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SSII : atout majeur ou maillon faible de l’économie numérique ?

Par La rédaction, publié le 26 février 2013

C’est la question épineuse que s’est posée l’institut G9+ la semaine dernière. Voici une synthèse des échanges, ainsi que la vidéo de rattrapage et le fil Twitter de ce débat, ô combien sensible.

Avec des leaders européens comme Atos, Capgemini ou Steria, les SSII constituent un des piliers de notre économie numérique. A l’origine des trois quarts des offres d’emploi dans le secteur IT, les sociétés de services sont de loin les plus grands employeurs d’informaticiens.

Pour autant, le marché montre des signes de faiblesse avec une croissance en berne, la menace des SSII indiennes, la pression tarifaire des grands clients, les ruptures du modèle économique traditionnel due au Saas (Software as a Service), la sous-valorisation boursière,  etc.

Non, cette locomotive du numérique français ne s’est pas transformée en tortillard, reconnaissent les intervenants de la conférence organisée la semaine dernière par l’institut G9+ et qui avait pour thème « Les SSII : atout majeur ou maillon faible de notre économie numérique ? »

Dans l’époque charnière que nous traversons, les SSII s’adaptent à la « transformation digitale » sous les coups de boutoir du cloud, de la mobilité, du big data. Elles sont aussi à la recherche de nouveaux équilibres, les frontières s’estompent entre les acteurs, les services et les produits.

Entre industrialisation et innovation

PDG de Capgemini, Paul Hermelin, a vanté le « génie français du service » et annoncé que « le défi du futur se trouve du côté des solutions », entre industrialisation et innovation. D’un côté, il faut accompagner la professionnalisation du métier via des centres de services, des méthodes et des outils, pour viser à la compétitivité des coûts face à la massification des achats. De l’autre, les SSII doivent saisir l’opportunité d’être partenaires de grands comptes en attente de propositions sur l’axe innovation.

En plus de l’industrialisation, Vincent Rouaix, PDG de GFI, parie sur la proximité, facteur de croissance pour les acteurs locaux de taille moyenne, à l’heure du « reshore » – à savoir le retour de l’offshore vers les pays développés – et de la verticalisation métier. Une façon de « se positionner comme intégrateur de PME innovantes qui n’ont pas accès au marché ».

A l’inverse, pour Véronique Durand-Charlot, DSI de GDF Suez, la prime à la taille reste la force d’industrialisation des grosses SSII face aux grands projets de refonte des systèmes d’information. Or les grosses SSII ont du mal à innover, freinées par leur propre héritage.

Quant aux PME-TPE du service, terreau d’innovation, elles manquent de visibilité, estime Marie Prat, coprésidente du syndicat professionnel Cinov-IT (ex CICF). Pourquoi pas aussi un Small Business Act à la française ? Si le débat a fait sauter le mythe des prédateurs indiens, de nouveaux concurrents arrivent. Des Dell, Xerox, Manpower, rejoints par les filiales de grandes entreprises utilisatrices, comme Sinovia du groupe GDF Suez.

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