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Le paradoxe du cloud : réduire les coûts, mais dépenser plus

Par Jacques Cheminat, publié le 08 mars 2018

Une étude montre que l’objectif de réduction des coûts souvent mis en avant pour l’adoption du cloud s se termine en réalité par une augmentation des dépenses dans les infrastructures cloud. La faute à un afflux de consommation et de mauvaise gestion des services cloud.

451 Research a mené une étude sur l’adoption du cloud avec un focus sur les coûts de cette migration. Le cabinet précise dans son introduction que la stratégie cloud ne se décide pas du jour au lendemain et que la réflexion des entrerprises portent sur des besoins métiers : transformation digitale, consolidation du SI, applications en mode SaaS, etc. Mais derrière cette analyse, la notion de coût est toujours sous-jacente. La réduction des coûts est même citée par près de 40% des responsables informatiques. La capacité d’allouer des ressources en fonction de la demande, l’agilité pour le time to market, amélioration de la disponibilité et réduction de management interne, sont les autres éléments de décision.

Selon l’analyse, « la réalité ne correspond pas aux attentes ». Certes, la plupart des entreprises réalisent des économies immédiates après la migration des charges de travail vers le cloud. Cependant, ces économies initiales sont érodées par les « coûts de transformation » correspondant aux coûts de migration des applications. Dans le meilleur des cas, ces coûts sont maîtrisés en nécessitant seulement quelques jours-hommes, mais d’autres cas impliquent de ré-architecturer, voire de reconstruire les applications. Et là, les coûts explosent. Dans le même temps, les coûts d’infrastructures augmentent lentement et sûrement, rappelle l’étude. On pense notamment au stockage et au réseau, souvent oubliés dans la facture finale.

Le paradoxe de Jevons appliqué au cloud

La migration passée, plus de la moitié des DSI considère que le point de tension réside dans le coût du cloud. Pour expliquer ce sentiment, 451 Research parle du « paradoxe de Jevons ». Prenant le nom de l’économiste britannique William Stanley Jevons, ce paradoxe énonce qu’à mesure que les améliorations technologiques augmentent l’efficacité avec laquelle une ressource est employée, la consommation totale de cette ressource peut augmenter au lieu de diminuer.

Adapté au cloud, cela signifie que comme le cloud est une technologie peu coûteuse et facilement accessible, les utilisateurs sont incités à consommer plus. Conséquence, si les coûts unitaires restent bas, les coûts globaux augmentent.

Gouvernance des ressources et management des déchets

Pour éviter les dérapages budgétaires, les entreprises peuvent décider à l’extrême de réinternaliser certains workload dans leurs datacenter. Un cas assez limité, constate le rapport. L’option la plus choisie est la mise en place de règles de gouvernance sur les ressources cloud en priorisant la consommation en fonction des projets ou en déléguant la maîtrise des coûts aux départements métiers. Dans ces cas-là, une majorité de sociétés se sert d’outils tiers pour endiguer les dépenses.

En complément de la question de la gouvernance, Research 451 pointe la question des « déchets » du cloud. En devenant une informatique « utilitaire et flexible », les utilisateurs consomment de la ressource informatique, mais oublie parfois d’arrêter les VM créées, les surdimensionnent ou ne correpondent plus à la nature du projet. Bref, la consommation appelle la surconsommation et donc le surcoût.

 

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