Gouvernance

Souveraineté : Les acteurs français de la cyber répondent présents

Par Alain Clapaud, publié le 06 novembre 2025

À côté des géants américains tels que Fortinet, Palo Alto ou CrowdStrike, des Israéliens comme Check Point ou Wiz, la France dispose d’un portefeuille complet de solutions de sécurité souveraine. Et d’un écosystème qui les tire vers le haut.

Dans la quête de la souveraineté, la cybersécurité est en première ligne. Pour prétendre à une certaine indépendance et garder la maîtrise sur ses données, une entreprise doit s’appuyer sur des solutions de sécurité ellesmêmes souveraines. C’est d’autant plus vrai que la tendance forte du secteur est d’aller vers une plateformisation des solutions, avec toujours plus de briques de sécurité hébergées dans le cloud.

Un écosystème cyber extrêmement dynamique

À l’ombre des géants français de la cyber que sont Orange Cyberdefense, Capgemini, Atos, Thales et Airbus Protect, il existe un écosystème extrêmement dynamique d’éditeurs qui proposent de multiples solutions de sécurité. Un acteur symbolise en France cette quête de souveraineté dans la cyber, Hexatrust. L’association compte plus de 120 membres qui proposent des solutions souveraines sur un large éventail allant, par exemple, depuis l’anti-DDOS à la sécurité DNS chez 6cure jusqu’à la plateforme de pentesting et de bug bounty de Yogosha. « Hexatrust incarne la cybersécurité française et européenne », résume Jean- Noël De Galzain, son président, qui plaide depuis des années pour cette souveraineté technologique. Lors de la dernière édition du salon InCyber Forum, il a dévoilé le service HexaDiag afin de naviguer parmi les nombreuses solutions cyber proposées par ses membres en fonction d’un besoin. « Nous avons conçu ce service en ligne avec les membres d’Hexatrust pour toutes les PME et collectivités locales qui ont besoin de s’équiper. Nous sommes là pour aider ces acteurs à mettre le pied à l’étrier. »

Des solutions reconnues par Gartner

Illustration de ce succès de la cyber « à la française », Gatewatcher, l’éditeur d’une solution basée sur l’intelligence artificielle pour détecter les attaques dans les flux réseaux, figure dans le Magic Quadrant du Gartner relatif aux solutions NDR (Network Detection and Response). « Nous sommes nés en tant que solution souveraine afin de répondre aux besoins des entreprises soumises à la LPM (Lois de programmation militaire de 2013/2019), retrace Pierre Guiho, son product manager. Depuis, nous avons connu une forte expansion internationale avec des clients soucieux de maîtriser leurs données. Nous pouvons leur proposer un hébergement on-premise sans perte de fonctionnalités et, pour ceux qui optent pour le SaaS, nous avons notre propre infrastructure technique, nos propres serveurs qui ne sont pas hébergés chez un hyperscaler, sans risque de fuite de données. »

Mais toujours aussi fragmentées

Les acteurs français ont beau, pour beaucoup d’entre eux, être à l’état de l’art de la technologie, voire précurseurs pour certains, ils restent pourtant essentiellement des acteurs de niche. Les géants de la cyber américains ou israéliens intègrent certes leurs solutions au sein de leurs plateformes, mais en option… Car aucun éditeur français ne semble vouloir ou pouvoir embrayer sur cette stratégie de plateformisation. Ils préfèrent miser sur une stratégie d’écosystème, à l’image de ce que propose le consortium Open XDR Platform : « Il s’agit indéniablement d’un moteur de croissance pour nous. Toutes les parties prenantes de cette initiative bénéficient d’une dynamique commune. De plus en plus de clients s’équipent du triptyque Sekoia.io pour le XDR, Harfang pour la protection EDR et Gatewatcher pour le réseau », explique Pierre Guiho. Et pour cause : les équipes des éditeurs travaillent ensemble et proposent des intégrations natives entre leurs produits. « Ce sont des gains à la fois sur la mise en oeuvre opérationnelle des solutions et en termes de détection. »

Résultat, alors que l’environnement économique s’est notoirement durci pour les start-up françaises ces derniers mois, l’écosystème cyber continue de croître. Selon le radar des start-up cyber françaises de Wavestone, celui-ci en comptait 179 en 2025, dont 43 nouvelles, et 46 scale-up, soit quatre de plus depuis 2024. Et même si la France ne compte pas d’éditeur généraliste de classe mondiale, elle reste une terre fertile d’innovation pour la cyber.

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