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Juno veut éliminer le papier des chaînes de production industrielles
Par Alain Clapaud, publié le 30 janvier 2024
La start-up Juno s’attaque à la dématérialisation des processus industriels qui nécessitent toujours la manipulation de papiers dans les ateliers. Une problématique théoriquement résolue par les ERP et MES modernes, mais qui reste encore très prégnante dans les ETI.
Issu du Start-up Studio Industrie 4.0 d’OSS Ventures, Juno est l’éditeur d’un logiciel SaaS destiné à l’industrie. « Le besoin a été identifié sur le terrain, justifie Thibaud Godillot, cofondateur et CEO de la jeune pousse : Avant même d’écrire la moindre ligne de code, avec Reda Ouafi, mon associé, nous avons pris quatre mois pour visiter 57 sites industriels afin de valider nos premières hypothèses et nous assurer que nous comprenions bien les tenants et les aboutissants du problème à résoudre. » En l’occurrence, la résistance du papier, encore très présent en bordure des chaînes de production des industriels. On trouve ainsi des documentations pour les instructions de fabrication et les informations de paramétrage des machines, des séries de check-lists de production et de maintenance, ou encore des formulaires à remplir par les opérateurs tout au long du processus de fabrication. Outre les coûts d’impression, cette masse de papier pose énormément de problèmes de ressaisies manuelles de données, qui engendrent des délais supplémentaires et d’éventuelles erreurs de frappe qui peuvent avoir de lourdes conséquences si une non-conformité n’est finalement enregistrée qu’après la livraison du produit.
Juno, une solution déployable en 3 semaines vs 12 à 18 mois
Pour dématérialiser ces documents, Juno a développé une plateforme SaaS accessible depuis un PC ou une simple tablette numérique, une solution qui se veut plus simple d’accès que les réponses des grands éditeurs : « Les solutions proposées par les spécialistes des ERP ou des MES sont complexes à mettre en œuvre et très coûteuses. D’autre part leurs interfaces sont très peu ergonomiques, ce qui engendre des taux d’adoption catastrophiques sur le terrain. Enfin, la mise en œuvre de ces outils est archaïque, avec des mises en place sur 12 à 18 mois par des armées de consultants. » Un triple constat qui a convaincu les fondateurs de Juno qu’il y avait la place pour « un acteur capable d’implémenter une solution dans une usine en trois semaines, avec une solution low-code qui permet de co-construire l’outil directement avec les opérateurs, puis une formation en une vingtaine de minutes seulement. »
Juno s’attaque à la dématérialisation industrielle
La plateforme Juno peut au choix aller chercher des données dans le MES ou l’ERP de l’entreprise grâce aux API de ceux-ci ou, cas beaucoup plus fréquent, par extraction de données, puis transfert FTP. La solution se veut très horizontale : elle est utilisable dans n’importe quel secteur d’activité industrielle, par exemple le pharmaceutique, l’agroalimentaire, la microélectronique ou l’aéronautique. Ces industriels ont notamment en commun de devoir constituer des dossiers regroupant toutes les données relatives à chaque lot de production. « Dématérialiser ces dossiers auparavant exclusivement sous forme papier constitue un vrai progrès pour ces entreprises. » résume Thibaud Godillot. Les ETI sont la cible numéro 1 de la start-up, car cette catégorie d’entreprises est l’une de celles où le papier reste encore très présent. Le jeune éditeur va aussi leur proposer prochainement des algorithmes d’IA qui analyseront les données et les processus modélisés sur sa plateforme pour rendre son outil proactif, capable notamment de proposer une organisation optimale pour la dématérialisation des documents.
LE PITCH
Thibaud Godillot
CEO de Juno
« Outre la digitalisation des processus de contrôle qualité, la solution s’adresse prioritairement aux industriels soumis à de fortes contraintes réglementaires nécessitant la constitution de dossiers de lots. »
L’ENTREPRISE
CRÉATION : 2022
SIÈGE : Asnières (92)
EFFECTIF : 15 collaborateurs
FINANCEMENT : 3 M€ (Bpifrance, MAIF, Avenir, OSS Ventures, Business Angels)
RÉFÉRENCES : Berry Healthcare, Nutriset
