Onestla.tech est un mpouvement politique vent debout contre la réforme des retraites.

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Onestla.tech porte la voix des “travailleurs et travailleuses de la tech”

Par François Jeanne, publié le 02 février 2023

La réforme des retraites réveille les mouvements sociaux et les mouvements politiques. Et bien évidemment, puisque rien n’échappe à la politique, la Tech a aussi ses mouvements. Les grèves mettent un coup de projecteur sur des associations telles que Onestla.tech. L’occasion de revenir sur leur première conférence publique, il y a quelques semaines.

Le mouvement est créé en décembre 2019, lors des manifestations contre la réforme de la retraite (déjà !). Né sur les réseaux sociaux, constitué de développeurs, d’administrateurs systèmes ou de chercheurs, le collectif Onestla.tech entend porter la voix des travailleurs du numérique en France et souhaite « mettre la technologie au service du bien commun ».

Le texte fondateur, un appel à utiliser l’automatisation pour abaisser l’âge de départ à la retraite et réduire le temps de travail, a été signé par plus de 2 000 professionnels du numérique. On peut y lire : « L’automatisation peut être une chance pour l’humanité : elle permet de déléguer aux machines toujours plus de tâches fastidieuses, ingrates, complexes, ennuyeuses ou non épanouissantes….Malheureusement, les monumentales richesses produites par les machines et les programmes développés par les actrices et acteurs du numérique sont accaparées par une poignée de personnes, propriétaires ou actionnaires des multinationales de la tech ou de domaines qui en dépendent toujours plus. »

Le débat est posé et le positionnement politique l’est tout autant

Trois ans plus tard, et alors que la réforme de la retraite est revenue sur le devant de l’actualité, Onestla.tech a cependant élargi son périmètre. Même si, on s’en doute, le mouvement est vent debout contre la réforme et se joint aux mouvements de grève du moment.

En marge de l’événement apidays à Paris, le collectif a ainsi tenu en décembre une conférence pour évoquer ses nouveaux axes de combat. Il s’agit de « promouvoir et développer le logiciel libre, les communs, le web décentralisé et les outils garantissant la confidentialité et l’anonymat », de combattre les discriminations sexistes, racistes et homophobes « encore trop courantes au sein de la tech », de lutter contre « les algorithmes prédateurs » et les BigTech, ou d’utiliser la technologie de manière raisonnée.

Le collectif se propose, in fine, de « bâtir une société écologiste, égalitaire et autogestionnaire dans laquelle la technologie servirait l’émancipation des femmes et des hommes ». Dans ce but, l’automatisation permettrait de travailler moins et mieux tout en gagnant en sobriété énergétique. Parmi les intervenants à la conférence, on trouvait Benjamin Sonntag, cofondateur de La Quadrature du Net dont l’association partage un certain nombre de préoccupations avec Onestla.tech. Pour Hélène Maître-Marchois, cofondatrice d’Onestla.tech, « nous, les travailleurs et les travailleuses de la Tech et du numérique, nous avons le privilège du plein-emploi et des rémunérations hautes… Alors si on ne cherche pas à faire bouger les choses, qui le fera ? ».

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