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Cloud

Le serverless en quête d’interopérabilité

Par Jacques Cheminat, publié le 19 février 2018

La mode du serverless se développe au sein des différents fournisseurs de cloud. La CNCF met son grain de sel en prônant une interopérabilité des différentes solutions.

Amazon avait eu du flair en 2014 en lançant son offre Lambda dédiée au serverless. Cette technologie improprement traduite « sans serveur » signifie que les entreprises peuvent placer des applications  dans le cloud sans avoir besoin d’intervenir sur la gestion des serveurs. Les ressources serveurs sont automatiquement provisionnées, ainsi que différentes fonctions de backend (gestion des instances, authentification, base de données, etc.). D’où l’utilisation du terme FaaS (Functions as a service) pour qualifier le serverless ou de BaaS (Backend as a service en recourant à des API tiers). Il y a donc bien encore des serveurs, mais ils sont invisibles. Pour résumer, le serverless permet aux entreprises de construire simplement des plateformes en utilisant exclusivement des services managés.

Les concurrents ont emboîté le pas à AWS en lançant leurs offres serverless : Azure Functions (en 2016) pour Microsoft et Cloud Functions pour Google et même une version Open Source avec OpenWhisk d’Apache, utilisée par IBM Functions. Un marché en plein développement dont le revenu devrait atteindre à 7,7 milliards de dollars d’ici 2021, selon le cabinet Market and Research.

La CNCF prône une interopérabilité volontariste

Face à cette accélération, les questions sur l’interopérabilité commencent à poindre. La Cloud Native Computing Foundation (CNCF) vient de publier un livre blanc sur le serverless. Parmi les participants, on retrouve les principaux acteurs comme Google ou Aamzon. En préambule, Le COO de la Fondation, Chris Aniszczyk estime que « le serverless est l’évolution naturelle du cloud computing ». S’en suit différentes définitions sur le serverless avec la distinction entre FaaS (functions as a service) et BaaS ( backend as a service). On note également plusieurs cas d’usage du serverless, l’Internet des objets (IoT), les chatbot, le backend mobile, etc.

Derrière ce guide autour du serverless, la CNCF s’inquiète d’une absence d’interopérabilité et de standard sur cette technologie. Elle estime que cela peut aboutir à lier les clients à un fournisseur. Le « vendor lock-in » est souvent considéré comme un frein au développement des offres multi-cloud, c’est-à-dire la capacité pour un workload de migrer d’un fournisseur à un autre. Aujourd’hui, le multi-cloud en est à ses prémisses.

Paradoxalement, la CNCF ne prône pas la création d’un standard, mais plutôt la promotion d’un écosystème ouvert par étapes progressives avec la mise en place d’API interopérables et des « engagements » de la part des fournisseurs pour assurer des implémentations technologiques de serverless interopérables. La bonne volonté est donc privilégiée par rapport à la standardisation. La CNCF souligne qu’elle-même proposera des initiatives d’interopérabilité et de portabilité des workload serverless. Elle lance un appel aux membres de la Fondation pour participer, aider et travailler sur des plateformes et des bibliothèques serverless communes.

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