Gouvernance
Bruno Blahic (CA Technologies France) : Le baroudeur de l’informatique
Par La rédaction, publié le 07 mars 2015
Formé à l’école IBM, Bruno Blahic enchaîne les expériences chez les poids lourds du secteur IT avant de relever le défi du Consortium Stade de France et de revenir chez CA
Bruno Blahic, Breton de naissance et de caractère, est directeur des Comptes stratégiques depuis juillet 2014 chez CA Technologies. Ce passionné de sport, notamment de ski et de vélo (un de ses enfants est d’ailleurs moniteur de ski), diplômé de Sup Info, commence sa carrière chez IBM Europe, en 1983. Il y est soumis à la rude – mais formatrice – école des cadres d’IBM . « À l’époque, pour un ingénieur informaticien, il y avait deux entreprises en France : Bull, et IBM. Chez IBM, il fallait se couler dans le moule : costume sombre, chemise blanche, cravate rouge. Rien ne devait dé- passer !, se souvient-il en souriant. C’était une grosse mécanique, mais IBM constituait une carte de visite extraordinaire » .
Il quitte IBM « presque sur un coup de tête » , et rejoint Comparex Informations Systems (devenu depuis Hitachi Data Systems), comme consultant avant-vente au département marketing. Suite au rachat de Comparex, il rejoint une première fois CA (ex Systems Center France), comme responsable marketing France et responsable des ventes services. Mais notre homme a la bougeotte, et surtout aime travailler en confiance : « j’ai rejoint un ancien d’IBM chez EMC, comme directeur des ventes sur les marchés Finances et Assurances » .
Cet affectif a le chic pour suivre les patrons visionnaires : il rejoint Éric Boustouller, futur patron de Microsoft France, chez Compaq France, en tant que directeur des ventes sur le marché des telcos. Mais HP rachète Compaq… et Bruno Blahic prend les conditions du plan social et décide de partir. Bien introduit dans le milieu des telcos, il rejoint Bouygues Télécom et Gilles Pélisson, son client depuis 10 ans, comme directeur Grands comptes.
Un beau jour, « un samedi, j’étais en train de passer ma tondeuse » , se souvient-il, Philippe Collin Delavaud, patron du Consortium Stade de France (filiale de Bouygues et Vinci), l’appelle : il a besoin de quelqu’un qui a les reins solides pour s’occuper des partenariats sportifs, des clients, et des entreprises. Ce passionné de sport ne résiste pas à l’appel du large. Il y mène pourtant, selon son propre aveu, l’expérience la plus prenante, mais aussi la plus difficile de sa carrière. Il s’occupe, entre autres, des négociations partenaires, ce qui n’est pas le plus facile. Les partenaires négocient avec les fédérations sportives (foot et rugby, entre autres) et il n’est pas possible sur la même manifestation de réunir deux marques concurrentes. Il s’occupe entre autres des ventes directes, de l ’« hospitalité » (accueil, restauration, sécurité), de la billetterie, de la régie publicitaire, des partenariats. Pendant 5 ans, il ne ménage pas sa peine : « j’étais sur le terrain presque tous les week-ends. Lors des concerts de Johnny Hallyday répartis sur trois jours, on termine dans la nuit et on revient le même jour à huit heures du matin…» . Cet engagement le passionne, mais l’épuise aussi . « Le monde du spectacle, ça n’est pas forcément un milieu gentil» . De fait vient la douche froide : « j’arrive un jeudi matin à 7h45, je me retrouve débarqué à 8h10 » . En routard averti de la vie professionnelle, il arrive à négocier son départ, mais se retrouve « sur le carreau à 53 ans, avec une femme et trois grands enfants dont il faut payer les études » . Une période forcément douloureuse, synonyme de remise en question. Pour évoquer cet épisode, Bruno Blahic marque un temps. « C’était un engrenage infernal. Ma volonté était de tourner la page au plus vite. J’ai eu la chance de pouvoir prendre mon temps » . Le travail avec les chasseurs de têtes se révèle fructueux. « J’ai compris que les nouvelles technologies, c’était mon truc » . Il rejoint alors CA Technologies, comme directeur des Comptes stratégiques. « C’est passionnant d’accompagner une entreprise comme CA dans sa transformation et dans l’orientation digitale de son business » .
Sylvaine Luckx
