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Oracle persiste à construire des serveurs dédiés

Par La rédaction, publié le 02 octobre 2012

[Oracle OpenWorld 2012] L’Exadata X3 est la machine la plus puissante du monde pour traiter des bases de données Oracle. Pour y parvenir, elle utilise beaucoup de mémoire et ne sait rien faire d’autre.

A l’heure où tous les fabricants proposent des serveurs ultravirtualisables pour exécuter n’importe quelle fonction, Oracle persiste à lancer une machine qui ne sait faire que de la base de données. « Mais elle le fait mieux que personne », martèle Mark Hurd, le nouveau président d’Oracle, plus spécialement en charge des serveurs et ex-patron de HP. L’Exadata X3, quatrième version de ce serveur vendu avec Oracle Database préinstallé, se veut l’appareil le plus rapide du monde pour lire, écrire, retrouver ou modifier des informations dans une base de données Oracle.

La stratégie très discutable de la niche

Selon le dernier palmarès des ventes de serveurs dans le monde, Oracle ne fait pas partie de ceux qui vendent le plus de machines, mais de ceux qui gagnent le plus d’argent avec. Sa stratégie est de proposer des configurations très haut de gamme sur des niches, tout comme le fait IBM avec ses mainframes ou HP avec ses serveurs Unix.

Reste à savoir si ce calcul est pérenne. Au dernier trimestre, Oracle a vu son chiffre d’affaires s’écrouler de 17,5 % dans le monde et de 22,8% en zone EMEA. Tout comme l’ont fait les branches haut de gamme d’IBM et HP. A la question de savoir combien Oracle a vendu de configurations précédentes d’Exadata, Mark Hurd répond : « nous avons fait des milliers de déploiements… »

Andrew Mendelsohn, en charge des bases de données chez Oracle, avec l’Exadata X3.

A défaut d’évaluation indépendante de la performance, les chiffres donnés par Larry Ellison, la patron d’Oracle, partent un peu dans tous les sens : l’Exadata X3 serait trois fois plus rapide qu’un serveur raccordé au VMax 40K d’EMC, le nec plus ultra des baies de stockage. Il faudrait faire fonctionner en même temps 150 armoires de disques dans une salle informatique pour atteindre le débit de données d’un seul rack Exadata X3…

Il ne s’agit pas tant de puissance de calcul. L’Exadata X3 accède plus vite aux données car il en stocke plus en mémoire ; les composants mémoire sont jusqu’à des milliers de fois plus rapide que les disques durs traditionnels.

La clé : beaucoup de mémoire et de flash

Dans un rack, l’Exadata X3 présente 8 lames serveurs, qui totalisent 4 To de RAM, et 16 processeurs Xeon E5 à 2,9 GHz, soit 128 cœurs en tout. S’y ajoutent 22 To de stockage en flash. Il ne s’agit pas ici de disques SSD, mais de modules d’extension PCI, encore plus rapides. L’ensemble est épaulé par 500 To de disques durs classiques. « Mais l’idée, c’est que vous ne les utilisiez jamais », a lancé Larry Ellison, en expliquant qu’ils n’étaient là qu’au titre de sauvegarde.

Un nouveau logiciel de compression permet de stocker 40 To de données dans les 4 To de mémoire, et 220 To de données dans les 20 To de flash. Selon Mark Hurd, ce logiciel ne ralentit pas les traitements. Mais comme un tel logiciel les ralentit partout ailleurs, il faudra là encore attendre des tests indépendants pour en être certain.

200 000 dollars le ticket d’entrée

L’Exadata X3 s’adresse aux grands comptes. La version complète coûte 1,1 million de dollars, auxquels il faut ajouter 132 000 dollars de support global ou 88 000 dollars de support pour le seul système d’exploitation. Une version d’entrée de gamme, qui ne comprend qu’un huitième des caractéristiques annoncées  (16 cœurs, 512 Go de mémoire, 2,4 To de flash et 54 To de disques), est proposée au prix de 200 000 dollars, soit autant que le précédent Exadata X2 en entrée de gamme. Il faut ajouter à ce prix 24 000 dollars de support global ou 16 000 dollars de support pour l’OS.

Il est à noter que l’on peut monter en gamme avec un simple déblocage par clé logicielle, ce qui laisse supposer que la machine est livrée pleine, mais que l’entreprise ne paie que les tranches qu’elle utilise. Le passage de la version « 1/8ème des caractéristiques à la version 1/4 » coûte 160 000 dollars, plus une extension de 19 200 dollars pour le support.

A terme, Oracle prévoit une version encore plus haut de gamme, avec 64 processeurs. On ignore si ces processeurs auront toujours 16 cœurs. Cette machine coûtera 1,65 million de dollars, plus 198 000 dollars de support. Tous les prix sont disponibles en ligne.

Oracle a publié une vidéo de présentation de l’Exadata X3 par Juan Loaiza, le vice-président d’Oracle en charge des technologies système :

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