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Science & Vie réinvente la monétisation de ses contenus avec les NFTs
Par Marie Varandat, publié le 13 janvier 2023
Surfant sur la vague Web3, Science & Vie réinvente la monétisation de ses contenus et expérimente les NFTs tout en renforçant la fidélité de sa communauté de lecteurs.
La presse écrite en version imprimée n’est pas morte. Mais sa lente érosion depuis 20 ans questionne tous les médias sur leur modèle économique. Les recettes de publicité traditionnelles de la presse en ligne sont fortement challengées – les lecteurs ne cliquent pas ou peu sur les bandeaux publicitaires – et les abonnements numériques payants n’arrivent pas à compenser la perte de revenus.
En quête de nouveaux leviers de croissance, les éditeurs multiplient les initiatives pour trouver de nouvelles stratégies de monétisation des contenus.
Premier magazine mensuel français avec près de 3,5 millions de lecteurs par mois, Science & Vie est une référence incontournable de la vulgarisation scientifique. Comme tous les acteurs du marché des médias, il n’a cessé de se transformer pour adapter son modèle économique à l’ère numérique.
Favoriser l’engagement avec des services exclusifs
Innovant, son dernier projet aborde la monétisation des contenus sous un angle à la fois original et ludique. L’éditeur utilise en effet la technologie des NFT (Non Fungible Token ou jeton non fongible) pour donner naissance à une nouvelle expérience, ainsi que l’explique Eric Thea, responsable du projet au sein du groupe Reworld Media : « Nous sommes partis du constat qu’aujourd’hui les NFT font partie de ces technologies qui changent notre rapport au monde. Les audiences sont de plus en plus nombreuses à se retrouver sur le Web3 dans un espace complémentaire de celui des réseaux sociaux, du site ou du magazine. Dans une volonté permanente d’innovation, il nous a semblé important que Science & Vie soit acteur auprès de ces communautés en leur proposant une expérience inédite ».
En pratique, Science & Vie a fêté ses 110 années d’existence par la création d’un club. Pour y adhérer, les membres doivent acquérir une des 110 cartes émises lors du lancement en novembre dernier. Véritable œuvre d’art numérique, chaque carte est unique et s’inspire d’une ancienne couverture du magazine avec un look vintage très travaillé. Chaque carte matérialise un NFT avec des droits spécifiques associés : abonnement au magazine, accès à des contenus spécifiques et/ou des évènements exclusifs, contacts avec la rédaction, etc.

Un modèle économique innovant au format NFT
« Ces cartes ne remplacent pas nos offres existantes, telles que l’abonnement classique », explique Eric Thea. « Notre objectif est plutôt d’enrichir notre offre de services en proposant une expérience différente. Les notions d’exclusivité et de communauté sont des éléments clefs de notre projet avec en tâche de fond un modèle économique basé sur la loi de l’offre et de la demande ».
De fait, le modèle adopté par Science & Vie rappelle forcément celui des cartes Panini de notre enfance, exception faite de la notion de collection, ou encore celui de Sorare qui utilise également les NFTs pour réinventer la collection de cartes virtuelle de footballeurs.
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Proposée en édition limitée, chaque carte est unique tant du point de vue graphique que des droits associés. Certaines sont plus rares que d’autres (le niveau de rareté étant indiqué en bas à droite). Chaque lecteur peut acheter une carte pour bénéficier des expériences et contenus associés mais peut aussi la revendre, voire la mettre aux enchères quand il le souhaite.
« Avec ce projet, nous voulions créer une communauté, favoriser l‘engagement et mettre en avant la notion d’exclusivité tout en captant une nouvelle audience », précise Eric Thea. « Les NFTs se sont rapidement imposés comme une évidence. A posteriori, nous avons aussi constaté que l’adoption de cette technologie a permis de toucher les nouvelles générations : une partie des membres du club sont des jeunes qui ne connaissaient pas forcément le magazine mais qui avaient une appétence pour les NFTs ».
Une plateforme NFT en mode SaaS et No-Code
Pour mener à bien son projet, Science & Vie s’est appuyé sur l’expertise et la plateforme d’Eniblock (anciennement Blockchain Xdev), filiale de The Blockchain Group. La société propose une solution tout en un en mode SaaS pour créer et gérer une place de marché de NFT sur laquelle le magazine s’est appuyé pour générer ses 110 cartes de membres et les commercialiser en euros, « ce qui permet à tous de pouvoir acheter une carte sans devoir rentrer dans la complexité de payer en crypto monnaie », souligne Xavier Latil, CEO de The Blockchain Group.

Inspirée de concepts anciens (les cartes à collectionner) mais totalement remis au goût du jour par les NFTs et le numérique, l’approche de Science & Vie est originale et audacieuse. Elle a de quoi inspiré bien des DSI d’autant qu’elle s’appuie sur des technologies nouvelles mais aisées à mettre en œuvre grâce à la plateforme en mode SaaS développée par Eniblock. Cette dernière permet de lancer une marketplace NFT entièrement personnalisée pour aisément créer, déposer et échanger facilement des actifs numériques exclusifs.
« Les développements ont été réalisés par Eniblock sur la base de notre charte graphique et des besoins définis en amont, du parcours client que nous souhaitions, etc. souligne Eric Thea. Nous sommes satisfaits des premiers résultats du projet : une nouvelle audience nous a rejoints et nous avons aussi pu accompagner certains lecteurs fidèles vers l’achat de leur premier NFT ».
Discret sur le nombre de cartes déjà vendues, le responsable du projet Science & Vie du groupe Reworld Media indique toutefois que « d’autres projets reposant sur les NFTs vont voir le jour au sein du groupe Reworld Media (Marmiton, Melty etc…) ». Preuve que le modèle économique doit fonctionner …
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