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Comptabilité : les entreprises ont deux ans pour passer à la norme Sepa

Par La rédaction, publié le 22 août 2012

Un standard européen est censé simplifier les dépenses bancaires. Difficile de comprendre pourquoi un système si avan¬tageux a pris autant de retard.

Vingt-quatre mois, c’est le délai qu’ont les sociétés pour mettre leur informatique comptable aux nouvelles normes européennes. Sepa (espace unique de paie­ments en euros) aurait dû être le format standard de tous les ordres infor­matiques de virement ou de prélè­vements bancaires européens en 2010. Mais deux ans plus tard, moins d’un quart des virements s’effectue à ce format. Et à peine 0,1 % des prélèvements. En France, le comité national Sepa tape du poing sur la table, pro­po­sant que la Commission européenne fixe la date du 1er  février 2014 pour abolir tous les anciens formats nationaux des ordres de virement, au profit de Sepa. « Le pro­blème est qu’il va falloir dix à quinze ans pour adapter à Sepa toutes les applications comptables des entreprises  », lance Jean-Marie Barathe, directeur général de l’éditeur Syspertec.

Dernier volet de l’uniformisation de la zone euro, Sepa n’est ni plus ni moins qu’un code Iban au format XML à la place du bon vieux RIB français au for­mat texte. Son adoption dans les or­dres bancaires est censée rendre le paie­ment d’un partenaire domicilié dans un autre pays européen aussi simple que ce­lui d’un compatriote. « Sur­tout, à ter­me, Sepa pose les jalons des futures ban­ques euro­péennes et non plus nationales, indique Pierre-Yves Bonnardot, directeur des services financiers au sein de Lo­gica Business Consul­ting. Ce qui signifie que les entre­prises ne seront plus obligées d’avoir une banque différente pour chacune de leur filiale étrangère. »

Et d’expliquer qu’il s’agit d’une double opportunité économique : les sociétés vont non seulement pouvoir centraliser leurs paiements, ce qui réduira leurs coûts de fonctionnement, mais elles pourront aussi arguer de plus gros volumes de transactions pour négocier à la baisse le coût de leurs frais bancaires.

Les banques, cause du retard ?

Reste à savoir pourquoi un système si avan­tageux a pris autant de retard. Les avis sont partagés. Pour Pierre-Yves Bon­nardot, il s’agit juste pour les entre­prises d’un cas classique de contrainte de mise en conformité réglementaire, « invendable en interne. La direction gé­nérale comprend d’autant moins cet in­vestissement que le business-case de Sepa a été très mal conçu au départ, par un organisme qui ne dépendait même pas de la Commission européenne  », dénonce-t-il.

Jean-Marie Barathe, plus direct, soup­çonne les banques de compliquer ex­près la migration – notamment en mul­ti­pliant les contraintes tierces pour communiquer au format Sepa – afin de ven­dre aux sociétés de nouveaux ser­vices de conversion à la volée des or­dres au format Sepa. Le passage par des passerelles de traduction Sepa sera de fait la seule solution pour que les entreprises soient conformes en 2014.

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