Green IT
Ikkan veut diviser par 2 l’empreinte environnementale des terminaux
Par Alain Clapaud, publié le 02 janvier 2024
Sachant que 80 % des émissions CO2 d’un laptop sont émis au moment de sa fabrication, Ikkan milite pour des PC durables de conception entièrement modulaire et interchangeable.
Spin-off de Fortify, éditeur spécialisé en solutions RH, Ikkan est une entreprise à mission dont la vocation est de réduire l’empreinte environnementale du numérique. Ses fondateurs ont choisi de s’attaquer à un aspect crucial des émissions carbone de l’IT : la fabrication des terminaux portables. « On oublie souvent que l’empreinte du numérique est issue à 80 % de la fabrication du matériel, rappelle Vincent Guerry, cofondateur de la start-up. Notre position est d’aller vers une économie de l’usage et proposer des solutions concernant le matériel informatique. Actuellement, la seule alternative possible à l’achat du neuf, c’est le reconditionné. Il peut représenter 10, 20, voire 30 % du parc informatique d’une entreprise, mais nous estimons que ce marché de l’occasion n’est pas une solution viable sur le long terme. » Car outre le problème d’obsolescence et de performance de ces matériels, il est dépendant de celui du neuf, avec des machines de trois à cinq ans d’âge, ce qui ne résout que partiellement le problème des émissions de CO2. « Le reconditionné pose aussi un problème d’acceptabilité, car la présence de matériels d’occasion peut donner l’impression que l’entreprise ne se porte pas bien ou que les collaborateurs sont mal considérés », ajoute Vincent Guerry.
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Ikkan estime avoir trouvé la solution avec du matériel éco-conçu qui n’a plus une durée de vie limitée ni d’obsolescence prévue : de conception totalement modulaire, il est réparable par simple échange de modules et peut être remis à neuf à l’infini. « Dans un matériel reconditionné, on peut remplacer la batterie, la mémoire, le SSD, mais on ne peut pas agir sur les composants soudés. Avec notre approche, on peut intervenir sur tout. Le matériel conçu par notre partenaire [taïwanais, NDLR] peut être intégralement démonté et remonté. Ainsi, nous réduisons le besoin de pièces neuves grâce à l’allongement de leur durée d’utilisation, et nous divisons par deux l’empreinte environnementale du terminal. »
Le matériel sera mis à disposition des entreprises en leasing de trois ans à l’issue duquel la machine retourne dans les ateliers d’Ikkan où elle est révisée et les modules obsolescents sont remplacés par des composants plus modernes. « Nous allons remplacer les pièces d’usure, certaines pièces de performance. Nous estimons qu’en changeant de 10 à 20 % des pièces, la machine peut repartir sur trois années d’utilisation. »
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En parallèle à cette offre matérielle, Ikkan a développé une plateforme de gestion de flotte de terminaux. Celle-ci prend en charge le onboarding / offboarding des nouvelles machines, la gestion des éventuelles pannes et permet de visualiser en temps réel l’empreinte environnementale du parc.
L’approche d’Ikkan est en test
Depuis mai 2023, les early adopters peuvent tester l’approche Ikkan, généralement via quelques unités au sein des DSI et auprès de collaborateurs volontaires. « En fin d’année, nous espérons que ces expérimentations s’élargissent à l’échelle d’équipes et de business units. Les vrais volumes arriveront pour 2024 dès que nos machines auront été référencées par les acheteurs. » Ikkan vise en priorité le marché des entreprises au-delà de 50 postes et jusqu’à 3 000, mais aussi celui des sociétés de conseil spécialisées dans l’environnement qui constitueront son cheval de Troie auprès des grands comptes et de leurs filiales.
LE PITCH
Vincent Guerry
Cofondateur d’Ikkan
« Nous nous inspirons du modèle de l’aéronautique, avec des remplacements de pièces planifiés en fonction du nombre d’heures de vol. Il ne s’agit plus de matériels d’occasion, mais de matériels durables. »
L’ENTREPRISE
CRÉATION : 2023
SIÈGE : Lyon
EFFECTIF : 4 collaborateurs
FINANCEMENT : Fortify, UI Investissement
RÉFÉRENCES : Early adopters uniquement
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