Gouvernance
Sébastien Déon (CD Meurthe-et-Moselle) : « La volonté d’entreprendre ne s’arrête pas aux portes du secteur public »
Par Laurent Delattre, publié le 10 janvier 2025
De la formation en informatique à la direction stratégique des systèmes d’information, Sébastien Déon incarne une vision à la fois humaniste et pragmatique du numérique. Portrait d’un DSI, technophile passionné mais aussi leader collaboratif, engagé dans l’innovation et la transformation des organisations au service des usagers.
Portrait de Sébastien Déon, DSI du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle
Je voulais des études courtes, pour travailler vite… Finalement, Sébastien Déon aura plutôt joué les prolongations, lui l’amateur de sports qui avait un temps imaginé devenir professeur d’EPS. Un DUT en informatique de gestion, un titre d’ingénieur de l’ESI et même un DESS en administration des entreprises, la liste s’est bien allongée.
Il commence du coup véritablement sa carrière en 1993, dans une structure lorraine du ministère de l’Agriculture, comme formateur. Il forme plusieurs milliers de personnes à l’informatique et à l’Internet qui arrive… « J’aime bien explorer de nouvelles pistes », se justifie-t-il.
Entreprendre aussi. Cela explique certainement qu’il parte alors dans une ESN, pour y mener des projets autour de Citrix et avoir une première expérience du management. « J’étais jeune alors. Je sais désormais qu’il faut du temps pour prendre de l’épaisseur dans ce rôle, acquérir du leadership, savoir se vendre et convaincre auprès d’une hiérarchie, de clients, d’usagers ou de collaborateurs. »
Il va construire ensuite cette légitimité chez un éditeur de logiciels santé, où il exerce différents rôles tant sur le versant technique – ADSL et open source au début des années 2000, cloud et cybersécurité ensuite – que sur celui de l’animation des équipes.
Il enchaîne chez un hébergeur de données de santé, pour lequel il structure l’offre de santé et mène à bien l’obtention des certifications HDS et ISO 27001.
En 2021, il accepte le poste de DSI au Conseil départemental de Meurthe et Moselle, toujours dans sa chère Lorraine. « Je suis revenu dans le secteur public avec l’idée de pouvoir redonner ce que j’avais reçu lors de mon parcours », explique-t-il.
Au sein de sa DSI (50 personnes sur les 3 000 agents que compte la collectivité), il n’a jamais le temps de s’ennuyer. « Les sujets sont variés, il y a une dimension politique toujours présente et le DSI passe beaucoup de temps à rassurer sur le bon fonctionnement des systèmes d’information. »
Mais s’il estime que c’est bien son rôle d’intervenir quand le navire tangue, en temps normal, il fait confiance à ses équipes pour garantir le MCO. « Cela laisse du temps pour aller vers les métiers, et remplir l’autre partie de la mission, celle de faire progresser le SI. »
Trois projets en particulier lui tiennent à cœur aujourd’hui : l’urbanisation du SI social en mode usager-centric, la cybersécurité et l’intégration de l’IA dans les processus métiers. Des chantiers qui se répondent et se complètent parfois. Et qui nourrissent aussi sa soif jamais démentie d’aller de l’avant.
Un projet
Avec mon homologue du département des Hautes- Alpes, nous sommes à l’origine d’une centrale d’achats de solutions et services numériques et télécoms destinés aux collectivités territoriales et bailleurs sociaux. La Canut, c’est son nom, connaît déjà un grand succès.
Une conviction
Un DSI n’a pas besoin d’expliquer aux experts de son équipe ce qu’ils doivent faire. Ils le savent mieux que lui et c’est très bien ainsi. Il n’y a pas à avoir de problème d’ego.
Une vision du rôle de la DSI
C’est mon rôle d’animer ces équipes d’experts, de faire éclore les talents par la formation notamment, et de montrer le but à atteindre en commun. Je ne suis pas pour les héros solitaires qui travaillent à part.
Une bonne pratique
Le parangonnage, où l’art de s’inspirer des réussites chez les autres pour mener à bien ses propres projets, y compris en envisageant des mutualisations très pertinentes dans le secteur public.
Un livre qui vous a marqué récemment
L’alchimiste de Paulo Coehlo, pour ce parcours du berger qui croit en la force du destin, qui compte sur sa volonté avant de dépendre de celle des autres. Comme lui, je pense que la vie est longue, faite de nombreux choix et donc d’autant d’opportunités.
Parcours de
Sébastien Déon
Depuis 2023 :
Cofondateur et administrateur de la Canut (Centrale d’Achat du Numérique et des Télécoms)
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Depuis 2022 :
Directeur des systèmes d’information du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle
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2017 – 2022 :
Directeur des offres e-santé pour Adista
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2003 – 2017 :
Chez Pharmagest Inter@ctive, successivement ingénieur réseaux et télécom, responsable réseaux et télécom (2006), directeur du pôle DSI (2008) puis directeur du pôle architecture logicielle (2014)
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1999 – 2003 :
Pour RMI Informatique, responsable des opérations IT
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1993 – 1999 :
Responsable informatique au ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation
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FORMATION
Ingénieur diplômé de l’École Supérieure d’Informatique (ESI, 1991)
DESS Administration des entreprises (IAE Nancy, 1993)
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