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Biogaran ajoute la corde low-code à son arc pour ses développements

Par Charlotte Mauger, publié le 26 février 2025

Décidée à jouer la carte des applications SaaS, l’entreprise pharmaceutique Biogaran a tout de même dû imaginer avec le low-code une voie complémentaire pour répondre à ses besoins et soutenir sa capacité d’innovation. La solution d’Outsystems complète aussi des applications plus structurantes.

Il y a trois ans, l’entreprise pharmaceutique française Biogaran a adopté le low-code pour accompagner sa transition vers le modèle SaaS dans un contexte de fin de l’ère on-premise. « Le mode SaaS nous permet d’aller chercher des composants standards sur des étagères pour répondre rapidement aux enjeux stratégiques », explique Frédéric Riou, DSI de Biogaran. Ce modèle propose des solutions rapidement configurables, conformes aux attentes et aux besoins des utilisateurs sans nécessiter de phases de développement prolongées.

Toutefois, le mode SaaS a ses limites : la dépendance aux solutions existantes sur le marché. « Or nous voulons garder la capacité d’être innovants et de développer des outils qui ne sont pas proposés par nos concurrents », explique Frédéric Riou.
Cette ambition a conduit l’entreprise pharmaceutique à explorer une autre voie, celle des plateformes low-code et no-code. Ces dernières rendent possible la création d’une application sur le principe du glisser-déposer et sans besoin de la coder. Après une rapide analyse des solutions du marché, Biogaran s’est tourné vers OutSystems. « Nous nous sommes très vite rendu compte que cet éditeur était un acteur majeur et mature. En plus, c’est une société européenne, ce qui avait de l’importance pour nous », précise le DSI.

La sécurité est une préoccupation importante des DSI face à ces plateformes de low-code/no-code. Mais Frédéric Riou a pu très vite se rassurer grâce aux certifications ISO 27017 et ISO 27018 obtenues par son fournisseur. « Ces référentiels internationaux nous apportent des garanties. Et même si OutSystems n’est pas qualifié pour les applications pharmaceutiques, ce n’est pas un point essentiel car sa solution n’a pas vocation à traiter de la donnée patient », précise-t-il.

Contrairement à de nombreuses situations où les outils low-code sont introduits dans l’urgence, pour répondre à une accumulation de demandes de développement des utilisateurs non satisfaites, leur mise en place chez Biogaran s’est faite par anticipation des futurs besoins métiers. Cette démarche proactive a permis au DSI de commencer par interconnecter l’outil avec le système d’information en s’aidant d’experts de la solution et en amont des premiers cas d’usage. « J’ai vraiment pris le temps nécessaire pour cette interconnexion entre nos différentes plateformes et ainsi pouvoir ensuite facilement délivrer les premières applications », se rappelle Frédéric Riou. Six mois après la signature du contrat avec OutSystems, la DSI était prête à l’utiliser : « Une fois nos équipes informées de ce nouveau service, nous avons été très vite sollicités. »

C’est une application imaginée par des commerciaux pour aider à la comparaison de son offre face à sa concurrence, qui a permis à la DSI de Biogaran d’inaugurer sa démarche low-code avec les métiers.

Pour encourager ces demandes et les progrès qu’elles suggèrent, un canal en « circuit court » a été mis en place pour recueillir les idées des collaborateurs : « Le low-code va de pair avec l’innovation, donc si la DSI reste dans son bureau, cela ne peut pas marcher. Nous devions créer la tuyauterie adaptée pour que les métiers puissent nous transmettre leurs idées. »

L’un des premiers cas d’usage illustre cette dimension d’innovation. « Un de nos directeurs régionaux nous a sollicités pour mettre en place une application destinée à accompagner notre offre commerciale sur le terrain », explique Frédéric Riou. Son idée ? Créer un outil qui permet de comparer l’offre commerciale de Biogaran à celle de la concurrence. Un prototype de l’application a été conçu en quatre jours puis testé par des pharmaciens volontaires, avant d’entrer en phase de développement – réalisé avec un partenaire expert de la plateforme OutSystems. De l’idée au produit final fonctionnel, seulement huit semaines se sont écoulées, un processus au moins deux fois plus rapide qu’un circuit de développement classique.
Et désormais l’application est déployée sur les tablettes des 150 commerciaux de Biogaran. Des économies sont aussi au rendez-vous grâce à la qualité du code produit par l’outil, dépourvu d’erreurs.

Frédéric Riou

DSI de Biogaran

« Nous pouvons paramétrer une solution au fur et à mesure, en intégrant l’utilisateur final dans la démarche. Cela est rendu possible car le low-code permet de tester des idées très rapidement. »

Après ces premiers développements qui concernaient des applications en interne simples, très vite les projets ont pris de l’ampleur. « L’outil permet également de répondre à des besoins plus structurants pour l’entreprise », lance Frédéric Riou. Pour preuve, l’entreprise pharmaceutique l’utilise actuellement pour refondre le logiciel CRM de ses commerciaux, afin de mieux répondre aux spécificités du marché du médicament générique en France.
Comme le low-code permet de tester rapidement en cours de développement et rend facile sa modification en fonction du retour des utilisateurs finaux, l’application peut être co-construite avec les commerciaux. « Nous pouvons paramétrer une solution au fur et à mesure, en impliquant l’utilisateur final dans la démarche. C’est vraiment l’aboutissement de la démarche agile », ajoute Frédéric Riou.

Au moment de son adoption, le lowcode était considéré comme un outil supplémentaire pour le développement chez Biogaran, mais il a pris une place de choix et son usage est désormais régulier : « Il n’y a pas un mois qui passe sans que je l’utilise. »
Il permet également de rationaliser l’offre technique de la DSI, en évitant la multiplication des outils. Et Frédéric Riou de conclure : « L’outil s’aligne très bien avec ma conviction : une des missions du DSI est de prouver que la technologie est en capacité d’améliorer la performance de l’entreprise dans la réussite de la mission qui est la sienne. »


Et maintenant, l’IA ?

Frédéric Riou suit l’évolution, du low-code notamment, vers l’IA avec intérêt. « C’est vraiment “le” sujet et je suis convaincu que cela va changer pas mal de choses. Nous sommes curieux de voir comment cela va se mettre en place dans la plateforme d’OutSystems. »
L’éditeur a en effet annoncé en octobre un nouvel outil, Mentor, qui utilisera l’IA pour créer une application, la modifier ou l’analyser.

Le DSI de Biogaran imagine déjà comment l’intelligence artificielle pourrait servir dans des domaines comme la relation client, la chaîne d’approvisionnement ou les services financiers. « En relation client, il y a beaucoup de données, or l’IA permet de comprendre des contextes ou des questions, de les traiter et d’apporter une réponse en langage naturel. »
Cette analyse automatisée aidera les commerciaux à comprendre les caractéristiques de chaque officine pour mieux répondre à leurs besoins. « L’IA va libérer du temps sur certaines tâches et permettre de transférer de l’énergie sur celles qui comptent le plus dans une relation client de qualité », espère-t-il.


Le projet en chiffres

8 semaines pour créer un comparateur commercial

2 fois moins de temps pour développer les solutions

L’entreprise Biogaran

Activité : Secteur pharmaceutique
Effectif : 240 collaborateurs
CA       : 1 002 M€


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