

Gouvernance
Chaîne sans déforestation : PME, êtes-vous prêtes pour l’EUDR ?
Par La rédaction, publié le 02 juillet 2025
À six mois de l’entrée en vigueur de l’EUDR, les PME européennes doivent prouver, données géospatiales à l’appui, que chaque cargaison de soja, cacao ou bois est exempte de déforestation post-2020. L’EUDR obligent les PME à cartographier toute matière première jusqu’à sa parcelle d’origine. Seule une stratégie de traçabilité numérique et de vérification documentaire continue permet de répondre aux exigences réglementaires croissantes. Sans une diligence raisonnable automatisée et documentée dans TRACES, sanctions et blocage douanier deviendront vite une douloureuse réalité.
De Vincent Canu, Country Manager, Osapiens France
À partir du 30 décembre 2025, l’Union européenne, dans le cadre de l’EUDR, veillera à ce que tous les produits entrant sur son marché ne proviennent pas de terres déforestées.
Bien que les obligations de reporting prévues par la CSRD et la CSDDD aient été reportées en raison de la mesure « stop-the-clock », le compte à rebours pour l’EUDR suit son cours. En effet, à partir de la date d’entrée en vigueur toute entreprise qui importe des produits sur le marché de l’UE ou qui les exporte depuis l’UE doit démontrer que ces derniers ne proviennent pas de terres récemment déboisées et ne causent pas de dégradation forestière.
Un règlement majeur pour les entreprises de l’Union européenne, qui seront impactées à différentes échelles selon leur taille, leur chaîne d’approvisionnement ou encore leur secteur d’activité. Bien que les PME bénéficient d’un délai d’introduction plus long ce règlement implique une connaissance du texte et des conséquences en cas de non-conformité qui doit être évaluée au plus tôt par les entreprises pour mettre à disposition le capital financier, humain et de temps nécessaire. Alors, pourquoi se préparer à l’EUDR dès maintenant ?
L’EUDR : entre exigences réglementaires et risques accrus pour les PME
Le règlement de l’Union européenne sur la déforestation (EUDR) a pour vocation de garantir que le soja, le bœuf, l’huile de palme, le bois, le cacao, le café et le caoutchouc – tous des facteurs majeurs de déforestation dans le monde – n’entreront plus sur les marchés de l’UE s’ils proviennent de zones déforestées à partir de 2026. Il y a quelques jours, la commission européenne a notamment précisé les obligations que les entreprises vont devoir respecter avec la publication de nouveaux documents d’orientation et un projet d’acte délégué. Pour les PME, qui bénéficient d’un délai légèrement plus long de mise en conformité puisqu’il s’étend jusqu’au 30 juin 2026, les exigences liées à l’EUDR peuvent devenir un tournant majeur de leur activité.
La première étape de cette transformation est le processus de diligence raisonnable, qui est obligatoire, et va impliquer de nombreuses actions pour les PME avec notamment une évaluation de la déforestation (pour les terres déboisées après le 31 décembre 2020, le produit n’est pas autorisé sur le marché de l’UE). L’objectif avec cette évaluation c’est de proposer une traçabilité complète des produits, en s’assurant notamment que les fournisseurs respectent la législation locale, y compris celles relatives au droit du travail et aux droits fonciers ; et soit en mesure de fournir la documentation nécessaire pour la réalisation des rapports de conformité, qui seront soumis au système TRACES de l’UE. Les entreprises vont devoir non seulement fournir des preuves géographiques jusqu’à la source des matières premières, mais aussi s’assurer que leurs fournisseurs respectent les exigences de l’EUDR. Alors, comment entreprendre le changement dès maintenant ?
Conformité avec le règlement EUDR : quelle approche adopter ?
L’EUDR pose des défis considérables, en particulier pour les PME. Cela peut être particulièrement risqué pour les entreprises qui s’approvisionnent en matières premières dans des pays tiers, car elles dépendent de leurs fournisseurs étrangers pour obtenir des preuves précises. En effet, toute violation du règlement EUDR peut entraîner des sanctions et une éventuelle exclusion du marché de l’UE.
Avec les exigences en matière de documentation et de contrôle qui augmentent également considérablement, les entreprises vont devoir mobiliser de nouvelles ressources humaines et financières. L’intégration de ces exigences dans les processus existants constitue donc un défi qui nécessite non seulement des solutions de surveillance efficaces, mais aussi des mesures de collecte de données. Alors, une approche structurée est essentielle. C’est pourquoi de plus en plus d’entreprises optent pour l’intégration de plateformes ESG à leur flux de travail, pour leur permettre de gérer efficacement leur diligence raisonnable et leur reporting.
L’intégration d’une plateforme ESG représente un investissement pour les PME qui sera rapidement rentabilisé tant la charge de travail pour la mise en conformité sera optimisée. En effet, celle-ci va permettre de rationaliser la collecte de données, et consolider toutes les informations pertinentes (par exemple, géolocalisation, certificats, numéros de référence) sur une seule plateforme. Ce travail de collecte va permettre à la plateforme d’automatiser l’analyse des risques, de surveiller les flux de marchandises pour garantir la traçabilité de la production à la vente. Pour l’entreprise, c’est un gain de temps que de pouvoir structurer les processus récurrents et ainsi simplifier la partie audit et reporting.
Bien que les exigences du règlement EUDR constituent un défi pour les entreprises, elles leur offrent également des opportunités stratégiques pour se positionner comme des partenaires durables et responsables. La combinaison de la transparence numérique et de la durabilité renforce non seulement le positionnement des PME sur le marché, mais peut conduire également à une plus grande fidélité des clients et à un avantage concurrentiel à long terme. En se conformant aux exigences du règlement EUDR, les PME peuvent renforcer leur crédibilité en matière de responsabilité environnementale et sociale. De ce fait, la mise en œuvre de l’EUDR passe ainsi d’un défi à une opportunité que les PME peuvent exploiter pour optimiser leurs processus et devenir des ambassadeurs du développement durable sur le marché dès maintenant.
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