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Cinq conseils d’amélioration de votre centre de traitements

Par La rédaction, publié le 17 juillet 2015

Rakesh Kumar Managing Vice President, Gartner Research  

Depuis plus de 40 ans, les centres de traitements sont un élément incontournable de l’écosystème informatique. Malgré les changements technologiques dans l’alimentation et le refroidissement, ainsi que les modifications apportées à la conception et à la construction de ces structures, leur fonction de base et leurs impératifs fondamentaux sont restés constants dans l’ensemble. Ils sont centrés sur des niveaux élevés de disponibilité et de redondance, des processus robustes et bien documentés pour gérer le changement, la gestion traditionnelle des fournisseurs et des structures organisationnelles segmentées. Toutefois, cette approche n’est plus appropriée pour l’univers numérique.

Sans adaptation des centres de traitements de la part des DSI et des responsables de l’infrastructure et des opérations, de nombreux départements informatiques seront contournés pour les nouveaux projets, car les secteurs d’activité auront simplement besoin d’agir plus vite que ce que permettent les processus internes de centres de traitements.

FAITES EN SORTE QUE LE CENTRE DE TRAITEMENTS SE COMPORTE DAVANTAGE COMME UNE USINE ET UN LABORATOIRE

L’économie numérique verra une augmentation signifi cative du nombre d’appareils connectés à Internet. D’ici 2020, plus de sept milliards d’individus et d’entreprises et près de 35 milliards d’appareils seront connectés à Internet. Il en résultera une hausse considérable de la rapidité et du volume des données que devront gérer les centres de traitements. À cet égard, ceux-ci devront se comporter comme des usines théoriques avec des chaînes de production pouvant évoluer pour traiter des volumes de travail en constante augmentation.

Ils devront également traiter des volumes très élevés de données pour connecter les applications et permettre un meilleur traitement analytique en temps réel. Par conséquent, certaines parties du centre de traitements doivent se comporter comme un laboratoire, analysant scientifiquement ce vaste océan de données afi n de fournir une perspective et des actions pour l’entreprise.

GÉREZ LA PRESSION EXERCÉE SUR LE CENTRE DE TRAITEMENTS POUR QU’IL DEVIENNE AGILE ET INNOVANT

La perturbation déclenchée par l’économie numérique est fluide et ininterrompue, potentiellement annonciatrice d’une innovation massive qui induira des changements considérables dans la prestation des services informatiques. À l’ère numérique, la perturbation se produit à une fréquence si élevée qu’elle ressemble à un flux de perturbations interconnectées avec un changement, souvent inattendu, qui en chevauche d’autres et déclenche de nouvelles perturbations.

Pour aff ronter ces changements rapides, devenir agiles et, dans le même temps, maintenir l’intégrité et la sécurité des systèmes existants guidées par les processus, de nombreuses entreprises ont commencé à adopter deux modes d’informatique ou une informatique à deux vitesses. Gartner a baptisé cette tendance « informatique bimodale ». Elle se compose de l’informatique traditionnelle (mode 1), qui a besoin d’une sous-culture axée sur la satisfaction des clients internes et externes, et d’une informatique non linéaire (mode 2), qui sous-tend une sous-culture axée sur l’exploration des nouveautés et sur l’adaptation constante.

Tout en garantissant la sécurité des systèmes existants, les responsables de l’infrastructure et des opérations devront amener le centre de traitements (en sa qualité de moteur central qui fournit les services informatiques) à devenir beaucoup plus agile et réactif qu’il ne l’a jamais été, en concevant une approche qui amène l’innovation plutôt que d’y répondre.

Un atelier récent de Gartner sur le sujet a montré que certaines entreprises de premier plan essaient de créer des groupes dédiés à l’innovation au sein de leurs divisions en charge de l’infrastructure et des opérations. Cela s’avère complexe, car la mentalité de ces divisions est souvent diamétralement opposée à celle requise pour un groupe qui doit changer rapidement et créer de nouvelles opportunités. Toutefois, il faut s’évertuer à adapter la mentalité et l’approche des centres de traitements de sorte à délaisser la stabilité continue au profit de l’innovation et du changement gérés.

MANAGEZ DIFFÉRENTS TYPES DE RISQUES

Outre un nombre très important d’appareils connectés, l’économie numérique verra également les centres de traitements devenir le point de convergence de ces connexions. Il en résulte un type de risque nouveau et diff érent que les responsables des centres de traitements doivent gérer. Gartner pense que, d’ici 2020, 60 % des entreprises numériques subiront de graves défaillances de services en raison de l’incapacité des équipes en charge de la sécurité informatique à gérer le risque numérique lié aux nouvelles technologies et aux nouveaux cas d’utilisation.

Traditionnellement, les centres de traitements mettent l’accent sur la gestion du risque, qui est normalement associée au temps d’arrêt, à la disponibilité des systèmes et aux brèches de sécurité centrées sur les applications. Or, l’univers numérique étend le risque à une catégorie beaucoup plus large, entraînant la création de rôles tels que celui de gestionnaire du risque numérique.

Un autre risque important est que, pour de nombreuses transactions de l’économie numérique, aucune entité seule ne sera responsable des niveaux de service liés aux performances et à la disponibilité pour la transaction complète de bout en bout. Il en découlera un tout nouvel ensemble de difficultés liées à l’assurance des services.

S’ASSURER DE CRÉER UNE TOPOLOGIE HYBRIDE PLUS VASTE

Si les centres de traitements sont traditionnellement considérés comme des systèmes fermés, où des processus et des technologies sont mis en place pour contrôler l’accès aux informations et aux données, l’univers numérique nécessitera une approche beaucoup plus ouverte.

Traditionnellement, les dépenses informatiques sont réalisées par l’intermédiaire des départements informat iques, et les centres de traitements fournissent les services informatiques. Cette situation est en train de changer rapidement. Actuellement, 38 % des dépenses informatiques totales sont réalisées hors du département informatique, avec un montant disproportionné dans les projets numériques ; d’ici 2017, cette part sera supérieure à 50 %. Ces secteurs d’activité auront recours à des prestataires de services tiers et des fournisseurs de cloud computing s’ils trouvent que leur centre de traitements est soit trop lent à répondre, soit trop fermé pour adopter de nouvelles technologies.

Il revient donc aux responsables de l’infrastructure et des opérations de s’assurer que leurs centres de traitements internes sont en mesure de se connecter à une topologie plus vaste. Il ne s’agit pas tant d’une connexion physique, mais surtout d’une connexion au niveau des logiciels, avec par exemple la prise en charge d’un environnement Apache Hadoop ou Microsoft Azure s’exécutant dans un centre de traitements physique tiers.

ADOPTEZ LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE FAÇON DIFFÉRENTE

L’univers numérique amène une série de nouvelles technologies qui devront être gérées diff éremment dans les centres de traitements. En périphérie, il y aura de nouveaux appareils mobiles, tels que smartphones et tablettes, qui auront besoin du contrôle opérationnel des centres de traitements, par exemple s’agissant des configurations logicielles, des environnements d’exploitation standardisés et de l’application de correctifs de sécurité. La plupart des centres de traitements ont bien géré ce phénomène au cours des trois dernières années. Toutefois, les appareils augmenteront à la fois en nombre et en complexité et seront souvent centrés sur de petits éléments de mesure (capteurs et émetteurs réseau distants, par exemple). À mesure que ces appareils se multiplieront, l’équipe du centre de traitements devra mettre au point une stratégie proactive décrivant comment les gérer et lesquels ne pas gérer.

Parallèlement, il y aura des changements dans le matériel plus traditionnel du centre de traitements, notamment les serveurs, les dispositifs de stockage et l’équipement de réseau. Par exemple, l’augmentation du nombre de serveurs de type boîte blanche, les systèmes à croissance intégrée et l’utilisation plus grande du matériel centré sur la charge de travail pour exécuter des volumes élevés de données obligeront les responsables de centres de traitements à revoir leur stratégie relative aux achats, à la gestion et au support. Un autre changement concernera les relations avec les fournisseurs. L’univers numérique est en train de transformer l’environnement des fournisseurs et pratiquement tous les fabricants de matériel traditionnels sont en train de procéder à des changements structurels dans leur entreprise. À cet égard, les responsables de l’infrastructure et des opérations devront adapter leur stratégie de fourniture des services informatiques.  

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