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L’e-mail est mort… vive l’e-mail social !

Par La rédaction, publié le 01 mai 2013

Le Zero e-mail (c’est une marque déposée !)est devenu une question récurrente à chaque fin de conférence. Et ce slogan, comme les allégations simplistes dans le monde des aliments (Zéro Calorie…), porte en lui des effets pervers.

L’e-mail est devenu, en quelques années, l’outil de communication principal dans le monde numérique. Il est au digital ce que le téléphone est à notre parole : le moyen de toucher tout le monde, sans barrières, et de véhiculer tous types d’éléments numériques (du texte, mais aussi les fameuses pièces jointes : documents, photos, vidéos, etc.).

De la même manière que j’entendais, à la cantine de mon premier lieu de travail, mes aînés se plaindre sans cesse d’être interrompus par le téléphone, beaucoup se plaignent aujourd’hui d’être inondés d’e-mails. Et c’est vrai que nous avons tous à gérer ce flot, manifestation concrète et persistante du travail qui nous attend.

RSE vs email ?

Là-dessus, le réseau social d’entreprise est arrivé dans le paysage comme un nouvel outil « à tout faire » et aussitôt analystes, offreurs et journalistes y ont perçu un moyen de faire « comme de l’e-mail en mieux ». Mieux ? Par exemple, en gérant collectivement un sujet (nouveaux venus par exemple, historique…), parce qu’il donne un accès collectif à un moteur de recherche, parce que des actions sociales comme « J’aime » ou « Je valide » remplacent les e-mails ne contenant qu’un ok en retour… Sans parler du fait que le carnet d’adresses est mis à jour par les utilisateurs eux-mêmes, plutôt que chacun le fasse sur tous ses contacts…

Mais pour autant, le RSE n’enlève pas le besoin premier que sert l’e-mail : celui d’envoyer à quelqu’un une information de manière proactive. Dans le business, il est fondamental, à un moment donné, de demander un devis pour le client et de recevoir une proposition commerciale en retour par le fournisseur… Que cette fonction soit effectuée directement dans un e-mail ou dans un RSE qui génère une alerte sous forme d’e-mail…. Il y a bien courriel, à savoir une « lettre » électronique… Pas d’e-mail, pas de business !

La forme change, le besoin demeure.

La question de la communication de l’information

Certains avancent alors qu’il ne s’agit pas de supprimer les e-mails externes, mais uniquement ceux échangés en interne. Mais un compte-rendu de réunion, certes posté dans le RSE, est aussi considéré comme une communication et pas seulement comme un stockage collectif. Un e-mail est nécessaire pour prévenir de sa disponibilité. Sinon comment le récepteur saura-t-il que le document a été produit ? Et qu’il doit le valider ?

On le comprend, ce n’est pas l’e-mail qu’on est de train de tuer, c’est le logiciel d’e-mail qu’on veut transformer ou remplacer. C’est donc un combat industriel avant tout. Et comme je le disais dans une tribune précédente, le logiciel traditionnel risque en effet de disparaître plus vite qu’on ne l’aurait imaginé. Non pas sous la pression des utilisateurs, mais sous celle des vendeurs, Microsoft et IBM en tête. Et c’est une stratégie bien définie qui les amène à effectuer ce mouvement. Pour Microsoft, le but est d’emmener les utilisateurs dans son cloud avec Office 365. Quant à IBM, ce qu’il souhaite, c’est reprendre la main sur l’utilisateur de bout en bout dans les applications métiers.

L’e-mail est mort… vive l’e-mail social !

Alain Garnier

Alain Garnier

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