Phabuleuses phablettes ?

Mi-smartphone, mi-tablette, la phablette est l’une des tendances majeures du moment dans le monde mobile. Cet hybride a des atouts qui pourraient transformer une niche en norme sur le marché, à la fois pour les usages personnels mais également sur le lieu de travail.

Alors que la taille moyenne des smartphones ne cesse d’augmenter – rappelons-nous que l’écran de l’iPhone originel, de 3,5 pouces, paraissait énorme –, le concept de phablette fait son chemin sur le segment des appareils mobiles dotés d’un écran de 5 à 7 pouces.

Ceci n’est que la réponse à l’évolution, véritablement lancée par l’arrivée d’Apple sur le marché, de l’utilisation des téléphones portables. Ils se transforment en tablettes, leurs propriétaires passant plus de temps à regarder et interagir avec leurs écrans qu’à passer des appels. La donnée semble avoir définitivement pris le pas sur la voix.

Mais si les smartphones « classiques » restent très transportables et connectables, 3G et maintenant 4G aidant, leurs écrans sont un frein, notamment professionnellement quand il s’agit de consulter et plus encore de manipuler de l’information au travers d’applications métier.

D’un autre côté, la lecture d’un e-Book ou d’une vidéo, le surf sur le web ou encore la construction d’un tableur se font de façon confortable depuis une tablette. En revanche, cette dernière souffre d’une connectivité parfois limitée (certains modèles étant uniquement équipés du Wi-Fi). Sa taille nécessite de la tenir à deux mains et de la transporter dans un sac spécifique.

Une niche au confluent du smartphone et de la tablette

La phablette se veut un compromis entre les deux. La taille de son écran est adaptée à la tendance actuelle de développement d’applications toujours plus riches, aux interfaces de plus en plus basées sur les gestes au détriment des boutons. De plus, elle est connectable en 3G-4G et figure donc au catalogue des opérateurs téléphoniques. Elle porte ainsi la promesse du deux-en-un.

Une montée en puissance de la phablette en entreprise

BYOD aidant, les entreprises doivent s’attendre, à très court terme, à un équipement en phablettes de plus en plus important de la part de leurs employés. Si la plupart d’entre elles fonctionnent sous Android, système d’exploitation pris en compte dans la plupart des politiques BYOD en vigueur, il conviendra tout de même d’être vigilant dans la construction des applications métier. Il faudra en effet s’assurer qu’il n’y a pas de fossé entre les utilisateurs dotés de grands écrans confortables leur permettant une ergonomie fluide et les autres, devant se contenter de leurs smartphones classiques.

Par ailleurs, la phablette présente des opportunités dans la gestion de flotte d’entreprise, en évitant ou limitant le double équipement. Elle est particulièrement pertinente pour certaines populations comme les livreurs ou les vendeurs, qui ont besoin d’une certaine robustesse, d’un poids limité et d’une connectivité à toute épreuve, mais également d’un écran légèrement plus grand pour la démonstration, la reconnaissance d’écriture ou une interaction facilitée avec leur appareil, en intérieur comme en extérieur.

La phablette, de par son positionnement, n’est donc pas une mode passagère : ABI Research prévoit ainsi que d’ici à 2015, plus de 200 millions d’unités seront vendues dans le monde. Une part non négligeable de ce nombre sera utilisée sur le lieu de travail, amenant son lot d’opportunités, mais également de contraintes à surveiller.

Jean Pujol

Jean Pujol