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Participer à la construction d’un monde meilleur grâce au collaboratif

Par La rédaction, publié le 10 décembre 2012

Dans un monde en crise et inégalitaire, les réseaux sociaux constituent une opportunité sans précédent de résoudre les problèmes de manière collective. Il est temps que les entreprises, et les acteurs publics en aient conscience.

« Internet est ce que les Hommes ont inventé de mieux pour se sauver eux-mêmes. » Je ne sais plus où j’ai lu ou entendu cette phrase, mais je trouve qu’elle prend de plus en plus de sens. Nous entendons partout parler de crises, des crises de plus grande ampleur et plus violentes chaque fois. Nous entendons parler d’écarts qui se creusent entre riches et pauvres. Nous lisons les désordres environnementaux que nos activités ont créés et des conséquences aujourd’hui visibles de nos modes de consommation. Les Hommes ont collectivement créés des crises d’une complexité sans précédent et leur capacité à les résoudre à travers les organisations actuelles est soumise à rude épreuve.

La résolution des crises viendra des hommes « d’en bas »

Au même titre que l’organisation et les méthodes des entreprises ne sont plus adaptées au monde d’aujourd’hui, l’organisation des Etats ne le semble pas plus pour résoudre les crises que nous traversons.

Les crises ont un point commun : elles bousculent nos repères, elles nous appellent à revoir nos modèles, réviser nos certitudes, changer nos façon de regarder les choses. La résolution des crises les plus graves vient rarement « d’en haut ». Elle passe le plus souvent par la générosité, l’imagination et le courage des hommes qui y font face.

Le monde est un désordre en construction, par nature. Deux facteurs viennent l’amplifier : la mondialisation et les nouvelles technologies. J’ai peu d’espoir dans la capacité des Etats à réguler ce désordre et résoudre des crises qu’elles ont, pour la plupart, alimentées par leurs décisions depuisdes décennies. Si d’apparence nous vivons mieux et plus longtemps, dans un environnement que nous tentons de rendre plus favorable, il suffit de faire quelques heures de transport pour s’apercevoir que les bulles que nous nous sommes créées ne résisteront pas longtemps à des déséquilibres qui vont en s’accentuant.

J’ai peu d’espoir dans les Etats mais j’ai confiance dans l’Homme, son génie et ses valeurs. Cette confiance se nourrit d’une intuition que le monde compte une majorité de personnes désireuses de vivre dans un monde meilleur.

Les médias sociaux, soutient des révolutions arabes

Les technologies ont été jusqu’à présent le privilège des Etats les plus développés, synonyme de pouvoir et de puissance. La maîtrise et le développement des technologies ont permis aux grandes nations de gagner leur indépendance et leur place dans le rang des nations les plus riches. Parmi ces technologies, l’informatique et plus récemment internet ont joué un rôle majeur ces cinquante dernières années. Et la donne ne cesse de changer au fur et à mesure que ces technologies deviennent accessibles, de moins en moins chères et finalement banalisées. Déjà, le nombre de téléphones mobiles a dépassé celui des ordinateurs portables, et ces technologies sont de plus en plus connectées au réseau. Ce tissu technologique préfigure le socle nécessaire pour les révolutions à venir.

Il y a deux ans, le monde a découvert la puissance des médias sociaux à l’occasion des révolutions arabes. Ce qui paraissait encore impossible quelques années auparavant est devenu une réalité. Internet et les médias sociaux ont permis à un peuple de se lever, de s’organiser et de prendre son destin en main. Lorsque les révolutions arabes ont éclatées, j’y ai vu le premier signe réellement visible de la prise de pouvoir des hommes. Ce n’est que le début.

Le social business : être utile aux autres

Si Internet et les nouvelles technologies ont accélérés les crises, elles permettront tout autant d’accélérer leur résolution. Internet a levé les contraintes de temps et d’espace. Internet permet aujourd’hui l’émergence d’une intelligence collective, nourrie en permanence des contributions de celles et ceux qui la compose, accélérée et amplifiée par la diffusion en temps réel des informations au sein du réseau. Ce contexte nouveau, demain accessible au plus grand nombre, est une chance pour le monde et pour toutes celles et ceux qui veulent apporter une contribution utile aux hommes.

C’est dans cet état d’esprit que j’aborde les années à venir, convaincu de la puissance des modèles collaboratifs pour résoudre des situations de plus en plus complexes. Le social business, c’est être utile aux autres. C’est construire de la valeur à travers des relations plus fortes, plus nombreuses et nourries en continues. Nous autres, acteurs, qui mettons en œuvre les supports de ces nouvelles interactions, avons la chance de nous inscrire dans cette évolution des organisations en écosystèmes, en réseaux et de participer à leurs futurs succès. C’est réellement une chance mais aussi une grande responsabilité.

Dans les mois et les années à venir, travailler de façon collaborative à plus ou moins grande échelle sera devenu une évidence. Les plates-formes supports associées deviendront des applications essentielles pour la réussite des projets. En autorisant à la fois des interactions internes et externes, en facilitant la participation inter et intracommunautés, ces dispositifs vont permettre à ces organisations d’adresser et de développer leur écosystème et de rayonner plus largement. Parce que la notion de sens va prendre de plus en plus d’intérêt et d’importance dans nos choix individuels et collectifs, nous pouvons raisonnablement penser que les écosystèmes les plus performants seront demain ceux qui apporteront la proposition de valeur la plus intéressante pour l’ensemble de ses membres. Ceux-là réussiront et se développeront plus vite que les autres pour une raison simple : c’est tout leur écosystème qui participera à leur réussite parce que chacun trouvera son compte à la réussite de l’ensemble. Cette idée m’enthousiasme !

En cette fin d’année où il est coutume de formuler ses projections et ses vœux pour l’année à venir, je forme le vœu que les organisations, entreprises, associations, acteurs publics, prennent conscience que les réseaux sociaux constituent une chance et une opportunité sans précédent et d’une certaine façon l’opportunité de participer à la construction d’un monde meilleur.

 

Philippe Pinault

Philippe Pinault

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