débuter une carrière de DSI grâce au mentorat

Par La rédaction, publié le 28 juin 2018

Sabine Guillaume et Philippe Moenaert forment l’un des binômes de la promotion 2017 du programme de mentorat d’Atout DSI, soutenu par Sungard AS. Quelques mois avant la fin du cycle en cours, ils font le point sur ce que leur ont apporté leurs rendez-vous réguliers. Avantage, le siège de la MEL (Metropole Europeenne de Lille) et le SDIS du Nord (Service départemental d’incendie et de secours) sont géographiquement très proches.

Comment avez-vous connu le programme de mentorat d’Atout DSI et pourquoi avez-vous eu l’idée de le rejoindre ?  

Philippe Moenaert La création de la DSI du SDIS est assez récente. Mon prédécesseur, qui avait entamé l’unification des briques composant notre système d’information, est parti à la retraite. Précédemment responsable de l’information géographique au sein du SDIS, je lui ai succédé en avril 2017 avec pour première mission la rédaction d’un schéma directeur qui proposera des scénarios de réorganisation et des axes de développement. Si je suis accompagné dans cette tâche par un assistant à maîtrise d’ouvrage, en l’occurrence du cabinet d’audit Actis Innovation, je cherchais parallèlement des retours d’expériences sur la prise de poste de DSI. C’est par un moteur de recherche que j’ai connu Atout DSI. Alors que je pensais juste pouvoir échanger avec des pairs, j’ai été intéressé par son programme de mentorat et ai postulé.  

Sabine Guillaume De mémoire, j’ai été attirée par le titre d’un article dans l’une des multiples newsletters que je reçois. En lisant plus attentivement, je me suis rappelée que, lors de ma première prise de poste de DSI, je m’étais sentie un peu démunie et que j’aurais apprécié pouvoir discuter avec un collègue plus aguerri. Je me suis alors dit que ma modeste expérience pourrait être utile à un nouveau collègue.  

Avez-vous délibérément choisi de rester entre DSI du secteur public ?  

PM Même si je suis également intéressé par rencontrer des DSI du secteur privé, il m’apparaissait plus directement profitable de me faire épauler par un – ou en l’occurrence une – DSI du secteur public, plus proche par essence de notre contexte. Je suis aussi déjà en contact avec mes homologues des différents SDIS de France. Dans le cadre du mentorat, je souhaitais ne pas m’arrêter à la problématique des SDIS et bénéficier d’un point de vue plus élargi.  SG Privé ou public, je n’avais pas de préférence. Étant donné notre localisation et le besoin de Philippe, nous avons rapidement été mis en contact par les organisateurs du mentorat.  

Avez-vous rencontré des freins au niveau de votre direction ?  

SG La MEL est une collectivité qui se caractérise par une ouverture et un fort souhait de communication. J’ai simplement averti ma direction qui a immédiatement donné son accord.  

PM J’en ai référé formellement à ma hiérarchie, qui était tout à fait favorable, considérant que c’était une très bonne occasion d’échanger et de faire évoluer le système d’information, et que cela allait de pair avec le lancement de l’audit.  

Le programme prévoit une réunion mensuelle entre le mentor et le mentoré. Avez-vous tenu vos engagements ? Avez-vous mis vos équipes dans la boucle ?  

PM Nous avons un rythme régulier d’une rencontre d’une heure et demi par mois, à heure fixe le matin. Une seule fois nous avons dû décaler ce rendez-vous. Indépendamment, j’ai eu l’occasion d’emmener certains chefs de projet voir ce que Sabine fait avec ses équipes en matière de décisionnel. C’est un autre plan de collaboration. Mon responsable SIG est également en contact avec celui de la MEL. Ainsi que l’architecte réseau de la MEL qui a échangé avec le responsable transmission sur des sujets pointus de réseaux hertziens.

SG Parce que c’est plus pratique d’un point de vue logistique, nous nous voyons dans mon bureau. Pour de rares cas particuliers, nous avons égalementéchangé par téléphone et SMS. Indépendamment du programme de mentorat, nous nous retrouvons sur certaines problématiques, par exemple lorsqu’a été faite la présentation de l’outil de gestion des marchés publics que nous avons développé en interne. Sans formaliser des groupes de travail communs, nous avons identifié quelques thématiques d’échange et rapproché certains de nos collaborateurs respectifs qui continuent entre eux.

Philippe, quelles étaient vos principales attentes ?  

PM Mon besoin était très axé stratégie et management. Je souhaitais essentiellement des conseils, notamment pour éviter certains écueils de communication. Je suis vraiment dans une période où je dois faire accepter les changements aux équipes et également faire naître une réelle appétence dans l’ensemble de la collectivité pour la thématique SI. Il y a une réelle attente vis-à-vis du SI, mais sans maîtrise du périmètre. Et face à une sensation du « tout est possible », il faut intégrer qu’il est nécessaire de respecter certaines façons de travailler, certaines procédures, certains processus. C’est là-dessus que j’avais le plus besoin de conseils tactiques et stratégiques.  

Abordez-vous également des sujets technologiques lors de vos rencontres ?  

SG Plus que des sujets technologiques, ce sont des sujets sur l’adoption de la technologie par les utilisateurs et leur accompagnement qui occupent la plus grande partie de nos entretiens. Lorsque Philippe est venu avec ses équipes voir ce que nous avions fait avec Qlik Sense en matière de décisionnel, c’était autant pour parler de la solution ou du choix du socle technique que de la démarche adoptée. Face à un Business Objects un peu daté qui prédominait au sein de la collectivité, et à des populations attachées à leurs outils, nous avons réussi à promouvoir l’utilisation de cette solution plus simple, plus flexible et qui donne de l’autonomie aux utilisateurs – la DSI n’est plus un passage obligé pour la constitution de tableaux de bord. C’est une victoire pour notre DSI, d’autant que nous étions en avance de phase sur la demande des métiers. Et nous avons montré à Philippe comment nous avions su convaincre.  

PM Comme vient de le dire Sabine, le benchmark sur l’outil décisionnel nous est très utile. Par ailleurs, je suis actuellement en train de finir de rédiger le schéma directeur et je suis confronté au chiffrage des projets et à leur ordonnancement. C’est là que l’expérience de Sabine m’est la plus profitable : dans la manière d’avancer stratégiquement et d’ordonnancer la présentation des sujets pour que les gens prennent conscience de l’importance des projets et de la pertinence de la vision. Souvent, cela conforte essentiellement ce que je pressentais, mais c’est important d’avoir ce recul.

Sabine, en tant que mentor, que retirez-vous de ces échanges ?

SG Nous appartenons tous les deux au secteur public, mais un SDIS est par nature plus proche d’un département qu’une métropole. Avec des particularités notamment en termes d’organisation et des services qui sont représentés différemment. Le SDIS intègre par exemple des compétences transmissions que nous n’avons pas et nous ferons peut-être appel aux compétences de Philippe et de ses équipes dans le cadre du déménagement de la MEL. Par ailleurs, j’avais déjà rencontré les collaborateurs d’un SDIS quand j’étais DSI dans un autre département et Philippe – dont c’était la spécialité avant de devenir DSI – a confirmé que le SIG y était très prégnant. Nos collectivités collaborent entre autres dans le cadre de la DECI (Défense extérieure contre l’incendie).

PM Le sujet du SIG nous intéresse tous les deux car il est lié au sujet de l’open data. On assiste par exemple à la montée en puissance d’acteurs comme Waze sur l’affichage des itinéraires des secours, et il convient donc d’opérer une certaine vigilance sur les intérêts poursuivis du côté privé comme du côté public.

SG De manière plus globale, l’open data est un sujet complexe piloté en transverse de la collectivité et sur lequel la DSI est en support technique. Nous avons également d’autres sujets communs dans le secteur public. De nombreux groupes de travail et espaces d’échanges sont déjà en place, comme par exemple avec la Dinsic d’Henri Verdier, sur les méthodologies agiles (Startup d’État) et le programme DéCANT (Développement concerté de l’administration numérique territoriale).

Continuerez-vous d’échanger une fois ce cycle terminé ? Pensez-vous participer de nouveau au programme de mentorat d’Atout DSI ?

SG Ce système de mentorat est bien organisé. On se rend compte très vite si ça va « matcher » entre les deux personnes avant de s’impliquer plus avant. Ensuite, l’expérience est très intéressante pour le mentor comme pour le mentoré lorsque l’échange est équilibré, ce qui est le cas. Je pense qu’une fois ce cycle terminé, la relation n’aura aucune difficulté à perdurer le temps qu’il faudra. En revanche, pour ce qui est d’être à nouveau mentor, les deux années qui viennent vont être particulièrement chargées pour la DSI de la MEL, et je ne pourrai sans doute pas me le permettre à court terme. Et ce, d’autant que j’adhère déjà à plusieurs réseaux.

PM Je ne peux plus être mentoré au sein du programme d’Atout DSI. En revanche, devenir mentor m’intéresserait. Mais il est encore un peu tôt, même si j’aurai, en plus, l’expérience d’un changement complet dans une DSI et d’un schéma directeur. Une fois celui-ci rédigé et voté, j’aurai en revanche un peu plus de temps pour rencontrer d’autres DSI, du privé comme du public. Pour le moment, nos « sorties », à la DSI du SDIS, sont surtout guidées par des impératifs opérationnels, sur des projets fédérateurs comme celui de la mise en place au niveau national de NexSis, un système de gestion d’alertes et des secours qui permettra aux SDIS de partager leurs données en temps réel, mais également d’interagir avec les victimes. En tout cas, je pense que, dans un premier temps, fort de cette expérience profitable, je serai plutôt intéressé pour mentorer quelqu’un du secteur public.   

Philippe Moenaert, DSI Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) du Nord

2017 DSI, SDIS du Nord

2001 Responsable de l’information géographique, SDIS du Nord

1998 Chef d’unité de production, IGN

1997 Adjoint au chef du bureau études, Etat-major de l’Armée de Terre

 

Sabine Guillaume, DSI Métropole Européenne de Lille (MEL)

2015 DSI, Métropole Européenne de Lille

2011 DSI, Metz Métropole et Ville de Metz 2009 DSI, Conseil General de la Manche

2006 DSI, Grand Dijon

2001 Responsable contrôle qualité, Adecco

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