Gouvernance
La Nomenclature des métiers du SI 2025 du Cigref : un référentiel stabilisé, orienté usages… et immédiatement exploitable
Par Laurent Delattre, publié le 04 novembre 2025
Le Cigref publie la version 2025 de sa « Nomenclature des profils métiers du SI ». Derrière l’exercice de mise à jour se dessine une photographie très fidèle de la fonction numérique telle qu’elle se pratique réellement dans les grandes organisations françaises. Cette édition 2025 présente ainsi 52 profils décrits avec précision. Mais elle y ajoute un nouvel outil Excel qui facilite la cartographie et le pilotage RH.
Au fil des pages et profils, cette nomenclature dessine un paysage où la DSI s’industrialise un peu plus, clarifie les responsabilités et s’aligne sur des chaînes de valeur mesurables.
Au fil des éditions, la Nomenclature du Cigref n’a jamais eu vocation à dire ce que devraient être les métiers, encore moins à prédire l’avenir. Elle décrit ce qu’ils sont dans les entreprises membres : pour chaque profil, une mission, des activités, des livrables, des indicateurs de performance, un parcours type et les compétences associées. C’est un référentiel qui décrit le réel, pas une doctrine.
L’édition 2025 en rassemble ainsi 52, toutes alignées sur la norme européenne EN-16234 (e-Competence Framework), qui apporte un vocabulaire partagé et introduit des « aspects transverses » autour de l’accessibilité, l’éthique, le juridique, la vie privée, la sécurité, la durabilité et l’utilisabilité, désormais incontournables. En pratique, cela permet aux DSI d’adosser les fiches de poste, les entretiens et les plans de formation à une base commune reconnue en Europe.
Des entrées et sorties qui clarifient le terrain
Deux évolutions structurantes marquent cette version. D’abord, DevOps et UX Designer entrent officiellement dans la famille « Cycle de vie des applications ». C’est plus qu’un clin d’œil aux modes du moment : c’est l’acceptation, par consensus, que l’ingénierie des produits numériques se pense simultanément côté build et côté run, et que l’expérience d’usage devient un actif mesurable du SI. Les fiches détaillent missions, livrables, indicateurs (jusqu’aux scores d’accessibilité ou d’éco-conception pour l’UX), et trajectoires professionnelles, de quoi accompagner concrètement les équipes dans la durée.
Symétriquement, deux fiches sortent désormais du périmètre de ce guide : Signe des temps actuels le « Chief Digital Officer » fait ses adieux tout comme le « Responsable marketing de la DSI ». Non que ces réalités disparaissent, mais elles se diluent davantage dans l’organisation et finalement en dehors du « SI » : le pilotage du digital se partage entre directions métiers et direction du numérique, tandis que la communication et la relation « client interne » se redistribuent entre pôles dédiés, product managers ou le DSI lui-même. La Nomenclature 2025 acte ainsi un mouvement largement observé : moins de « métiers-totems », davantage de responsabilités transverses au service des produits et des parcours.
Pour le reste, cette nomenclature 2025 reste fidèle au concept limpide des éditions précédentes. Elle s’articule ainsi autour de neuf familles, du pilotage stratégique à la relation fournisseurs, en passant par la sécurité, les données, l’exploitation des infrastructures, le support et le management opérationnel.
Cette organisation en « couches » prolonge la mue engagée depuis plus d’une décennie dans la rédaction de cette nomenclature comme dans l’organisation du SI : essayer de sortir des silos techniques pour penser la DSI comme un portefeuille de services alignés sur le business, avec des interfaces claires et des responsabilités nettes.
Un outil concret pour piloter les compétences
La vraie nouveauté, que RH et managers devraient particulièrement apprécier, tient dans l’outil Excel livré avec le guide. En un seul onglet, il donne une vue matricielle : d’un côté les métiers, de l’autre les compétences e-CF requises, avec la possibilité de partir d’une compétence pour voir où elle est mobilisée. Concrètement, on peut cartographier un plateau, objectiver un plan de montée en compétences, ou préparer un recrutement en calant précisément les attentes.
C’est un petit fichier… pour de grands gains de lisibilité.
Au final, les DSI trouveront, dans ce guide 2025 très pratique, un langage commun pour parler métiers et compétences avec les DRH, les achats et les partenaires mais aussi, et surtout, une clarification des frontières pas toujours si évidentes à établir : les rôles « transverses » trouvent désormais mieux leur place, tandis que les profils « produit, data, expérience » gagnent en épaisseur, sans affaiblir les fondamentaux d’infrastructure, de sécurité et de support.
Enfin, ils y trouveront aussi une nouvelle capacité d’action grâce ai nouvel outil Excel et à l’e-CF qui font de cette nomenclature 2025 bien plus qu’un simple référentiel mais un levier de pilotage des talents, des trajectoires et des investissements compétences.
Dans un contexte où l’on demande à l’IT d’être à la fois fiable, frugale, sécurisée et centrée sur l’usage, disposer d’une telle grammaire stable et partagée n’est pas un luxe. C’est une condition de compréhension collective et donc d’efficacité.
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